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Goldnadel : « J'en veux moins à Mennel qu'aux beaux esprits qui l'instrumentalisent »

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737519692.jpgCHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel revient cette semaine sur le départ de Mennel Ibtissem de l'émission «The Voice». Selon lui, le vrai problème se situe au-delà de l'éviction ou non d'une jeune chanteuse : c'est la propagation d'un discours radical au sein de l'islam qu'il faut empêcher à tout prix. Cette chronique [Figarovox, 12.02] dit avec force et un courage certain un grand nombre de simples vérités !  LFAR 

Le médiocre scandale médiatique autour de Mennel Ibtissem aura au moins le mérite de faire le point sur cette radicalité d'une partie de la jeunesse islamique dont personne ne veut parler. 

Un mot d'abord sur ce qui paraît me séparer d'une partie de mes amis, qui luttent dans la même tranchée contre cette radicale particularité.

Personnellement, il ne me dérange pas qu'une jeune femme vienne chanter les cheveux dissimulés sous un turban, a fortiori sur une chaîne privée. Je ne sache pas qu'une telle coiffe soit contraire à la légalité. Ceci posé, si le but est d'éviter de susciter le mâle désir, m'est avis que c'est assez raté.

Ensuite, concernant ses vilaines idées cachées, aucune non plus ne me paraît avoir enfreint la loi, raison pourquoi je préfère que la demoiselle ait décidé de se retirer sur la pointe des pieds, quelle que soit la spontanéité de sa démission, plutôt que d'avoir vu la première chaîne de télévision lui donner brutalement son congé.

Ceci fermement posé, je ne saurais partager le discours victimaire des amis de la jeune chanteuse qui objectent que ses messages radicaux sont remontés à la surface en raison de la coiffe islamique qui lui était reprochée.

C'est qu'ils ne veulent pas voir la réalité de la virtualité. Je gage sans grand risque, que si un joli chanteur de la France des profondeurs, aux cheveux couleur d'or, avait lui aussi électrisé le plateau et les animateurs de «The Voice», tout un public curieux se serait rué sur ses adresses électroniques.

Et si, par malheur pour lui, certains messages peu amènes pour les congénères de Mademoiselle Ibtissem ou de l'auteur de cet article avaient été découverts, je ne doute pas un seul instant que pour lui aussi sa carrière eut été contrariée, peut-être plus brutalement.

Reste que dans un récent passé des discours bien plus brutaux que ceux de Mennel ont été mis à jour qui nous montrent dans toute leur crudité la réalité roublarde du mariage entre modernité et radicalité au sein d'une bonne partie de la jeunesse islamique.

Ils montrent également que la classe médiatique, ordinairement vétilleuse en matière de racisme, a fait montre d'une bienveillante compréhension qui ne pouvait être prise que comme un encouragement.

Mehdi Meklat d'abord. Jeune protégé de Pascale Clark du temps où elle sévissait sur France Inter. Membre éminent du Bondy blog qui avait ses colonnes ouvertes à Libération comme aux Inrocks. Petite particularité, manière de coquetterie qui ne semblait pas troubler les âmes antiracistes : le jeune homme aimait davantage Adolf Hitler que les israélites. Il avait également la parole sexiste, ce qui ne gênait pas nos nouvelles féministes.

Les héroïnes de « Divines » ensuite. Excellent film justement primé au César de 2017. Petit détail, un rien, une paille qui n'a pas non plus grandement gêné le parterre progressiste de la place cinématographique de Paris : Houda Benyamina, la réalisatrice couronnée, par ailleurs admiratrice de Malcom X et de Ramadan T avait eu le bon goût de poster peu avant sur Facebook une caricature qu'un esprit vétilleux pourrait considérer comme un chouïa antisémite ou conspirasioniste: on y voit la marionnette d'un terroriste de Daech, la lame du couteau encore sanguinolente, dont les ficelles sont tirées par un américain et un juif cachés derrière un mur…

Quant à son amie et actrice dans le même film, Oulaya Amamra, celle-ci crut bien venu de poster une petite quenelle sauce Dieudonné ou encore de gazouiller sur Twitter « C'est bien du rap de sale naigre (sic) » sans que ni SOS-Racisme ni le Cran ne fassent la grimace. Tout au plus, sur le service public, Laurent Delahousse, tout en délicatesse subliminale, lui reprocha gentiment des bêtises, comme à un enfant surpris le doigt dans un pot de confiture.

Retour à Mennel. Nul ne saurait être la dupe de sa duplicité. Une voix mélodieuse. Un regard d'ange. Une chanson de Léonard Cohen. Alléluia ! Mais un double langage chanté. Les paroles anglaises du juif canadien et, en parallèle, les paroles en arabe, non en traduction de celle de Cohen, mais à titre connivent de prière islamique.

Sur son site, une magnifique mélopée, magnifiquement interprétée: Palestine ! Palestine ! Palestine ! Après tout pourquoi pas. Mais, vantée par un Comité de Bienfaisance proche des Frères Musulmans…

Et enfin et surtout, ces messages complotistes qui se refusent à croire qu'un musulman qui se réclame de l'islam puisse avoir réellement commis l'attentat de Nice, mais qui se plaisent à penser que le vrai responsable, c'est le gouvernement de la France.

Certains beaux esprits ont cru devoir plaider, à décharge, que de tels messages, beaucoup de jeunes écervelés les ont écrits à cette époque sur la Toile.

C'est tristement un fait, raison pourquoi j'en veux infiniment moins aux Mennel, Houda et caetera qu'à ces tenants de l'idéologie qui les aura décérébrés moins par amour de ce qu'ils sont que par détestation de ce que nous sommes.  

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  

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