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Depuis la Seconde Guerre mondiale, aucun parti patriotique n’est arrivé à s’implanter durablement au sein du paysage politique allemand. Pourtant, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), née en 2013 en réaction à la politique de sauvetage de l’euro mise en œuvre par le gouvernement d’Angela Merkel, est désormais en passe de surmonter ce défi.
La tâche est pourtant ardue car l’Allemagne est un État fédéral composé de seize Länder (États fédérés) qui ont chacun leurs propres spécificités. Les problèmes qui touchent leurs habitants sont très différents d’un endroit à l’autre, ainsi que la mentalité et les idées de la population. De plus, « le Mur est toujours présent dans les têtes » car les citoyens de la partie orientale du pays, qui a connu le communisme, ont des opinions différentes et sont moins enclins à voter pour les partis du système en place, ce qui profite à l’AfD mais aussi au parti post-communiste die Linke et au parti ultranationaliste NPD.
En 2016, lors d’élections des Parlements de différents Länder, l’AfD a obtenu dans l’Est 20,8 % au Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et 24,3 % en Saxe-Anhalt, alors qu’à l’Ouest, le parti a décroché 12,6 % en Rhénanie-Palatinat et 15,1 % au Bade-Wurtemberg. Berlin, ville réunifiée depuis la chute du communisme, est elle aussi séparée politiquement : l’AfD y a décroché au total 14,2 %, soit 12,1 % à l’Ouest et 17 % à l’Est. Le parti doit affronter la presse et l’establishment qui lui sont globalement hostiles, ainsi que la propagande antipatriotique diffusée dans les écoles et les violences physiques exercées par des gauchistes.
Les éléments qui permettent de penser que l’AfD dispose de sérieuses chances de s’implanter durablement au sein du paysage politique allemand résident non seulement dans les évolutions favorables à l’émergence d’idées patriotiques que connaissent le pays et la société (envoi d’argent par le gouvernement vers le sud de l’Union européenne, crise migratoire de 2015 qui a engendré une montée de la délinquance, attaques islamistes…) mais aussi dans le fait que l’AfD ne remet pas en cause les conséquences de la Seconde Guerre mondiale comme l’ont fait, explicitement ou implicitement, les autres partis patriotiques ou nationalistes. L’AfD n’entretient pas la nostalgie d’une grande Allemagne, mais celle du miracle économique de l’après-guerre attribué à l’économie sociale de marché basée sur l’ordolibéralisme – souvent associé au ministre CDU de l’économie de 1949 à 1963 Ludwig Erhard et au chancelier CDU Konrad Adenauer – et fondé sur l’idée que l’État doit créer et maintenir le cadre normatif qui permet la concurrence libre et non faussée ainsi que la liberté des citoyens sur le marché.
Alors que l’AfD est donnée à 15,5 % aux prochaines élections législatives prévues à l’automne 2017, dans un sondage INSA, réalisé après l’attaque contre le marché de Noël à Berlin, la dirigeante de l’AfD, Frauke Petry, a épousé en privé, jeudi dernier, à Leipzig en Saxe, son compagnon, le député européen Marcus Pretzell. Chacun d’eux a quatre enfants. Selon certains organes de presse, Frauke Petry est enceinte de Marcus Pretzell.
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