Le 30 janvier, l’OMS, soupçonnée d’être influencée par le pouvoir chinois, a finalement décidé de déclarer l’épidémie à coronavirus 2019 n-CoV « urgence de santé publique internationale » et son directeur a ajouté que leur plus grand souci était d’éviter que le virus ne se propage dans des pays dont le système de santé est faible – l’Afrique, par exemple.
Cette épidémie est partie d’un marché de Wuhan où sont proposés des animaux vivants ou morts (de la viande de bœuf au serpent et à la chauve-souris) dont la traçabilité sur l’origine laisse à désirer.
Depuis la dernière épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), en 2002, dont le réservoir de virus était également des animaux vivants vendus sur ces marchés, on pouvait penser que les autorités chinoises avaient pris des mesures de protection, mais apparemment, elles furent très insuffisantes. Il n’est donc pas étonnant que ce type d’épidémie se soit développé, car malgré l’autorité de son régime, la Chine n’a pas été capable d’imposer des règles sanitaires strictes à sa population, et le fait de construire un hôpital en quelques jours pour sauver la face n’y change rien.
La réalité scientifique s’oppose au poids des traditions, des cultures et des croyances locales, le nombre des individus contaminés progresse de jours en jours, et vingt pays seraient actuellement touchés par ce coronavirus.
Il est maintenant établi que le virus peut se transmettre d’homme à homme avec un taux de contagiosité très élevé. Le 1er février, on relevait officiellement 12.000 individus touchés, en Chine, et 304 morts. Ce qui donne un taux de mortalité de 2,5 %.
Certes, la grippe saisonnière est responsable d’environ 5.000 morts par an, en France, mais cela ne représente « que » 0,3 % de décès.
Ce coronavirus est donc bien plus dangereux que le virus de la grippe saisonnière et les mesures de protection visant au repérage et à l’isolement des sujets contaminés se justifient parfaitement. Le repérage des personnes fiévreuses par des caméras thermiques dans les aéroports est une mesure intéressante mais insuffisante, car il ne permet de reconnaître que les sujets porteurs de symptômes ; or, l’incubation dure plusieurs jours et, d’après les premières statistiques publiées, 2 % des sujets contaminés ne présentent pas de fièvre, au moins au début.
La puissance économique de la Chine, aujourd’hui, en a fait un acteur majeur au plan mondial, avec tout ce que cela entraîne d’échanges et de contacts interhumains qui ne peuvent que favoriser la transmission du virus.
Il est très difficile de prédire comment va évoluer cette épidémie dans les semaines à venir, mais ce qui semble certain, c’est que les conséquences économiques et politiques seront très importantes pour la Chine, et donc pour le reste de la planète.
On peut espérer que l’ampleur de cette épidémie fera réfléchir nos responsables politiques sur le système économique mondialisé, qui se développe pour son propre intérêt sans tenir compte des effets secondaires, dont on ne pourra juger des premières conséquences en matière de santé publique que dans quelques semaines ou quelques mois.