Le nihilisme constitue le trait marquant de nos sociétés contemporaines. Envahi par le doute et privé de repères identitaires, moraux et spirituels, l’homme européen cherche à combler ce vide par toutes sortes de loisirs et d’excès destructeurs (drogues, sexe, surmenage, etc.)
Mais certaines idéologies profitent également de cette crise existentielle pour prospérer au point de s’apparenter à de véritables religions.
Ce n’est certes pas nouveau. A partir du XVIIIème siècle, avec le déclin progressif du christianisme, sont apparues des « religions politiques » ou « religions séculières » dont la vocation messianique était d’instaurer le paradis terrestre (jacobinisme, communisme, fascisme, etc.)
Largement discréditées par les horreurs du XXème siècle qui ont montré que le fameux « sens de l’Histoire » ne débouchait pas nécessairement sur une félicitée universelle, les grandes idéologies progressistes réapparaissent néanmoins sous d’autres formes telles que le droitdelhommisme, l’antiracisme, etc.
Alain Finkielkraut l’avait d’ailleurs prophétisé dès 2005 : « l’antiracisme sera au XXIème siècle ce qu’a été le communisme au XXème siècle ». Antiracisme aujourd’hui consacré par un droit pénal de nature religieuse qui « rétablit le crime de blasphème » et « empêche de dire ce que l’on voit, de dénoncer les mécanismes qui sont en train de détruire nos sociétés et notre civilisation » selon les mots du professeur Jean-Louis Harouel.
Mais avec la montée en puissance de l’idéologie écolo-gauchiste, appuyée par l’intégralité du système politico-médiatique, nous sommes en passe de franchir un cap.
De l’écologie à l’éco-religion
Il ne s’agit plus seulement de contrôler nos pensées, mais également nos actions : nous avons ordre de conformer l’ensemble de notre vie à cette nouvelle croyance religieuse qui rencontre un succès grandissant parce qu’elle neutralise le besoin de penser et l’angoisse qui l’accompagne.
« L’idéologie, c’est ce qui pense à votre place » écrivait déjà le philosophe Jean-François Revel.
L’écologie de gauche prend donc les citoyens en charge, répond aux questions, envahit notre vie, absorbe nos pensées et finit par singer le religieux : elle a ses prêtresses (Gréta Thunberg), ses excommunications (Roger Federer sommé de se séparer de son sponsor pas suffisamment « écolo »), sa vision apocalyptique (disparition de la planète d’ici 10 ou 20 ans) et ses grands rassemblements (plus d’un million de participants aux marches pour le climat).
Les nouveaux convertis doivent tout changer : des restaurants fréquentés aux modes de déplacements, des marques de vêtement aux groupes de musiques, des jouets pour enfants aux produits ménagers…tout et chacun doit devenir « éco-responsable ».
Il ne s’agit évidemment pas de faire ici l’apologie du gaspillage ou de la pollution, mais de prendre conscience que l’éco-religion va bien au-delà de ces préoccupations de bon sens car elle forme désormais un kit de vie, un prêt-à-penser et à agir, qui donne du sens à la vie de ses adeptes.
Répété et automatique, le rituel exorcise l’angoisse et procure une satisfaction morale. Et du rituel à la mystique, il n’y a qu’un pas.
Les limites politiques de l’éco-religion
Sous perfusion médiatique constante, le développement de l’éco-religion s’est traduit dans les urnes aux élections européennes de mai 2019, où le parti Europe Écologie Les Verts (EELV) est arrivé en 3ème position avec 13 % des voix.
De même, la plupart des instituts de sondage annoncent une forte poussée du vote éco-gauchiste aux élections municipales de mars 2020.
Cette tendance émane pour l’essentiel de citoyens bien insérés économiquement (elle touche peu la France périphérique) mais de plus en plus dépolitisés. Leur vote est davantage l’expression de leur croyance et de leur volonté de la répandre que d’un réel combat idéologique dont les soubassements leur échappent bien souvent. Ces nouveaux électeurs n’appartiennent pas à la gauche radicale qui constitue le substrat structurel d’EELV. De la secte marginale à la religion de masse, les sociologies évoluent nécessairement.
Les écologistes de gauche sont donc confrontés à une problématique majeure. Pour continuer à prospérer électoralement et espérer conquérir le pouvoir, ils doivent se désenclaver de l’extrême-gauche et capter de nouvelles « parts de marché ».
C’est là que le bât blesse. Car même si Yannick Jadot (tête de liste EELV aux européennes) l’a bien compris, la base de son parti continue de revendiquer son identité marxiste et ce décalage n’est pas sans créer de tensions. Yannick Jadot a ainsi créé la polémique en déclarant récemment : « dans des municipalités où vous avez des gens qui sont sans étiquette, ou même divers droite, qui font du 100 % bio dans les cantines, des jardins partagés, de la rénovation urbaine, [il faudra] prendre nos responsabilités ». Le même Jadot qui s’était déjà fait remarquer en affirmant : « l’écologie, ça n’est pas la gauche » (3).
A l’inverse, élu secrétaire national des Verts au mois de décembre 2019, Julien Bayou n’a pas hésité, dès son discours inaugural, à revendiquer un héritage radical en se vantant d’être le fils d’une porteuse de valises pour le FLN islamiste pendant la guerre d’Algérie.
Le piège : installer une nouvelle bipolarité au détriment du camp identitaire
Un tel ancrage à gauche empêchera les écologistes d’accéder au pouvoir et avant cela, de constituer la seule opposition sérieuse et crédible aux macronistes.
C’est pourtant bien cette novelle dichotomie artificielle que le camp « progressiste » cherche à substituer au clivage actuel opposant la Macronie aux patriotes. Car il permettrait une fois pour toute d’évacuer les préoccupations identitaires qui, élection après élection, continuent d’obséder les Français. Des moyens colossaux sont ainsi déployés pour lobotomiser la jeunesse et lui faire craindre une hypothétique « apocalypse écologique » qui constitue une immense diversion face à l’apocalypse migratoire, bien réelle celle-là.
Les Identitaires ont toujours défendu une vision de l’écologie enracinée, respectueuse des peuples et des traditions, seule à même de permettre l’émergence d’une véritable « civilisation écologique » selon l’expression d’Hervé Juvin. Elle est tout le contraire de l’agitation déstructurée d’une Greta Thunberg qui mêle à la lutte contre le réchauffement climatique un antiracisme tendance indigéniste et le combat contre le « patriarcat ».
Oui à l’écologie, non à Greta Thunberg !
Clément Martin
Texte repris du site de : Les Identitaires