Chronique de Paysan Savoyard (n°209 – septembre 2018)
Les conférences de vulgarisation données en 2013 par Evelyne Heyer, professeur d’anthropologie génétique, méritent d’être mises en exergue. Cette scientifique y délivre en effet cette information choc : l’existence des races est confirmée par la génétique.
Il faut préciser dès l’abord qu’E. Heyer, scientifique du Muséum national d’histoire naturelle, ne s’exprime pas à titre personnel : elle le fait de façon tout à fait autorisée, dans le cadre de ses fonctions et sur le site internet du Muséum. Ses conférences ont pour objet de faire le point des découvertes récentes, en s’appuyant sur différentes études internationales, à destination d’un public intéressé mais non spécialiste. Cette personne, précisons-le également, n’appartient nullement à la « fachosphère » : au contraire elle a été mobilisée à différentes reprises pour participer à la lutte contre le racisme. Elle a par exemple été commissaire de l’exposition « Des préjugés au racisme« .
La forme que prennent ces conférences appelle quelques commentaires. On voit la conférencière marcher sur des œufs, bien consciente qu’elle est du caractère explosif de la matière qu’elle manipule : elle multiplie ainsi au cours de ses conférences les déclarations d’allégeance à l’idéologie du Système. Par honnêteté intellectuelle, par naïveté ou par envie de se faire valoir, elle va cependant y délivrer de façon nette et claire l’information-clé : la génétique confirme l’existence des races, que la conférencière préfère appeler « groupes humains ». Signalons que l’expression de cette conférencière prenant de fréquentes libertés avec la syntaxe, nous nous sommes autorisés à opérer quelques rectifications de forme dans les citations d’E. Heyer que nous faisons figurer ici.
Il faut préciser que les études dont rend compte E. Heyer concernent les populations qui sont restées stables géographiquement au cours des siècles. C’est pourquoi les prélèvements d’ADN effectués pour réaliser ces études ont concerné seulement des individus dont les 4 grands parents étaient issus de la même région que la leur, en excluant les populations issues de brassages de populations relativement récents. C’est ainsi que pour l’Amérique, ces études génétiques portent sur les populations amérindiennes et excluent les populations d’origine européenne ou africaines ainsi que les populations métissées. De même en Australie et en Nouvelle-Zélande les études concernent les populations autochtones. De même encore, en Europe, les populations ayant participé aux vastes migrations intervenues dans le monde mondialisé de l’après-guerre ne sont pas concernées par les études génétiques dont Mme Heyer présente les résultats.
- Il existe 7 « groupes humains »
La scientifique est de toute évidence parfaitement consciente de la portée de ce qu’elle explique : elle déclare ainsi que « la génétique est souvent très politiquement incorrecte ». Et pour cause : les résultats qu’elle présente corroborent en effet dans une large mesure les affirmations de ceux qui affirment l’existence des races.
La conférencière explique ainsi que les données génétiques conduisent à distinguer 7 « groupes humains » différents, entre lesquels existent des différences génétiques significatives. Ces « groupes humains » correspondent aux différentes régions du globe : les Amérindiens d’origine ; les Océaniens ; les Asiatiques de l’Est ; les Asiatiques d’Asie centrale et du Sud ; les Moyen-Orientaux ; les Européens ; les Africains du sud du Sahara.
La constitution de ces 7 groupes a résulté de l’existence des barrières géographiques, qui ont empêché les contacts et les échanges génétiques entre populations : les océans, le Sahara et l’Himalaya. Les populations séparées par ces barrières ont, de ce fait, des patrimoines génétiques nettement différenciés.
E. Heyer met en avant une constatation supplémentaire : l’une de ces 7 populations, le groupe des populations du Moyen-Orient, est placée dans une position particulière. Tandis que les 6 autres groupes disposent d’un patrimoine génétique nettement distinct de celui des autres, le patrimoine génétique des populations du Moyen-Orient est pour partie composé d’éléments du patrimoine d’autres groupes. Cette situation résulte du fait que ce groupe est situé géographiquement dans une zone carrefour, où l’absence de barrières géographiques a permis certains échanges avec les autres groupes les moins éloignés. Le patrimoine génétique des Moyen-Orientaux comprend ainsi des gènes propres, mais aussi des gènes européens et des gènes d’Asie centrale et du Sud.
On voit autrement dit que les 7 groupes que distinguent les généticiens sont les mêmes 7 « races » que l’on peut recenser en se fondant sur les phénotypes. Autrement dit encore, l’observation des phénotypes permettait de penser qu’il existait 7 groupes (ou races) : la génétique vient le confirmer. Citons E. Heyer : « On voit l’analogie avec ce que l’on appelait auparavant des races : les groupes auxquels aboutissent les études génétiques correspondent grosso modo aux groupes que l’on utilisait dans les typologies raciales ».
