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Xavier d'In Memoriam « Ce qui manque aujourd'hui, c'est l'engagement et le refus de la facilité »

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Entre R&A et In Memoriam, c'est une vieille histoire d'amour (surtout avec Krampon qui a toujours eu quelques tendances homosexuelles inavouées - mais cela ne nous regarde pas !). Nos lecteurs les plus anciens se souviennent du CD en partenariat avec eux (déjà ! bien avant R&A Academy) En Palestine sorti à la fin des années 90.

On a donc rencontré Xavier, le très scénique chanteur d'In Mémo (comme disent les intimes du groupe) qui nous a donné d'excellentes et réjouissantes nouvelles, ainsi que quelques réflexions qui s'inscrivent parfaitement dans la problématique artistique de notre dossier.

Votre groupe In Memoriam existe-t-il toujours ?

Et comment ! On s'était arrêté en 2002. Mais on a redémarré en 2012 grâce à CasaPound qui nous a fait jouer lors de leur festival Tana Délle Tigri, devant 1600 personnes, avec 300 Français qui avaient fait le déplacement pour nous voir. Et ça a été un concert d'enfer qui nous a bien motivés pour nous y remettre ! En mai 2013, on a rejoué à ce même festival romain. Puis on a enchaîné quelques dates à Milan (novembre 2013), Prague (avril 2014), et, en juin 2014, on a enfin remis les pieds sur une scène française, au Back Up à Paris, devant 1000 personnes. Puis on est allé jouer à Catane en Sicile, et en Belgique flamande. En juillet dernier, pour la première fois, on a même fait une tournée en Europe de l'Est (Allemagne, République Tchèque, Pologne). En 2015, on avait été invité pour deux concerts à Montréal par les identitaires de la Bannière Noire. Le deuxième concert a eu lieu dans un bar de la rue Saint-Denis sur Mont-Royal. On a joué au milieu de gens pas du tout de chez nous...

Et comment fut l'accueil ?

Très bon. On a des textes qui dérangent quand on est diabolisé mais quand on est pas grillé d'avance, ça passe très bien !

Et puis il y a eu le méga-buzz autour de Fréjus... Qui a montré au passage la tartufferie des « Je Suis Charlie », les soi-disant chantres de la liberté d'expression... et, au final, aussi sectaires que Daech...

Exactement

Ils vous ont présentés comme un groupe d'ultra-droite...

Oui, toujours les mêmes. Pas les organisateurs ! On a pu vérifier une fois encore que les pires censeurs sont à gauche et à l'extrême-gauche. Au final, on les a bien eus ! Ils étaient furieux et on a pu faire un super concert. Pour nous, jouer en première partie de La Souris Déglinguée, c'était énorme et ça nous a fait sortir du ghetto !

Le cœur du problème est que nous ne nous battons pas avec les mêmes armes. Je vais prendre un comparatif entre eux et nous : au début des années 2000, on trouvait à la FNAC ou chez Virgin les disques de Brigada Flores Magon (alors chez Crash Disques, le label de Marsu, ex-Bondage) et pas ceux d’In Memoriam. Tout est dit…

C'est exactement ça et c'est toujours vrai aujourd'hui. On a pourtant vendu pas mal de disques. Mais on ne peut pas bénéficier des meilleurs studios, d'un vrai label ambitieux avec de gros moyens, d'une diffusion, de passages en radio ou télés, d'un vrai tourneur, etc. Il y a deux ans, un de nos amis avait discuté avec Pascal Nègre, alors encore PDG d'Universal. Il ne connaissait pas In Memoriam précisément mais avait entendu parler du phénomène RIF (Rock Identitaire Français). Notre pote lui a dit que s'il avait produit Molodoï, il pourrait tout aussi bien produire un groupe comme In Memoriam, qu'une chanson comme « La Complainte Des Ouvriers » aurait pu être chantée par In Mémo. Nègre lui a répondu que peu importait le contenu, il refusait de produire un groupe facho.

Je suis Charlie... Au passage, Universal est prêt à bosser avec les faux-rebelles antifas, c'est bien rigolo ! On se souvient aussi du discours bien démago de Bertrand Cantat adressé au «camarade Messier» aux Victoires de la Musique tout en étant eux aussi chez Universal... Quelle bande de Tartuffes gamellards de la mort l

Voilà. Nous on est tout seuls, avec notre bonne volonté et nos guitares. On voit où sont les vrais rebelles...

Comment vous étiez-vous connus ?

In Memoriam a commencé en 1994, avec Julien et Mattias. Ils ont sorti d'abord une cassette démo, un premier album (A travers les Temps), puis un deuxième, Entre Terre et Lumière. Je suis arrivé après, un peu par hasard. J'étais allé les voir répéter à la Luna Rossa. Et j'ai pris le micro pour m'amuser, pour essayer. Et apparemment l'essai a été concluant parce qu'ils m'ont demandé de revenir...

Quelles étaient vos influences musicales ?

Personnellement, j'aime les Who, Oasis, les Stones, Thiéfaine aussi... Manu, notre bassiste (ex-Skarface), est à fond sur Billy Talent. Julien - qui est le compositeur de tous nos morceaux-est plutôt fan de punk ricain et écoute aussi beaucoup de métal.

