434.939 euros de dépenses irrégulières dans les comptes de campagne de Mélenchon. C’est la conclusion rendue par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques le 13 février, lors d’une étude qui avait notamment amené à la démission du rapporteurJean-Guy de Chalvron, ce dernier – de gauche, puisqu’ancien directeur de cabinet du ministre socialiste Louis Mexandeau – ayant déniché 1,5 million de dépenses litigieuses, suffisamment pour invalider les comptes de campagne (et ceux de Bruno Mégret l’avaient été pour beaucoup moins que cela en 2002…). Mais le Méchancon, en bon candidat de la matrice, bénéficie de solides protections, et la direction de la commission étouffa l’affaire, puis la minimisa (Sarkozy et Mélenchon même combat, même cousinage ajoutent les mauvaises langues…).
Quels sont les faits qui lui sont reprochés ? Le candidat d’extrême gauche aurait ainsi demandé le remboursement de nombreuses « prestations matérielles et intellectuelles », avec de jolies marges à la clé, réalisées par la société L’Ere du peuple, qui assurait la diffusion de son livre-programme et l’organisation des événements de la campagne. Des prestations en moyenne cinq fois plus élevées que les salaires des employés. L’association « à but non lucratif » employait quatre salariés proches de Mélenchon, dont deux (Mathilde Panot et Bastien Lachaud) sont devenus députés France insoumise en 2017 (respectivement d’Ivry-sur-Seine et d’Aubervilliers).
Autre point de litige, le versement par l’équipe de Jean-Luc Mélenchon de plus d’un million d’euros de prestations à la société Mediascop, détenue par sa plus proche conseillère (et plus si affinités), Sophia Chikirou. Entre le gonflement artificiel du montant déclaré des conseils en communication et le prix surélevé des prestations, le candidat d’extrême gauche aurait surpayé la communicante à hauteur de 54 600 euros, au-delà de sa grille tarifaire et surtout la société ne « semble exister que pour porter la communication de Jean-Luc Mélenchon », indique l’enquête. Aucun locaux, aucun salarié mais une rentabilité maximum : 47% en 2016. Sophia Chikirou disposait surtout d’une double casquette avantageuse : actionnaire unique de la société qui a géré la quasi-totalité du volet communication de la campagne – 11% du budget insoumis total -, était là aussi directrice de la communication du candidat, en charge… de budgéter ces dépenses. La CNCCFP avait initialement ciblé 46 prestations possiblement surfacturées dans le seul cas de la société Mediascop, soit environ 170.000 euros de remboursements potentiels. Au fait, qui fut le précédent homme politique pour qui Mediascop travailla en 2015 ? Un certain Jérôme Kerviel…
Outre d’autres erreurs douteuses, comme la location de locaux de campagnes à des prix anormalement hauts, l’examen du dossier révèle qu’une dizaine de membres clés de l’équipe du candidat auraient créé leur autoentreprise le temps de la campagne, si on en croit le quotidien de gauche Le Monde. Ils auraient ainsi été payés en honoraires et exonérés de cotisations sociales par le biais de ce statut d’autoentrepreneur que Jean-Luc Mélenchon voulait supprimer en 2012 et conspuait pendant ses meetings : « Un auto-entrepreneur, c’est quelqu’un qui s’auto-exploite puisqu’on ne paie pas ses cotisations ». On voit toute la tartufferie des gens gauche…
Mathilde Pinot, par ailleurs secrétaire et chef de projets de l’Ere du Peuple, a touché 11.040 € pour 1.725 heures de travail, mais cela a été facturé 87.000 €. Bastien Lachaud, lui, coordonnateur du pôle action de campagne et événements a touché 29.000 € pour 1.856 heures de travail, qui se sont miraculeusement multipliés pour devenir 129.000 € sur la facture… Un troisième larron, un certain M.H., régisseur de campagne et bénéficiant d’un « emploi aidé », a permis une marge de 25.000 € alors que son salaire était pris en charge par l’Etat. La radio d’extrême gauche France Info a rappelé le 22 février que le recours massif à la sous-traitance dans l’équipe de Jean-Luc Mélenchon est singulier. Traditionnellement, c’est l’association de financement de chacun des candidats qui salarie les collaborateurs des candidats (Marine Le Pen a dépensé 2,4 millions d’euros pour son staff, Emmanuel Macron 1,7 million et Benoît Hamon 1,3 million), or l’association de financement de Jean-Luc Mélenchon n’a versé que 7.949 euros de salaires pour toute la campagne.
Notons que Sophia Chikirou se trouve également impliquée dans le licenciement de la journaliste vedette du média de propagande Le Media, Aude Rossigneux. Alors que la chaîne était sensée appartenir à ses socios, elle a été virée comme une malpropre du jour au lendemain dans le plus pur style stalinien, comme elle le précise dans les colonnes d’Electron libre : « Une brutalité qui serait peut-être un sujet pour LeMédia si elle était le fait d’un Bolloré… ». Notons que dans les colonnes du journal internet de gauche Huffington Post, les socios laissent libre cours à leur colère, certains rendant même leurs parts : « Alors comme ça, pour être différents des autres médias, pour se démarquer des magouilles capitalistes, pour prouver que nous sommes meilleurs, solidaires, démocrates, opposés au management des prédateurs capitalistes ou des machines à broyer staliniennes, la patronne Chikirou (directrice général du « Média » ndlr) se bollorise sans vergogne, impose un licenciement brutal, sans consulter les socios, sans dire un mot, avec le soutien maoïsant et silencieux du freudiste de service, perso, je me retire ».
Jour après jour, la secte du Méchancon nous montre son vrai visage. Et ce n’est pas reluisant…
Hristo XIEP