Elle déclare également : « Le discours qu’on entendait beaucoup dans les années quatre-vingt, qui disait qu’on ne pouvait pas parler de races parce que les généticiens montrent qu’il n’y a pas ou très peu de différences entre les populations humaines, n’est pas exact. On peut avec les données génétiques former des groupes différents génétiquement. On ne peut plus dire qu’on ne peut pas faire de groupes à partir des données génétiques«.
- Les ethnies existent également
Tout en présentant une homogénéité génétique, chacun des 7 groupes comprend des sous-ensembles, les ethnies, entre lesquelles existent des particularités génétiques, qui sont liées aux échanges matrimoniaux entre populations géographiquement proches. Les ethnies se distribuent ainsi au sein du groupe selon un continuum : plus les ethnies sont éloignées géographiquement, plus elles sont différentes génétiquement.
Si elle ne précise pas quel peut être le nombre des ethnies qui existent, la conférencière indique qu’il existe 6000 langues. On peut penser que chaque langue correspond à au moins une ethnie : le nombre des ethnies est donc supérieur à 6000.
Au sein des ethnies, les sociétés se subdivisent en tribus, les tribus en clans et les clans en lignage, chacun de ces sous-ensembles se réclamant d’un ancêtre commun. Là encore la plupart de ces subdivisions ont une traduction génétique.
- La grande homogénéité des populations européennes
Les conférences d’E. Heyer mettent en avant un autre point, lui aussi politiquement incorrect : la chercheuse explique que les populations européennes sont restées très stables et homogènes.
Les différents peuples (ou ethnies) d’Europe ont en effet un patrimoine génétique propre : les Italiens ont un patrimoine propre, comme les Français, comme les Anglais, comme les habitants des différentes régions de l’Europe. On peut même déterminer à 500 km près l’origine géographique d’un individu européen à partir de son patrimoine génétique. Autrement dit les affirmations selon lesquelles « l’Europe n’a cessé d’être une terre de passage, de migrations, de mélanges et de métissages » sont fausses et démenties par la génétique.
L’Histoire nous enseigne que les populations des différentes régions d’Europe sont restées inchangées pendant mille ans : les dernières grandes invasions venues d’Europe centrale datent du 9e siècle. Les premières migrations intra européennes liées à la révolution industrielle datent du milieu du 19 siècle. Quant à l’immigration en Europe de populations venues de régions non européennes, elle ne date que des années 1960 (voir également cette chronique). Les données génétiques viennent confirmer cette grande stabilité.
- Les différences génétiques s’accompagnent de différences culturelles
E. Heyer explique également que les différences génétiques s’accompagnent de différences culturelles : les groupes ethniques possèdent souvent une langue et un mode de vie qui leurs sont propres. En Asie centrale par exemple, les Tajiks parlent une langue indo-iranienne et sont agriculteurs tandis que les Kazaks parlent une langue turque et sont pasteurs nomades.
Ces différences contribuent à fonder les spécificités génétiques : c’est notamment pour des raisons culturelles que l’on se marie au sein de la même ethnie.
Il convient d’insister sur cette dernière constatation : chaque « groupe de population » (autrement dit chaque « race »), et en son sein chaque ethnie, présentent de nombreuses spécificités, qui s’additionnent : des particularités phénotypiques et génétiques ; une certaine implantation géographique ; une langue ou un groupe de langues qui leur sont propres ; une culture et un mode de vie qui leur sont propres. Autrement dit, un « groupe de population » (race) et une ethnie sont à la fois des réalités phénotypiques et génétiques et des réalités culturelles.
- Les précautions de langage prises par la chercheuse n’atténuent pas la portée de ses constatations
Consciente de la portée de ses explications, la chercheuse a le souci de donner les gages nécessaires aux dogmes du Système. Il s’agit d’une part pour elle ne pas se « griller » professionnellement. Elle tient d’autre part, et sa démarche est de toute évidence sincère, à se distinguer de ceux qui vont chercher à utiliser les conclusions des études qu’elle présente au service de thèses racistes qu’elle réprouve personnellement. La conférencière s’efforce donc de déminer le terrain idéologique, en prenant toute une série de précautions qui sont autant de révérences à l’idéologie systémique.
E. Heyer tient ainsi, premièrement, à repousser l’utilisation du mot race : elle insiste sur le fait que les généticiens parlent de « groupes humains » et non de « race », en récusant le mot de race pour deux raisons. D’abord, dit-elle, parce que l’utilisation du concept de race suppose de considérer qu’il existe une inégalité entre les groupes humains. Deuxièmement parce que le concept de race conduit à réduire chaque individu à sa race. Or la génétique ne permet d’aboutir à aucune de ces deux conclusions.
