Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Entretien exclusif avec Alexander Tschugguel, le jeune homme qui a jeté les idoles Pachamama dans le Tibre

Alexander.jpg

Jeanne Smits

Corrispondenza Romana a révélé ce matin l'identité du jeune homme qui a jeté les idoles Pachama dans le Tibre le 21 octobre dernier après les avoir extraites de l'église Santa Maria in Traspontina où elles avaient été scandaleusement placées et honorées à l'occasion du synode sur l'Amazonie. Il s'agit d'un Autrichien, Alexander Tschugguel, 26 ans, militant pro-vie. Il a répondu à mes questions à propos d'un geste qui a été qualifié récemment par Mgr Athanasius Schneider d'« acte héroïque ».

Voici, en exclusivité , mon entretien de ce jour avec Alexander Tschugguel (retranscription traduite par mes soins).

Alexander Tschugguel, vous venez de révéler que vous êtes l’homme qui a jeté les idoles Pachamama dans le Tibre. Pourquoi avez-vous décidé de rendre cette information publique ?
Au moment où j’ai fait cela, je voulais vraiment que l’attention de tous soit focalisée sur cette action. Je voulais qu’on voie seulement ce qui s’était passé. Je ne voulais pas apparaître afin que le public se concentre sur ce que nous avons fait et pourquoi. Lorsque nous avons publié notre vidéo, nous ne voulions pas qu’on sache qui nous étions.

Mais maintenant, le synode étant désormais achevé, le Vatican et certains pères synodaux tentent déjà d’étouffer les sujets qui ont été soulevés lors du Synode : tout ce à quoi s’opposent les catholiques fidèles. C’est pourquoi nous avons pensé que le temps était peut-être venu de nous manifester, de dire qui nous sommes, et pourquoi nous avons agi ainsi, pour donner une nouvelle vigueur à tout cela. Nous voulons que les gens sachent vraiment ce qui s’est passé au moment du synode, nous voulons qu’ils sachent exactement ce qu’est une Pachamama, et ce qu’on en a fait lors du synode : les rituels qui ont eu lieu aux jardins du Vatican, le chemin de Croix et tous les autres événements de ce genre. Nous avons réellement voulu mettre en évidence que ce qui s’est produit au synode, en tout cas en ce qui concerne de nombreux points, est rejeté par les fidèles. Ce sont des choses que nous ne voulons pas voir se produire dans une église.
Je sais bien que l’objectif du Synode est de constituer un conseil pour le pape, de telle sorte que le pape puisse prendre des décisions pour l’avenir. Mais ayant vu que les pères synodaux ne disent que des choses que nous autres laïcs catholiques ne pouvons approuver, il nous a paru très important de hausser la voix afin que le pape sache ce que les fidèles pensent vraiment. C’est pourquoi j’ai pensé qu’il était très important de nous manifester et de montrer mon visage, car en tant que catholique, je veux me battre à visage découvert. En allemand nous disons : « A visière ouverte. »
Voilà qui fait penser aux chevaliers. Avez-vous fais ce geste à la manière de chevaliers médiévaux ?
C’est vous qui l’avez dit, pas moi ! En fait, ça a été quelque chose de très cool. Pendant que nous menions notre action, nous nous demandions comment les gens allaient réagir. Eh bien, la plupart des fidèles étaient complètement de notre côté, tout comme de nombreux évêque, et même quelques cardinaux et de nombreux prêtres qui ont déclaré que nous étions du bon côté.

Évidemment, tout cela peut nous faire penser à une action chevaleresque des temps modernes, mais je pense toujours au chevalier comme à celui qui sacrifie sa vie, sa santé – et je dois admettre que je suis en parfaite santé et que je me bats aujourd’hui sur les médias en ligne. Tout cela est donc bien différent. Pourrait-on parler d’un chevalier moderne ? À vrai dire je n’en sais rien.

