Il est normalement une tradition, au conseil municipal d’Orléans, que chaque groupe puisse commenter le résultat d’une élection ; sauf pour la dernière.
On peut supposer que le député-maire d’Orléans, Olivier Carré, du parti Les Républicains, peu fier de la prestation et des résultats de sa famille politique à la présidentielle, n’a pas eu envie de laisser les membres de son conseil s’exprimer, dérogeant ainsi à cette tradition d’expression démocratique et républicaine.
N’ayant donc pas eu le loisir de m’exprimer au nom de mon groupe (élus non inscrits), voici ce qu’aurait pu être mon intervention au cours du dernier conseil municipal :
Monsieur le Maire,
Vous avez voulu M. Macron… et nous avons M. Macron.
En 2014, l’invité aux fêtes de Jeanne d’Arc était l’animateur Stéphane Bern, soutien affiché de M. Macron. En 2015, c’était la journaliste Audrey Pulvar, soutien engagé de M. Macron, tellement engagé que la chaîne d’information l’employant l’a suspendue d’antenne pour (je cite) « avoir manqué à son devoir de réserve et de neutralité ».
En 2016, vous invitiez M. Macron lui-même… lui permettant, ainsi, de lancer sa campagne à grand renfort de médias et, en 2017 – cerise sur le gâteau -, M. Borloo, autre soutien de M. Macron, qui finalement se désistait.
Mais le mal était fait, le message était passé clairement auprès des Orléanais : votez Macron ! Et ils ont voté massivement Macron, le plaçant largement en tête au premier tour, loin devant votre candidat, M. Fillon.
Est-ce le fait du hasard ? Mais vous auriez souhaité favoriser l’élection de M. Macron que vous ne pouviez pas mieux vous y prendre.
Lors du conseil municipal du 14 décembre 2015, conseil qui suivait les élections régionales, je vous avais personnellement demandé, à vous et à votre majorité, de changer urgemment de paradigme et de bien choisir votre candidat pour la présidentielle afin d’éviter à la France un deuxième quinquennat hollandien…
Être de gauche, comme l’explique très bien Fabrice Luchini, « c’est un gros boulot, c’est un dépassement de soi. C’est une attitude, une présence à l’autre… Faut être exceptionnel, quand t’es de gauche ! »
Depuis de nombreuses années, votre famille politique adorerait être de gauche, mais « c’est une vertu tellement élevée » qu’elle aurait dû faire comme M. Luchini : y renoncer !
Au lieu de cela, elle s’acharne, depuis plusieurs décennies, à vouloir être de gauche, notamment sur les plans sociétal, identitaire, sécuritaire, judiciaire… sans oublier le piège de la primaire pour faire comme la gauche. C’en est désespérant et, une nouvelle fois, votre famille politique a porté la gauche vers la plus haute fonction, participant, ainsi, à faire régresser la France.
C’est avec une immense tristesse pour la France que les élus non inscrits pensent que, d’ici quelque temps, Éric Zemmour pourrait bien avoir matière à écrire un nouveau livre dont le titre serait : Un quinquennat de plus pour rien.