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Un grand mérite de l’épopée Trump est d'avoir dévalué la « valeur média »

6a00d83451619c69e201b7c948fe58970b-250wi.jpgVivien Hoch, docteur en philosophie et fondateur du Comité Trump France, dresse le bilan philosophique de la première année de la présidence de Donald Trump :

"Il manque une description philosophique du tableau Donald Trump. Donald Trump mérite d’être pensé à sa juste valeur. Son comportement public, sa manière d’inscrire son action dans l’efficacité et de nouer des deals, demandent une analyse rigoureuse qui le prenne au mobilisent des concepts et transforment l’art de faire de la politique. Donald Trump n’est pas un politique. Il pratique la grande politique, qui inscrit ses actions dans le temps long et qui provoque une métamorphose de la société.

Chez Trump, la présidence des Etats-Unis vient couronner un tempérament, une stratégie et, comme le disent les philosophes, une vision du monde qui est gagnante.

Cet vision du monde, c’est celle du Businessman. Trump mène sa vie, sa famille, son entreprise, sa campagne et son pays comme un homme d’affaires : «Tout est de l’ordre des affaires, que vous le vouliez ou nom». Cette affirmation n’est absolument pas anodine : l’homme contemporain est un être-pour-les-affaires. Cela veut dire que l’homme se définit comme celui pour qui tout est à faire, tout est à construire, tout se négocie dans un seul but : son propre intérêt– en l’occurrence celui du peuple américain. Il ne s’agit pas de s’enfermer dans le monde des affaires, mais faire du monde une affaire.

Faire des affaires veut également dire : prendre des risques, s’aventurer dans des possibles inattendus, et désamorcer en permanence les certitudes. Ce sont les qualités qui ont propulsé l’Occident en maître du monde. Donald Trump condense dans sa personne et dans son être ce qui a fait la réussite de l’homme occidental. [...]

Un grand mérite de l’épopée Trump, c’est qu’il a, à lui seul, complètement dévalué la « valeur média » auprès de l’opinion mondiale. Il rappelle que tous les discours sont idéologiquement situés, et que le discours des médias dominants est univoque. Il pousse les médias à avouer clairement leurs présupposés et leur situation d’énonciation, c’est-à-dire le « point de vue » duquel ils parlent, et montre que ce point de vue est souvent profondément le même. Sous couvert d’être «ouverte aux tendances», la dialectique des médias revient en fait toujours au même : mêmes critiques, mêmes conclusions, mêmes idées.

Donald Trump dénonce cette rigidité hypocrite des médias. Il réintroduit de l’herméneutique là où il n’y avait que de la répétition inlassable du même. Il montre que les médias sont enfermés dans un abject mimétisme. Il réintroduit de l’altérité là où il n’y avait que consanguinité d’intellects. Par là, il sauve la raison d’être du journalisme : en donnant en permanence à commenter des faits, des paroles et des actes qui sont totalement étrangers et répulsifs aux médias, il les réveille de leur sommeil dogmatique. Il permet à la démocratie de revivre, et de réaliser à nouveau son essence : assumer le conflit."

Michel Janva

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