Pendant votre sommeil musical des années 2000, on a entendu assez peu de chose émerger chez nous ? Hôtel Stella, FTP, mais pas grand-chose au final...

Non, pas grand-chose. Les quelques initiatives qui ont vu le jour méritent malgré tout notre enthousiasme... d'autant plus que, justement, elles n'ont pas été nombreuses. Mais c'est sûr qu'on est loin de l'engouement de la scène identitaire qu'on a connu avec In Mémo, Vae Victis, île de France, Elendil…

Comment expliques-tu cette absence de scène ?

C'est le défaut de notre génération, qui fait des choses de manière très éphémère, et finalement peu dans la durée ou sur le long terme.

Est-ce qu'aussi, sorti des skins, on ne peut pas dire la même chose du public dans nos concerts ?

Plus maintenant. Tu sais, les skins, il n'en reste plus des masses aujourd'hui... On s'est trop longtemps laissé enfermer dans un ghetto. À nous, en exploitant les moyens actuels, de nous sortir de ces impasses qui foutent la trouille à tout le monde pour rien. On comprend ceux qui ont envie de venir à un concert normalement, tranquillement, et pas de faire un jeu de pistes pour trouver la salle. Du coup pour le concert parisien du Back-Up on a fait des annonces à l'avance sur internet, une vraie promo et une vraie billetterie. On a annoncé le plan super en avance avec une bonne communication. Un vrai succès : les gens se sont déplacés en masse.

On pourrait faire ça plus souvent selon toi ?

Hélas non, pas vraiment. On a eu beaucoup de chance de tomber sur un patron de salle qui avait des bollocks et qui ne s'est pas démonté devant les pressions antifas ni celles des flics, il a payé la note très cher car la Mairie du XVe lui a ensuite infligé une fermeture administrative de plusieurs jours. On lui a bien fait comprendre la vraie raison... L'ingénieur du son de la boîte de sonorisation a également décidé au dernier moment de ne pas sonoriser « des fachos », il a volontairement saboté le matériel (en mettant du matos pas compatible), et c'est un stagiaire de la boite qui l'a remplacé in extremis et qui a sauvé le concert...

Tout cela montre bien qui sont les vrais rebelles, qui dérange vraiment le Système... Pas Brigada ni ta scène RASH quoiqu'ils disent !

C'est une évidence! Si le Système les produit, ça répond à la question!

Que conseillerais-tu à nos Jeunes lecteurs musiciens ?

D'y aller! D'être opiniâtre, de ne pas avoir peur (la vie est un combat), d'être sérieux, de se bagarrer pour y arriver! Tout est affaire de volonté. Ce qui manque aujourd'hui, c'est la notion d'engagement et le refus de la facilité...

Les délices de Capoue nous impudent tous, à des degrés divers. On n'échappe pas nous non plus aux ravages de la société de consommation...

Oui, c'est plus facile de lutter derrière son ordinateur que sur le terrain. C'est un des gros problèmes de l'époque...

Toi qui connais bien l'Italie, est-ce que CasaPound ne bénéficie pas tout de même d'un climat répressif moins tendu qu'en France ?

Certainement pas. Les militants de CasaPound subissent une répression farouche et des agressions physiques incessantes. Nombreux sont ceux qui sont allés en prison ou ont été condamnés aux arrêts domiciliaires. Alors, oui, une occupation comme celle de CasaPound aurait fermé très vite en France. Mais ils ont, à mon avis, plus d'opposition antifa que nous. Le Système leur a fait fermer Areai9 (une ancienne station de métro qu'ils avaient occupée) mais, avec le dynamisme qui les caractérise, ils ont rebondi immédiatement en organisant en mai dernier un concert au bord du Colisée, après avoir défilé, toutes bannières au vent, en plein centre de la capitale italienne. Il y avait plus de 5 000 personnes. C'était d'ailleurs assez jouissif et émouvant pour In Memoriam de jouer live près d'un lieu comme le Colisée! Il faut savoir aussi que les « occupations non conformes » de CasaPound sont gardées par leurs militants 2411/24. Ça demande de l'implication, de la foi, de l'abnégation, toutes ces choses dont nous sommes incapables finalement en France. Surtout dans la durée.

Je crois savoir que vous préparez un nouvel album d’In Memoriam. Peux-tu nous en dire plus ?

Oui, c'est en cours d'enregistrement. Ce n'est pas évident car nous sommes tous un peu dispersés à travers la France avec nos familles et nos boulots. Mais Julien a déjà écrit de nouvelles compos, dont certaines ont été rodées dans nos derniers concerts cette année. Il fait un boulot de dingue, on a hâte de vous faire découvrir ça !

De quoi parlent vos nouveaux titres ?

« Dans La Tanière Des Tigres » parle de CasaPound. « Europa » de notre unité et notre culture européenne. « 20 Ans » est une balade sur notre jeunesse militante...

www.facebook.com/lnmemoriam.ofFiciel (à plébisciter massivement!)

https://itunes.apple.com/fr/artist/in-memoriam/ id540973321

https://youtu.be/Xqz1DMx3AS8

Réfléchir&Agir Automne 2016

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