Le pouvoir que subit actuellement notre pays vire à la caricature de lui-même. Plus préoccupé par sa croisade contre les « nationalistes » que par la colère qui monte des peuples, et notamment en France, en raison du ciel de taxes qui pleut sur la tête des Gaulois réfractaires, voilà qu’Emmanuel Macron est allé à Bratislava, la capitale slovaque, dénoncer la démagogie de ceux qui prétendent cesser l’exportation d’armes vers l’Arabie saoudite.
Il n’a pas hésité à dire que le Yémen justifiait cette mesure, non l’assassinat de Khashoggi… Parce que, bien sûr, la France va continuer à fournir des bombes, mais en demandant poliment aux riches Saoudiens de ne pas les employer au Yémen… Pas de doute qu’Angela va être ravie de se voir accusée de décisions absurdes. Serait-il misogyne ? Il a, par ailleurs, osé : « Montrez-moi une femme parfaitement éduquée qui décide d’avoir 7, 8, 9 enfants »… Pourtant, il y en a que je connais, et je ne me permettrais pas ce type de jugement méprisant, symptomatique de notre « génial » conducteur. Mais surtout, dans un pays qui ne renouvelle plus ses générations, et ne compte plus que sur l’immigration pour ne pas mourir de vieillesse, un Président sans enfants ne devrait-il pas percevoir l’absence d’empathie, le quasi-autisme de cette sortie !
Le 11 novembre, sans défilé militaire et en oubliant les maréchaux, ne peut que confirmer le diagnostic : comment un « chef des armées », qui a évité le service militaire, insulté la présence française en Algérie et salué la mémoire d’un traître, peut-il avoir le culot de minimiser le rôle et les sacrifices des poilus et de leurs chefs, de vrais chefs, quelles que soient les fautes commises plus tard par un seul d’entre eux ? De Gaulle n’avait pas eu de geste aussi médiocre, alors qu’il en avait le droit. Il avait fait fleurir la tombe de Philippe Pétain le 10 novembre 1968. Gommés, les militaires, que la guerre concerne si peu ! Il ne faut pas froisser l’Allemagne : 1914-1918 sera avant tout, pour notre « impérial penseur et juge universel », l’occasion de se livrer devant micros et caméras à une « itinérance mémorielle et territoriale », comme on dit chez les grenouilles de cabinet qui ont fait l’ENA mais pas la guerre.
Benjamin Griveaux se fait un devoir d’imiter son maître. C’est ainsi qu’il traite les opposants de faussaires, mais se livre à une série de mensonges que les « Décodeurs » du Monde, qu’il faut pour une fois féliciter, ont dévoilés : après avoir oublié la hausse de la CSG et l’augmentation des taxes sur les carburants ou le tabac, il ose parler d’une hausse du pouvoir d’achat en 2018, mais il omet de préciser que la seule mesure qui permet de passer à 0,1 % de progression correspond aux 3,2 milliards d’euros offerts aux seuls 330.000 contribuables libérés de l’ISF sur les valeurs mobilières.
Heureusement pour le gouvernement, il y a le ministre sérieux, Jean-Michel Blanquer. Flanqué du nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sans doute pour transmettre un peu de crédibilité à ce dernier, il annonce qu’en face de la montée de la violence à l’école, désormais, la police y fera des patrouilles, dans le cadre de la « reconquête républicaine des quartiers ». En amont, on révélera les faits, en s’exonérant du système #PasDeVagues. En aval, on logera les coupables dans des centres d’éducation fermés, décrits par les mauvaises langues comme les luxueuses antichambres de la prison. Entre les deux, on enverra les policiers et pourquoi pas les militaires, pour épauler les enseignants, comme si les uns et les autres étaient assez nombreux pour faire face aux missions qui leur sont déjà confiées.
Bien évidemment, pas un mot sur l’origine des fauteurs de trouble ! Cela aurait compromis le discours sur la richesse apportée par la diversité et le multiculturalisme, que les enseignants sont tenus de débiter alors que la réalité le dément à tout instant et parfois avec violence.