Au synode, il y avait d’un côté des journalistes pour affirmer que ces statues représentaient Notre-Dame de l’Amazonie, tandis qu’à la salle de presse où se déroulent les conférences à propos du Synode, personne n’était disposé à reconnaître qu’il s’agissait là plutôt de la Pachamama. Cependant, le pape lui-même a utilisé ce mot, et si je ne me trompe, vous avez vous-même échangé à ce propos avec des volontaires qui se trouvaient à Santa Maria in Traspontina. Quelle est donc votre vision de tout cela ?
Je me suis rendue par deux fois dans l’église, la première fois pour une demi-heure et la deuxième fois plus d’une heure, ce qui m’a vraiment donné le temps de parler avec ces personnes. Si ces statues était réellement censées représenter notre Sainte Mère, pourquoi donc sont-elles nues ? Première question… Deuxième question : si elles étaient réellement censées représenter notre Sainte Mère, pourquoi l’organisation indigéniste REPAM ainsi que ces personnes elles-mêmes ont-elles affirmé que ces statuettes ne représentent pas notre Sainte Mère ?
Je crois que nous pouvons être tout à fait certains de ce qu’elles ne la représentent pas. Jamais, jamais, jamais je n’aurais jeté dans le Tibre une statue de Notre Dame. Jamais je ne ferais une telle chose.
Pour moi, les choses étaient très claires. J’étais à Rome pour assister à diverses conférences au moment du début du Synode. Je me suis rendu à Santa Maria in Traspontina. Pour moi, il était absolument clair que ces statues sont des idoles païennes. Des personnes se sont prosternées devant elles, devant des images taillées de la Terre-Mère, et sur ce point, nous pouvons tous être d’accord, car même lors des conférences de presse au moment du Synode, on nous a dit qu’il s’agissait de symboles de la fertilité et de la Terre-Mère. Ce fait me suffit pour savoir qu’il s’agit de symboles de la Terre-Mère, parce que la Terre-Mère est déjà en soi un objet païen.
En tant que catholique, je crois que Dieu est le créateur de la terre. Il nous a donné à nous autres êtres humains la liberté, c’est l’histoire d’Adam et Ève et du péché originel : par le jeu de notre liberté, il y a aujourd’hui des maladies, des épidémies, des guerres et toutes les choses mauvaises qui se produisent sur cette terre. Dieu a tout créé à la perfection. L’idée d’une Terre-Mère est théologiquement inacceptable. C’est du paganisme et rien d’autre et j’ajouterais que la Terre-Mère est l’exemple type du paganisme. Cela me suffit pour être absolument certain de ce que ces statuettes représentent une idole païenne. Nous sommes donc très heureux de ce succès qui nous a permis de les enlever de cette église et de le jeter dans le fleuve.
Les personnes que vous avez rencontrées à Santa Maria in Traspontina ont-elles confirmé ce point de vue ?
Oui, absolument. Elles m’ont dit bien d’autres choses. Elles m’ont dit qu’il n’était pas nécessaire de baptiser les indigènes, et pour moi, cela est vraiment quelque chose de très mauvais. On parle tellement du racisme dont nous serions coupables, mais ça, c’est vraiment du racisme ! C’est vraiment raciste de dire : « Je sais et que je crois que Notre Seigneur et Rédempteur veut que nous soyons baptisés mais je ne veux pas que ces personnes le soient. » Mais que sont-ils, sinon des fils et des filles de Dieu ? Eux aussi doivent avoir la possibilité d’aller au ciel, donc évidemment il nous faut les baptiser. Cela a été pour moi la première grande cause de scandale, cela m’a vraiment choqué.