On voit bien la faiblesse de cet argumentaire. Mme Heyer confond, premièrement, deux concepts distincts : les races et le racisme. Penser que les races sont inégales est du racisme. Mais considérer que les races existent ne veut pas dire qu’on les considère comme inégales : on peut donc penser que les races existent sans être pour autant raciste (voir également cette chronique). Deuxièmement, on peut affirmer l’existence des races sans pour autant considérer qu’un individu se résume à sa race. L’argumentaire anti racial de Mme Heyer aboutit finalement à rejeter le mot exact de « race », au profit d’un mot plus flou : « groupe humain ». Il reste que cette précaution de langage ne change rien à ce constat essentiel : les 7 « groupes humains » dont Mme Heyer affirme l’existence sont bel et bien les 7 « races » que l’on observe lorsqu’on prend en compte les différences phénotypiques.
La chercheuse prend une deuxième précaution : dans le souci manifeste d’atténuer la portée explosive de ses développements, la chercheuse tient à souligner que les différences entre les groupes humains sont « faibles ». Elles sont ainsi beaucoup plus faibles que chez d’autres primates. Les différences entre groupes de chimpanzés, plus proche cousins de l’homme, sont ainsi beaucoup plus grandes qu’entre groupes humains : on considère même que ces groupes de chimpanzés constituent des sous espèces. De même Mme Heyer insiste sur le fait que les différences génétiques entre groupes humains sont faibles : les gènes d’individus du même groupe sont seulement 4% plus proches que les gènes d’individus appartenant à des groupes différents.
Là encore ces précautions de langage sont d’une pertinence limitée. La notion de « faible » en effet ne veut pas dire grand-chose. Les différences entre « groupes humains » peuvent être jugées faibles parce qu’elles ne portent que sur une partie limitée du génome et qu’elles sont plus faibles que ce que l’on constate au sein d’autres espèces : il n’en reste pas moins que ces « faibles » différences sont suffisamment importantes pour permettre au généticien de distinguer nettement des groupes humains, ce que Mme Heyer met elle-même en évidence par ailleurs.
Mme Heyer prend une troisième précaution. Elle tient à insister sur le fait que la théorie selon laquelle toutes les populations d’hommes modernes sont issues d’une même population sortie récemment d’Afrique est confirmée par la génétique. On sait que cette théorie (dite Out of Africa) est essentielle pour la propagande des antiracistes et des immigrationnistes, qui en tirent différentes conclusions utiles à leur cause : « Puisque nous sommes tous issus d’Afrique et donc issus de migrations originelles, il est logique qu’il y ait aujourd’hui encore des migrations et que ces migrations soient africaines. Puisque toutes les populations humaines ont la même origine africaine et sont donc toutes très proches, l’intégration des Africains en Europe est donc tout à fait possible »…
C’est pourquoi Mme Heyer tient à souligner que les études qu’elle présente dans ses conférences confirment l’hypothèse de l’origine africaine récente d’Homo Sapiens. Les études génétiques prouvent notamment, dit-elle, que toutes les populations humaines ont un ancêtre commun âgé de 200 000 ans, ce qui est incompatible avec la théorie selon laquelle Sapiens ne serait pas « sorti récemment d’Afrique » mais constituerait une évolution, dans chaque continent, de populations anciennes.
Nous ne sommes en rien des spécialistes : il nous semble pourtant que les différences substantielles qui existent entre les « groupes humains », notamment les différences génétiques, conduisent plutôt à penser que les populations d’hommes modernes sont issues, non d’une sortie d’Afrique récente (200 000 ans) d’une population originelle dont nous sommes tous issus, ainsi que le veut la thèse Out of Africa, mais de l’évolution propre des différentes populations anciennes existant en Afrique et en Eurasie (hypothèse dite « plurigénique », concurrente de l’hypothèse Out of Africa). Nous verrons ce que diront les chercheurs dans les années qui viennent (si toutefois ils sont laissés libres de leur conclusion et de leur expression). On sait que les Chinois, cherchent frénétiquement les moyens de prouver que leurs origines n’ont rien de commun avec celles des Africains… Attendons.
Tout en confirmant l’existence de « groupes humains », E. Heyer précise que les généticiens se refusent à employer le mot de « races ». Elle permet ainsi aux propagandistes du Système de continuer à l’affirmer : « les généticiens démontrent que les races n’existent pas ». Les mots comme souvent l’emportent sur les faits…