C’est tout le problème : quand la confiance est rompue, quand on ne croit plus en la sincérité du pouvoir, Emmanuel Macron et ses équipes peuvent organiser tous les grands débats qu’ils veulent, essayer de gagner du temps, il n’y a plus grand monde pour marcher dans la combine; a fortiori quand les grandes questions qui fâchent sont d’ores et déjà écartées par le régime. Il n’est donc guère étonnant, comme le relayait Valeurs actuelles après Le Parisien, que « les audiences (sur les chaînes d’informations) des débats animés par Emmanuel Macron aux quatre coins de l’Hexagone sont en berne (…), la tendance est clairement au désintérêt des téléspectateurs. En effet, les deux derniers débats n’ont pas rencontré le succès espéré. Lundi, ils n’étaient plus que 270 000 sur BFMTV (1,4 %) pour écouter Emmanuel Macron à Evry-Courcouronnes, et moins de 140 000 pour LCI (0,7 %). (…) La diffusion du Grand Débat pourrait ainsi être arrêtée dans la mesure où les chaînes doivent supprimer toutes leurs interruptions publicitaires pendant plusieurs heures.» Même pour les affaires, la macronie se révèle au final un mauvais investissement…
Le pouvoir de son côté investit encore et toujours sur les milices d’extrême gauche pour pourrir l’image des Gilets Jaunes, enfoncer un coin entre cette mobilisation et le soutien massif qu’elle garde dans l’opinion. Selon l’enquête YouGov diffusée jeudi, 64% des personnes interrogées continuent de soutenir le mouvement des GJ (+2 points par rapport au mois dernier); 77% des sondés (+3 points) jugent leur mobilisation justifiée. Samedi, lors de l’Acte XIII à Paris, un GJ apparemment pacifique a eu la main arrachée en voulant repousser une grenade de désencerclement (GLI F4, dont l’usage est de plus en plus contesté), qui avait atterri entre ses jambes, lors des affrontements suscitées par les antifas devant l’Assemblée nationale.
Une fois n’est pas coutume, une de ses racailles, un mulitirédiviste, a d’ailleurs été arrêté rapporte RTL : «pendant une grande partie de la manifestation, il s’était livré à de nombreuses dégradations armé d’un marteau et d’un pied de biche. Après plusieurs vitrines ou caméras de vidéosurveillance dégradés, il a incendié (un) véhicule de l‘opération Sentinelle.»
Antifas et autres Black blocks dont la présence suscite bien des interrogations: invité cette fin de semaine du journal télévisé de RT France, « le sociologue M’hamed Kaki, président de l’association Les Oranges, déplore le fait que ces individus s’infiltrent régulièrement dans des manifestations. La police peut tout à fait les identifier et les neutraliser, or ça ne se fait pas, déplore-t-il, redoutant par ailleurs que ce phénomène ne fasse progresser la théorie du complot : Un certain nombre de gens se disent : A qui profite le crime ?». Il est certain, nous l’avons dit, que le pouvoir n’est pas mécontent de ses images récurrentes de violences qui soudent par réflexe une partie des Français derrière le gouvernement-garant-de l’ordre. Casseurs d’extrême gauche qui ont aussi l’avantage pour le régime d’opérer une fracture au sein des GJ comme on le voit avec les attaques menées au sein des cortèges par les antifas contre des groupes de patriotes, comme à Lyon notamment, même si antifas et Black blocks sont aussi souvent chassé des manifs par les GJ.
Le maire de Montfermeil, Xavier Lemoine, qui a connu les émeutes de 2005, estime dans un long entretien accordé au Figaro le 29 janvier que le gouvernement n’a pas choisi l’option du maintien de l’ordre mais celle de la «répression (qui) consiste à en découdre contre des groupes sans faire nécessairement la distinction entre les individus violents et les manifestants paisibles, qui peuvent se trouver loin d’eux (…). Parmi les éborgnés, combien avaient cassé des vitrines, retourné des voitures, pillé des magasins? De même, le souci de différencier les casseurs confirmés et les primo-délinquants devrait être beaucoup plus net.» «Je n’incrimine en rien les forces de l’ordre, qui obéissent, comme il est naturel, aux instructions du ministre de l’Intérieur. Mais je blâme ces instructions, qui me paraissent traduire une volonté de monter aux extrêmes, d’accroître la violence pour justifier une répression. Je n’ai aucune complaisance pour les violences préméditées des casseurs ou des groupuscules extrémistes. Mais la responsabilité du politique est aussi de savoir désamorcer un cri de détresse, au lieu de l’alimenter en diabolisant les Gilets Jaunes. »
Pourtant, certains membres de la majorité poussent le cynisme méprisable jusqu'à l’extrême pour mieux faire accepter la répression dont les GJ sont victimes. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a fait un amalgame implicite entre les GJ et le tag Juden retrouvé sur la vitrine du restaurant Bagelstein, rue Jean du Bellay (IVème arrondissement), dans la nuit de vendredi à samedi, et hors du parcours de la manifestation des GJ. M. Griveaux mêle dans son tweet rapportant cette dégradation « la tentative (heureusement avortée, NDLR) «d’incendie contre le domicile (breton) de Richard Ferrand, (l’)attaque contre l’Assemblée Nationale et (des) actes antisémites.»«Ne rien céder, jamais.»