Nous avons également parlé des statuettes et ils m’ont confirmé qu’il s’agissait de symboles de la Terre-Mère et de la fertilité.
Je veux répéter ici que des personnes se sont prosternées devant ces images, et qu’elles ont été portées en procession. Si ce ne sont pas des symboles de la Terre-Mère, pourquoi les porter en procession ?
Les personnes avec qui vous avez parlé étaient-elles indigènes ou d’origine occidentale ?
À peu près moitié-moitié. Il y avait quelques indigènes et un peu plus d’Occidentaux – pour la plupart, des Brésiliens ne provenant pas de tribus indigènes mais plutôt d’origine portugaise. J’étais avec un ami qui comprend parfaitement le portugais, de telle sorte que nous avons pu parler avec eux de sujets sur lesquels ils n’auraient peut-être pas pu s’exprimer en anglais, de même que moi je ne sais pas m’exprimer en portugais.
Lorsque nous leur avons posé des questions sur l’aspect théologique du synode ils nous ont dit, frontalement : « Ce n’est pas du tout le sujet du synode. Le synode est une affaire politique. » Ainsi, ces personnes indigènes et leurs croyances sont utilisées à des fins politiques.
Lorsque le Saint-Père nous a dit quelques semaines avant le début du synode que nous devons obéir aux Nations unies, et qu’il fait venir la politique mondiale et le « Zeitgeist », l’esprit du temps au sein de l’Église, cela m’a mis sur mes gardes et me porte à tout scruter avec attention, car si l’Église obéit à l’esprit du temps, alors l’église qu’ils essaient de construire , l’église avec un visage amazonien, est vouée à s’écrouler.
Êtes-vous au courant du fait que depuis plusieurs décennies, l’ONU a fait la promotion de l’image de la Terre-Mère ?
Cela fait trente ans qu’elle le fait. Bien sûr que je le sais, j’ai beaucoup lu à ce sujet. Comme vous le savez, à la COP 21 à Paris, il y a même eu un rituel indigène autour de la Pachamama.
Ce qu’il est intéressant de noter, c’est qu’il s’agit d’une religion fabriquée. Ainsi, les gens qui étaient dans l’église de Santa Maria in Traspontina étaient des Brésiliens pour la plupart. Au Brésil, il n’y a pas de Pachamama parmi les tribus indigènes : elle fait partie des religions des Andes. C’est une nouvelle religion, résultant de mélanges, qui a été inventée il y a quelques décennies, et qui est aujourd’hui promue par notre propre Eglise, par la seule Eglise véritable qui seule peut nous donner toutes les grâces. C’est pour cela que Dieu l’a érigée, pour qu’elle nous donne la doctrine, les grâces, la voie afin de pouvoir suivre le Christ et d’entrer au ciel. Tel est l’objectif de l’Eglise ; il ne lui appartient pas de redéfinir ce qu’est la religion ni, à partir de là, d’inventer une nouvelle religion. Cela n’est pas possible.
Dans le récit que vous faites sur la vidéo qui a été diffusée aujourd’hui vous notez que Santa Maria in Traspontina ouvre normalement à 6 h 30 du matin, mais que le jour de votre action, elle n’a été ouverte que plus tard, au moment précis où vous acheviez le chapelet que vous aviez décidé de dire en attendant. Quel enseignement en tirez-vous ?
Cela m’a appris ceci. Nous avons dit des tonnes de chapelets avant de passer à l’acte, mais cela m’a appris que sans la prière, rien ne peut marcher. Rien. C’était vraiment au moment du dernier « Je vous salue Marie » que la porte de l’église s’est ouverte. Et c’était merveilleux. Nous sommes entrés au moment ou à l’intérieur, on préparait la messe du matin. Il y avait une dame devant la belle statue de Notre-Dame dans une chapelle latérale à côté de celle où j’ai récupéré les Pachamamas. Elle était en train de la préparer avec de nouveaux cierges. Il y avait une autre personne qui disait son chapelet dans un banc. Pour nous, cela a été une grande grâce.
Et si j’ai bien compris, vous avez pu récupérer les statuettes sans être le moins du monde gênés. Vous êtes simplement entrés, et vous êtes ressortis.
Oui, nous sommes entrés et ressortis sans la moindre violence. Il y a des gens aujourd’hui qui me demandent pourquoi nous avons agi au petit matin ; ils me disent que nous aurions dû le faire en plein jour. Oui, évidemment, j’aurais pu agir ainsi, pourquoi pas avec des dizaines de personnes dans l’église, mais alors on aurait voulu se battre contre moi, et je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas me battre physiquement : il s’agit ici d’une bataille spirituelle, il s’agit du Premier Commandement qui nous dit de ne pas nous prosterner devant les idoles, les dieux païens. Il n’y a qu’un seul Seigneur, un seul Sauveur ; il n’y en a pas d’autre. C’était vraiment cela qui nous guidait. Et je suis très heureux que le bon Dieu nous ait donné la possibilité de mener notre affaire aussi bien, en toute sécurité.
On a pu dire que ces statuettes, très nombreuses…
Oui, il y en avait 6 dans l’église et certainement d’autres ailleurs, dont une dans la salle du Synode. Dans l’église, j’ai pu en prendre cinq sur six.
On a dit qu’il s’agissait de symbole de la fertilité féminine. Mais seule la fertilité féminine se voit ainsi « honorée ». Que se serait-il passé, à votre avis, s’il y avait eu des statuettes symbolisant la fertilité masculine ?
S’il vous plaît, ne me faites même pas penser à la présence d’une statuette symbolisant la fertilité masculine dans une Eglise catholique !
Je suis pro-vie. Je suis 100 % pro-vie. Je pense que la bataille la plus importante, celle sur laquelle nous devons tous nous accorder, avant même de faire quoi que ce soit d’autre, c’est d’être pro-vie. C’est facile : nous sommes tout simplement contre le fait que des enfants à naître puissent être tués.
Je suis vraiment pro-vie, et ces statuettes, je les ai vues de près, je les ai portées et j’ai pu les voir en détail. Ci ces statuettes étaient vraiment au service d’une cause pro-vie, elles seraient très différentes. Elles ne sont même pas bien faites : ce sont des statuettes en bois très léger, très minces. Et je peux vous dire que les gens qui se sont prosternés devant elles ne s’inclinaient pas devant la fertilité, mais bien devant la Terre-Mère.
Les avez-vous trouvé laides ? Qu’avez-vous pensé de l’expression de la femme sculptée ?
Peut-être que mon regard autrichien européen est un peu différent de celui des personnes qui apprécient ce genre d’art. De fait, ce n’est pas mon genre. Mais pour ce qui est de l’expression, elle était pour moi le signe que ces statuettes ne pouvaient représenter Notre Dame. Normalement, une statue de Notre Dame doit être magnifique, belle, elle doit montrer sa dignité, elle doit montrer que Marie est la Mère de Dieu et sans péché. Ce n’est pas cela que ces statuettes
représentent. Elles représentent quelque chose de très profane.
Regrettez-vous aujourd’hui de ne pas les avoir brûlées ?
Non, pas du tout. Beaucoup de gens m’ont dit : il fallait les détruire, il fallait les brûler… Je suis un laïc, je ne suis ni exorciste ni prêtre. Il y a certes beaucoup de choses que les prêtres peuvent faire aujourd’hui. Je crois même qu’un cardinal a demandé et que l’on reconsacre cette église. Mais cela relève du clergé. Je ne peux pas les faire, je suis un laïc et je ne veux pas me mêler de ce qui appartient au clergé. Le fait de les avoir jeté dans le Tibre, le fleuve qui normalement évacue de Rome tout ce qui n’a pas sa place dans la ville, me paraît une action adequate.

