Décryptée par Réinformation.tv :
"[...] la Pologne est entrée depuis trois jours dans une crise politique grave. Les députés de l’opposition occupent et bloquent le Parlement, ils y ont même séquestré un moment, avec l’aide de leurs partisans amassés en foule devant le bâtiment, les députés de la majorité : Jaroslaw Kaczynski et Beata Szydlo ont dû attendre la nuit de samedi à dimanche pour être exfiltré protégés par la police des menaces de la foule, ce que Radio France Internationale traduit en son langage par « le cortège des voitures (…) avait forcé le passage au milieu des manifestants (…) », donnant ainsi l’impression que l’abus venait non pas des menées de l’opposition mais du pouvoir. La désinformation occidentale est générale et s’exprime dans le moindre détail des phrases utilisées pour décrire la situation.
La presse occidentale loue le coup d’Etat en Pologne
A en croire la crème médiatique française, le Monde, RFI, France Info, l’AFP, les foules se soulèveraient en Pologne dans un grand « mouvement de défense de la démocratie », du nom d’une organisation contestataire née sur Internet voilà un an, aux cris de « Honte », « Stop à la dévastation de la Pologne », « Médias libres », « Liberté, égalité, démocratie », ou traitant Kaczynski de « dictateur ». On interroge une Polonaise lambda dans la foule pour lui faire dire : « Je ne veux pas voir la Pologne mise sens dessus-dessous », comme si le PiS mettait le pays à feu et à sang. Une autre se plaint que « le gouvernement n’écoute pas la société » ni les « experts qui se prononcent tous » contre ses réformes. Notre système médiatique rapporte tout cela comme du bon pain, sans prendre garde que l’occupation du Parlement est une amorce de coup d’Etat et même un coup d’Etat tout court. Ses auteurs, puisqu’ils sont des hommes politiques de haut niveau, seraient en principe passibles de la Haute Cour. D’autre part, quand la Manif pour tous a mis plus d’un million de personnes dans les rues, il montrait moins de bienveillance, alors que, pour le coup, on aurait pu soutenir que le pouvoir socialiste « passait en force » et n’écoutait pas la société.
Pourquoi le régime est mis au pilori comme en Syrie
Les reproches faits au PiS et au gouvernement de Beata Szydlo sont vagues et hétéroclites. On l’attaque pêle-mêle parce qu’elle entend exhumer les corps des victimes d’un accident (?) d’avion en Russie ou périt notamment le frère de Jaroslaw Kaczynski, pour d’obscurs dossiers écologiques, et pour des « atteintes aux libertés » ainsi détaillées par l’AFP : c’est un ensemble « réformant l’éducation nationale et préparant la mise au pas définitive du Tribunal constitutionnel, s’emparant des médias publics ou restreignant le droit aux manifestations ». Voilà développé le thème médiatique de l’agression contre la démocratie.
Malgré l’agitation médiatique, le dossier d’accusation est vide
Mais quelle est la réforme de l’éducation nationale si scandaleuse qu’elle justifie un coup d’Etat ? Malgré la répétition de papiers qui se ressemblent et reprennent inlassablement les mêmes éléments d’information et de langage, notre presse ne le dit pas. De même pour le droit aux manifestations. Quant à la « mainmise » sur les médias, elle a été, elle, précisée : l’accès des journalistes au Parlement a été limité et il leur est désormais interdit de prendre des photos ou des vidéos, comme c’est le cas en France dans les enceintes de justice. Le PiS invoque la nécessité de garantir aux députés « un cadre de travail confortable ». On peut trouver le prétexte spécieux, des journalistes férus de liberté intégrale en seront légitimement mécontents mais il faut raison garder : par rapport aux dispositifs, légaux ou non, qui entravent la liberté de la presse en France, c’est tout bonnement epsilon.
Bruxelles et la Nomenklatura occidentale contre le populisme
La vérité est que la Nomenklatura occidentale, qui avait mis après la chute du communisme des élites « libérales » à la tête de la Pologne, est très mécontente de l’évolution du pays. Depuis l’automne 2015 l’Europe de Bruxelles a condamné à plusieurs reprises la gouvernement du parti Justice et Progrès. Elle a soutenu les manifestations bruyantes de ce printemps en tête desquelles l’ancien président Kwasniewski faisait le v de la victoire. Cette fois encore, Donald Tusk, le « président européen », est allé s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat indépendant en appelant à Wroclaw le gouvernement à respecter « la population, les principes et les valeurs constitutionnelles », alors que c’est à l’évidence l’opposition qui se met hors la loi. Il a ajouté cette phrase qu’il faudrait graver dans le marbre : « Quand on prive les gens d’accès à l’information ou qu’on impose un modèle unique de la vie (sic), la démocratie devient aussi insupportable qu’une dictature ». Elle vise les conservateurs au pouvoir, mais, comme les oracles antiques, elle est ambivalente et peut aisément se retourner contre la démocratie que Bruxelles entend imposer à la Pologne et aux autres peuples d’Europe. [...]
La Pologne marche désormais sur les pas de la Hongrie puisque le gouvernement a refusé le quota de « réfugiés » que prétendait lui imposer Bruxelles. Et elle va plus loin. Ce que lui reprochent vraiment les élites polonaises blackboulées et la nomenklatura médiatique, ce sont les réformes sociétales qui reviennent sur la révolution occidentale. Par exemple le projet d’interdiction de l’avortement sauf en cas de danger pour la mère. Ou la politique nataliste qui vient d’instituer une prime de 120 euros à partir du deuxième enfant (une « mesure coûteuse » pour les « libéraux »). Ce qui est reproché à la Pologne, c’est de prétendre s’abstenir du suicide européen en cours. Contrairement au Portugal et à l’Irlande qui, pour le plat de lentilles d’aides financières qui ne leur ont pas porté bonheur et sous l’influence de la maçonnerie, ont jeté aux orties leurs convictions catholiques, la Pologne résiste, mieux, avec Justice et Progrès, elle est en train de reconquérir.
L’enjeu que masque la désinformation médiatique, c’est notre survie
C’est pourquoi le gouvernement a droit au feu roulant de la désinformation, des condamnations et des manifestations. Avant que soient lancées dans la rue des foules manipulées, il y a eu un travail en amont, de l’Europe, mais aussi de l’éducation nationale polonaise, des médias on vient de le voir, et du « Tribunal constitutionnel ». Celui-ci, comme le Conseil constitutionnel français, exerce une censure idéologique sur les projets régulièrement votés, en s’appuyant sur les mêmes moyens pseudo-juridiques, animé de la même idéologie maçonne et antinationale qu’en France. Ce qui est en jeu en Pologne, c’est le succès ou l’insuccès d’une restauration nationale jouissant d’un soutien populaire, mais en proie au coup d’Etat permanent d’un système complexe qui se voit privé du pouvoir réel que lui donnait la combinaison de la puissance médiatique, de l’éducation nationale, de l’institution judiciaire et des milieux d’affaire, le tout soutenu par les institutions internationales. Cela préfigure la partie qui va se jouer en Amérique avec Trump et qui pourrait se jouer en France le jour où un mouvement authentiquement populiste prendrait le pouvoir. Observons-donc notre avenir en Pologne."