Il y a quelques jours, Bruno Guillard pointait ici même la folle pétition d’une militante écologiste et ex-journaliste qui, après avoir montré son sectarisme face à Élisabeth Lévy, a exigé du CSA d’« agir contre les climato-sceptiques à la télévision ». Ce qui ne sera pas un gros travail, parce que des climato-sceptiques à la télévision, on ne peut pas dire que nous en soyons inondés, alors qu’ils ne sont pas difficiles à trouver. On finirait par croire que l’on essaye de nous manipuler.
Et c’est ce que ne se cache pas de faire Katharine Viner, rédactrice en chef du Guardian, grand quotidien britannique (proche du parti travailliste). Elle a, en effet, enjoint à ses journalistes d’être plus « précis » dans leurs articles concernant le climat et l’environnement. On se souvient qu’après nous avoir longuement bassinés avec le réchauffement climatique, puis s’être aperçu qu’il n’y en avait aucun depuis vingt ans (alors que Chine et Indes dégazaient à tout va), les collapsologues préfèrent maintenant parler de changement climatique : presque une tautologie…
Mais ce n’est pas assez pour Mme Viner, qui trouve le terme trop « passif et doux ». C’est de crise climatique (climate crisis) ou de démolition climatique (climate breakdown) que ses employés sont sommés de parler, avec un aveu de taille : « Nous voulons être sûrs que les termes utilisés sont scientifiquement précis. » Vous avez bien lu : ce ne sont pas les faits scientifiques qui doivent être précis, mais seulement les termes employés… Quant aux climato-sceptiques, la patronne du Guardian enfonce pour eux le point Godwin : on les appellera désormais « négationnistes du climat » ! L’envie de pénal chère à Philippe Muray n’est pas loin…
« La perversion de la cité commence par la fraude des mots », avait prévenu Platon, mais ça marche : la jeune marionnette suédoise à nattes du lobby réchauffiste, reçue en grandes pompes par Emmanuel Macron (à chacun sa Leonarda !), commence à faire des émules dans son pays, où certains anciens consommateurs de kérosène sont atteints de « flygskam » (honte du vol). On a ainsi pu voir une famille suédoise atteinte de cette pathologie toute fière de préférer trois jours de train à trois heures d’avion, pour se rendre en vacances en Croatie, heureuse de « voyager autrement sans être obligée de détruire la planète pour autant ». Et à dos d’âne, ça n’aurait pas été plus écolo ?