Voulez-vous dire que c’était symbolique ?
Oui, c’était symbolique, et ce fut un grand succès puisque tout le monde en a parlé et que nous avons réussi à faire sortir ces statuettes de l’église en évitant qu’elles paraissent au cours de la messe de clôture du Synode. Aujourd’hui, les gens savent vraiment ce qui s’est passé et ce qui se passe encore à Rome. C’est bon pour le Saint-Père car il voit aujourd’hui que les laïcs vraiment que la foi soit claire.
Il nous dit toujours que nous devons nous rapprocher des gens dans la rue, de tous ceux qui croient. Eh bien voilà : il y a des millions de fidèles qui veulent que l’Église demeure catholique. Ils ne veulent pas d’une église à visage amazonien, mais d’une l’église à visage romain, le saint visage romain qui a été imprimé à l’Eglise par le sacrifice de Notre-Seigneur sur la croix, par les Apôtres et tous les martyrs. C’est cela que nous voulons et rien d’autre. Nous voulons l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Craignez-vous des suites judiciaires ?
Il se peut bien qu’il y en ait, mais je crois que Dieu nous donnera la force d’y faire face. Nous venons de fonder l’Institut Saint-Boniface (www.boniface-institute.com) de manière à rassembler ceux qui veulent nous soutenir. Nous avons l’intention de publier des lettres d’information. On pourra nous faire des dons qui doivent aller à l’Institut. Si quelque chose devait se passer je suis sûr
qu’il y aura des tonnes de gens pour nous aider : je n’ai pas du tout peur.
Ne serait-ce pas une bonne idée de demander à tous les catholiques, tous les fidèles, de se rendre spontanément dans une église le 12 décembre prochain – la fête de Notre Dame de Guadalupe, la Vierge enceinte – pour aller dire un chapelet, en réparation et par affection ?
C’est une excellente idée. C’est exactement ce que devraient faire les catholiques qui voudraient prier
pour les indigènes. Notre Dame de Guadalupe est vraiment la sainte patronne des indigènes !

Virgen_de_guadalupe1.jpg

Les commentaires sont fermés.