En ce 1er mai 2018, Jean-Marie Le Pen a déposé ce matin une gerbe de fleurs aux pieds de la statue équestre de sainte Jeanne d’Arc située place des Pyramides à Paris. Ce geste qu’il fait chaque 1er mai depuis trente ans n’était pour la première fois accompagné d’aucun discours. Jean-Marie Le Pen a simplement répondu à quelques questions de journalistes.
A Nice, Marine Le Pen, qui avait déjà supprimé le défilé parisien du FN organisé autrefois ce jour-là, a préféré organiser une « Fête des Nations » sous la coupe du Mouvement Europe des nations et des libertés (MENL). L’objectif est bien sûr de lancer la campagne pour les élections européennes et de tenter de bénéficier d’une certaine dynamique observée parmi ses partenaires européens. En somme, pour compenser le malaise intra-FN, il s’agissait d’apparaître avec des leaders d’autres partis tels que Matteo Salvini dont la Ligue obtient des résultats électoraux qui laisse Marine envieuse.
Mais au final, Matteo Salvini et Geert Wilders (leader du PVV néerlandais) étaient absents, préférant l’un et l’autre s’occuper de leurs dossiers nationaux, à savoir la constitution du gouvernement pour Salvini et un procès pour Wilders. C’est donc Gerolf Annemans, du Vlaams Belang qui a fait figure de « vedette » étrangère à Nice. Mais le sympathique Gerolf Annemans, président du MENL, est l’eurodéputé d’un Vlaams Belang également très affaibli.
Du point de vue des intervenants nationaux, Nicolas Bay a tenté de s’imposer comme le meneur naturel pour les élections européennes, hypothèse contestée à la fois par Louis Aliot et Gilbert Collard, pour ne citer qu’eux.
Au final, avec ses 1.500 participants et l’absence des intervenants étrangers les plus attendus, ce meeting permet à Marine Le Pen de continuer à exister médiatiquement mais ne constitue pas un retour convaincant susceptible de reconquérir ses électeurs et militants perdus.
Les plus attentifs auront aussi remarqué que la bande des « mignons » sévit encore et toujours au sein de ce parti.