J’ai établi une petite liste chronologique des députés LREM menacés depuis le 17 novembre, jour où le mouvement Gilet jaune commença.
Il y a un mois, j’évoquais la fin de la légitimité des institutions. Car des institutions qui ne sont plus reconnues par le peuple ne sont plus légitimes, on ne le répétera jamais assez.
D’autant que les députés ne servent pas le peuple qui les a élus mais leurs seuls partis qui ne sont pas des représentants du peuple, cela conduisant aujourd’hui une bonne partie de nos élus à adopter des mesures opposées aux légitimes intérêts des Français.
Je donnais alors quelques noms de députés contestés et plus ou moins menacés. Aujourd’hui, leur nombre a sensiblement augmenté. J’en ai certainement oublié un certain nombre, mais la liste suivante montre que partout sur le territoire national, dans toutes les régions, du nord au sud et de l’est à l’ouest, la contestation bat son plein. Le message est clair : « démissionnez, partez, foutez le camp, on ne veut plus de vous ». J’ai établi une petite liste chronologique des députés LREM menacés depuis le 17 novembre, jour où le mouvement Gilet jaune commença.
Le 20 novembre 2017, il semble que ce soit Carole Bureau-Bonnard, députée de l’Oise, qui ait été la première à se trouver contestée, lorsqu’une trentaine de Gilets jaunes vinrent scander devant son domicile « Bonnard au placard ». On appréciera la rime.
Deux jours après, le 22 novembre, Christophe Lejeune, député de Haute-Saône, crut sa dernière heure venue lorsqu’une vingtaine de Gilets jaunes tentèrent de forcer la porte de son domicile, finissant par la cadenasser.
– Le même jour, Olivier Gaillard, député du Gard, eut le bonheur de voir devant sa permanence un cercueil avec la pancarte: « Macron, Gaillard, dehors ».
– Le 23 novembre Mireille Robert, députée de l’Aude, fut effrayée quand une quarantaine d’hommes casqués et cagoulés menaçants parvinrent à s’introduire chez elle.
Pendant la nuit du 26 au 27 novembre à Carpentras, la permanence du député de la 3e circonscription du Vaucluse, Adrien Morenas, fut murée par des parpaings colmatés avec de la mousse expansive.
Le lendemain 28 novembre, ce fut le député de la Moselle, Ludovic Mendes, qui reçut un courrier d’insultes commençant par « Ludovic Mendes la petite pute de Macron ».
Le 29 novembre, la députée LaREM de l’Eure, Claire O’Petit, raconta que sa permanence de Vernon avait été vandalisée à coups de masse après son passage sur LCI où elle critiqua les Gilets jaunes. « Mon discours n’a pas plu à certains et ils ont voulu se venger. Ce sont des actes inadmissibles ».
Le 2 décembre, ce fut la députée vendéenne Patricia Gallerneau qui eut la mauvaise surprise de trouver une dizaine de poubelles déversées devant sa permanence de La Roche-sur-Yon.
De son côté le 3 décembre Florian Bachelier, député d’Ille-et-Vilaine et premier questeur de l’Assemblée nationale, se plaignit d’intimidations physiques : « vers 7 h 30 du matin, je sortais de mon domicile à Rennes pour me rendre à ma permanence pour recevoir une nouvelle délégation de Gilets jaunes, quand un homme cagoulé posté devant chez moi me lance une mise en garde sans ambiguïté. Il me prévient que si je continue à défendre la politique d’Emmanuel Macron, je prends des risques énormes. »
Le même jour Élise Fajgeles, députée de la 5e circonscription de Paris, dit avoir reçu des menaces de mort après avoir reconnu sur le plateau de CNews ignorer le montant du Smic.
Le 5 décembre la députée de Paris Olivia Grégoire, compagne d’Emmanuel Valls, affirme avoir reçu par mail des messages d’une « violence incommensurable […] Ceux qui m’ont le plus touchée disaient que le fait que je n’aie pas d’enfant me disqualifiait en tant que parlementaire ».
Ce même 5 décembre Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, aurait vu les numéros de téléphone de ses proches diffusés sur les réseaux sociaux.
Le 6 décembre Émilie Chalas, députée de la 3e circonscription de l’Isère, aurait annulé à la dernière minute une réunion publique après avoir été victime de menaces dites « sérieuses ».
Le 7 décembre à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le député Benoît Potterie a reçu dans son courrier une cartouche de fusil accompagnée d’un mot menaçant.
Le 8 décembre la députée Jacqueline Dubois a vu sa voiture et celle de son époux s’enflammer devant leur domicile de Vézac (Dordogne).
Le même jour c’est la permanence du député Marc Delatte, à Chauny (Aisne) qui a été vandalisée, et taguée avec les mots « Démission FDP, Gilet jaujaune ».
Dans la nuit de samedi 8 et dimanche 9 décembre, la permanence d’Anne-Laure Cattelot députée du Nord, fut également vandalisée et taguée avec les mots « En marche racketteur », la députée se plaignant en outre que ce n’était pas la première fois. « J’ai déjà été victime d’intimidations et de menaces, lors des 80 km/h ».
Le 15 décembre, le député de l’Eure Bruno Questel s’est plaint d’une tentative d’intimidation de 40 Gilets jaunes, de coups de feu tirés devant son domicile, et d’un cortège de 20 voitures défilant en klaxonnant.
Dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 décembre, des inconnus s’en prirent à la permanence du député de Gironde, Florent Boudié, dans le centre de Libourne, inscrivant à la peinture jaune fluo « Bonne année islamo-collabo » .
Le 4 janvier le député de la Vienne Sacha Houlié annonça sur Twitter avoir porté plainte pour dégradations commises sur sa permanence à Poitiers, avec des inscriptions et de la paille déposée.
Le même jour 4 janvier la députée de Paris Olivia Grégoire constata également des dégradations sur sa permanence.
Le 12 janvier, Élisabeth Toutut-Picard, députée de Haute-Garonne, Mickaël Nogal, député LREM de Haute-Garonne et Jean Terlié, député LREM du Tarn, se plaignirent de se sentir sans cesse menacés.
Si l’on ajoute à cette liste non exhaustive les menaces pesant sur des ministres et un président honni de presque tous, on voit que le système est arrivé à sa fin, le dernier épisode concernant la maison de Ferrand qui aurait failli brûler.
Certes nous ne pouvons personnellement cautionner des voies de fait, mais peut-être tous ces gens devraient-ils enfin écouter le peuple au lieu de le mépriser, de le maltraiter, et de vouloir ignorer que lorsqu’on ne fait plus qu’un repas tous les deux jours comme aux pires années du XIXe siècle pour pouvoir nourrir ses enfants (lisez ou relisez Jean Christophe, de Romain Rolland), lorsqu’on doit vivre en manteau ou en blouson dans des appartements glacials car on ne peut plus se chauffer, le coût de l’énergie étant déraisonnable, lorsqu’on laisse ses dents se gâter parce que les frais dentaires sont trop élevés, on ne s’étonnera pas de la haine que peuvent susciter les privilégiés d’un système qui a largement fait son temps.
Louise Guersan pour ripostelaique.com