C’est par un discours pugnace de Marine Le Pen, centré sur les fondamentaux de notre famille politique, mais dans lequel a été réaffirmé la nécessité d’alliances électorales pour mener nos idées au pouvoir, que s’est achevé hier à Lille le XVIème congrès du Front National. Le vice-président Jean-François Jalkh a précisé que les 1500 militants présents ont validé les nouveaux statuts à prés de 80%. Quant à Marine, seule candidate à sa succession, elle a été réélue sans surprise au terme d’un vote par correspondance avec 100 % des suffrages exprimés. La composition du nouveau Bureau national (ex Bureau Politique) a été profondément remaniée mais l’élection des nouveaux membres du Conseil national (ex Comité central) montre que les nationaux, jeunes ou moins jeunes, ceux que les médias qualifient comme appartenant au canal frontiste historique, ont toujours la cote auprès des adhérents. Quand bien même, et c’est heureux, ladite élection a permis également l’émergence de nouveaux visages.
Comme en 2014, Bruno Gollnisch dont la présence au Bureau National a été renouvelée par Marine, arrive dans la botte, à la cinquième place de ce classement des membres du Conseil national. Les dix premiers sont par ordre Louis Aliot, Steeve Briois, Nicolas Bay, David Rachline, Bruno Gollnisch nous l’avons dit, Julien Sanchez, Stéphane Ravier, Wallerand de Saint-Just, Sébastien Chenu et Marie-Christine Arnautu, première des 37 femmes composant ce Conseil national -39 si l’on ajoute à ces membres élus, les 20 qui ont été cooptés par la présidente.
Selon les quelques chiffres communiqués à la presse par les instances du Mouvement concernant les réponses aux questionnaires envoyés à nos adhérents, il en ressort d’ores et déjà que 73% d’entre eux se disent opposés à l’extension de la PMA pour les unions lesbiennes. 67% souhaitent l’abandon de l’euro, 90% veulent un referendum pour que les Français décident de l’appartenance de la France à l’Union européenne, 98% souhaitent une limitation drastique de l’immigration et l’application de la préférence nationale pour les prestations sociales…
Le changement du nom du FN n’a été validé que par 52% des adhérents et Marine qui a annoncé hier son souhait de voir le FN être rebaptisé Rassemblement National, a précisé que ce changement devra être en tout état de cause validé par un vote des adhérents.
Bruno Gollnisch qui a été beaucoup interrogé par les médias présents à Lille ces dernières quarante-huit heures a fait entendre la sensibilité qui est la sienne. Il a déclaré que ce «Congrés de la refondation et ce moment de cohésion» avait « des aspects positifs », quand bien même selon lui « cette cohésion n’est pas complète. Il manque Jean-Marie Le Pen. Il n’est de bonne modernité qu’enracinée dans la tradition et le tabac que font ses mémoires dans les librairies est la preuve qu’il est resté populaire et pas seulement encombrant! »
Bruno a redit également son opinion sur le changement de nom: « Je vais réfléchir. Je suis réservé, parce que sous le nom de Front National, nous avons consenti d’énormes sacrifices. En général, les partis changent de nom pour faire oublier leurs turpitudes. Regardez l’UNR, qui est devenue UDR, RPR, UMP… Le Front National, lui, n’a jamais manqué à l’honneur et à la probité. » « Je serai favorable au changement de nom si cette évolution couvre une nouvelle réalité qui est celle des alliances. Si le parti veut nouer des alliances, il est naturel d’adopter un sigle qui ne soit pas purement FN. Du reste, ce n’est pas tellement nouveau. En 1986, nous avions monté des listes Rassemblement national aux élections législatives. » Bref, «c’est un changement qui est passablement enraciné dans la tradition. Je pensais que ce serait un changement plus radical. Si c’est celui-là c’est un moindre mal » a-t-il précisé.
Le député frontiste a aussi pris la défense de Marine estimant qu’elle a « les qualités qui la qualifient pour exercer la présidence du Mouvement » et a jugé qu’elle avait eu raison d’inviter l’ex conseiller de Donald Trump, un des principaux artisans de sa victoire présidentielle, Steve Bannon, à venir s’exprimer lors de ce congrès. Il n’en fallait pas plus pour que M. Bannon soit chargé de tous les maux. Invitée de France Inter ce matin, l’élue mélenchoniste Clémentine Autain a synthétisé les éléments de langage de la presse bien-pensante et de l’extrême-gauche pour dresser un portrait apocalyptique d’un homme présenté comme un suprémaciste blanc, un complotiste d’extrême-droite et un antisémite… rien que ça!
D’autres ont été sur wikipedia pour établir un lien entre le nom Rassemblement National et le Rassemblement National Populaire (RNP), parti de gauche collaborationniste, ce qui serait au mieux la preuve d’une maladresse idiote de la direction du FN, au pire une volonté d’envoyer un message subliminal aux pires extrémistes. Les deux interprétations sont aussi stupides l’une que l’autre. Outre qu’il faut être tout de même particulièrement malhonnête pour estimer que Marine pourrait avoir une quelconque nostalgie pour un parti collaborationniste, le nom Rassemblement National - utilisé également en son temps par Tixier-Vignancour - est suffisamment générique et ouvert pour ne pas être associé au RNP. Il en vaut d’ailleurs de même pour l’appellation Front National, utilisée hier comme aujourd’hui à travers le monde par des formations couvrant un spectre politique très large, du communisme au nationalisme.
Il est pour le coup assez évident que cette volonté de l’opposition nationale de rassembler, de repartir à la conquête des électeurs et du pouvoir, d’incarner la seule opposition cohérente au macronisme en tendant la main à toutes les bonnes volontés, est vue avec inquiétude par les gardiens de ce vieux Système.
Ainsi, dans le même registre, l’ex socialiste-hollandiste défroqué rallié à LREM, l’avocat-catholique de gauche Jean-Pierre Mignard, s’est lâché sur twitter à propos du discours de Marine prononcé hier : «Cette femme c’est du Maurras dans le texte , moins la syntaxe et l’étendue du vocabulaire, mais l’inspirateur est bien là. Il fut condamné à la Libération pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi.»
A la vérité, Me Mignard était plus inspiré il y a trois ans quand il s’était rallié à la proposition de Bruno Gollnisch d’accorder l’asile politique au fondateur de Wikileaks Julian Assange. En fait d’intelligence et de finesse, ces deux qualités sont ici en berne dans ce commentaire de Me Mignard, lui qui fait plutôt dans la collusion (l‘intelligence) avec une idéologie, des méthodes, des pratiques dont les Français ne veulent plus. C’est ce même Jean-Pierre Mignard, alors président de la haute autorité des primaires socialistes, qui se réjouissait en 2013 du changement d’aspect démographique d’une ville comme Marseille. Marseille disait-il est le « laboratoire de la France » à venir !
Nous le notions alors, après des décennies de cogestion entre partis euromondialistes, de régression sociale et économique, de submersion et de tiers-mondisation, ce laboratoire là les Français veulent en sortir au plus vite, ne veulent pas en goûter plus avant les mauvaises potions, n’y en être les cobayes. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup de nos compatriotes se tournent vers nous et qu’ils exigent que nous nous montrions à la hauteur des enjeux et des périls. Alors oui, dans le respect de nos sensibilités respectives, mais réunis par le même amour de la France charnelle et pour faire gagner le pays réel, rassemblons-nous!