Mais il n’y a pas eu la même indignation pour dénoncer l’attaque par les antifas samedi de La nouvelle librairie dirigée par François Bousquet rue de Médicis (VIème arrondissement). «Imaginez un peu confiait M. Bousquet à Boulevard Voltaire, si l’ultra-droite se livrait à ce type d’exactions dignes des milices les plus rodées – intimidation physique, menaces verbales, bris de vitrine, etc. –, elle susciterait une tempête d’indignations dans les médias centraux. Et si jamais elle saccageait des librairies, on rouvrirait aussitôt le procès de Nuremberg. Ici, rien ! Et pour cause. Les antifas peuvent dénoncer autant qu’ils veulent la violence de l’ institution, ils en sont le produit.» Certes, mais comme le note finement Parisvox, «Quand il ne restera que la Fnac pour se fournir en produits culturels, les antifas seront sans doute satisfaits…»
«Ne rien céder, jamais» affirmait donc M. Griveaux. Propos qui serait risible si la situation n’était pas aussi grave et les Français aussi exaspérés. Il est ainsi assez dérisoire de voir le petit coq macronien se dresser sur ses ergots en rappelant notre ambassadeur à Rome pour consultation - une première depuis l’ère Mussolini – au motif que Luigi de Maio a rencontré quelques Gilets Jaunes le 5 février et que MM. Macron et Salvini exposent ouvertement et crescendo leurs désaccords idéologiques: LGBtisme, eurofédéralisme d’essence mondialiste d’un côté, défense de l’Europe des nations, des protections et de l’enracinement de l’autre. Car en vérité, ce sursaut d’orgueil d’un pouvoir macronien qui humilie les Français en invitant des travlos à l’Elysée pour la fête de la musique, mais s’indigne ici d’une ingérence italienne, est à situer dans le contexte qui le voit céder, comme les précédents, sur l’essentiel. Chacun constate qu’est poursuivie une politique de dépossession de tous les instruments nécessaires à notre souveraineté nationale au profit de la technosctrucure européiste, de l’Otan, des lobbies fianciers-mondialistes-remplacistes…
Gouvernement qui entend par son geste faire accroire à nos compatriotes qu’il est soucieux de notre honneur national quand bien même prend-il soin de la sécurité des djihadistes avant celle des manifestants. Soucieux de préserver les tueurs des milices de l’Etat Islamique de la justice irakienne ou syrienne, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner faisait un bras d’honneur à nos compatriotes le 29 janvier sur BFMTV au micro de Jean-Jacques Bourdin. Il y affirmait son souhait de ramener sur notre sol 130 de ces Français de papier au motif que selon LREM et les officines humanistes « d’abord ce sont des Français avant d’être des djihadistes »!
Une preuve de plus de ce que les gouvernements qui se succèdent à la tête de notre pays depuis des décennies ne défendent en rien cette France charnelle dont les nationaux semblent les seuls dans l’espace électoral à vouloir la survie. Et les termes de cette survie-là ont été évoqués le 29 janvier dernier dans l’émission C dans l’air, par un adversaire de longue date de l’opposition nationale, le politologue Dominique Reynié ex candidat LR. « La question de l’avortement et de la démographie, a-t-il dit, va apporter la question de l’immigration, tout ça c’est un paquet. Il y a un phénomène objectif qui existe de poids croissant de population d’origine immigrée, plutôt musulmane, dans une société européenne qui voit, avec une espèce d’effroi pour une partie de la société (sic), s’effacer, faiblir, disparaître une population blanche, chrétienne. » Il sera dur de continuer à expliquer aux Français, assure Bruno Gollnisch, que cette question là est marginale et ne doit pas faire l’objet d’un Grand débat ou d’un référendum. Mais rien n’empêche de se saisir des élections européennes de mai prochain pour exprimer d’ores et déjà son avis!