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Fillon ? Le mieux n’est pas le pire pour le Front

Juppé serait bien plus dangereux. En gagnant sur sa gauche sans perdre sur sa droite.

Dans la reinfosphère de Présent, NDF, Riposte laïque et, de façon moins univoque, sur Boulevard Voltaire passe une peu subtile campagne qui vise à exclure un vote en faveur de Fillon demain. Ces gens se trompent d’objectif et de valeurs.

Fillon est un grand notable de province dont les valeurs traditionnelles de famille et de religion ne sont pas pour déplaire aux bourgeois versaillais qui l’adoubent déjà. Mais il ne sera jamais le candidat des cercles de cathos militants frontistes. Il demeure, cependant, l’adversaire le plus souhaitable pour Marine Le Pen.

En effet, Juppé serait bien plus dangereux. En gagnant sur sa gauche sans perdre sur sa droite.

On peut dire de Juppé qu’il était un balancier prodigieux : plus il penche vers Bayrou, moins on le quitte sur sa droite. Briser les murs de l’interdit reste impossible aux bourgeois qui n’osent pas encore le vote frontiste : « Monsieur le curé l’a interdit. Monsieur le maire aussi. » Ce faisant, Juppé drague des voix qui se seraient portées sur Bayrou. S’il pousse davantage son indécision et son irréformisme – à la mode Chirac. Perdrait-il beaucoup sur sa droite en refusant les réformes nécessaires à notre économie et nos comptes sociaux ? Non point. Les gogos de droite se rallieraient quand même à lui.

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