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« Les Traîtres » : le réquisitoire incomplet du procureur Rioufol

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Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples Le nouvel essai d’Ivan Rioufol, éditorialiste bien connu, Les Traîtres[1], se lit avec grand intérêt d’autant plus que le sujet est vraiment d’actualité.

Qui sont ces traîtres en effet ? « Ceux qui ont abandonné la France », comme l’affirme le sous-titre du livre. Ceux qui « par leur fanatisme universaliste menacent la France millénaire[2] ». Et ceux qui ont pour seul ennemi le peuple enraciné et ses avocats.

Le ton est donné de cet essai roboratif qui, en trois chapitres bien enlevés, règle son compte à l’oligarchie prétentieuse qui prétend tout savoir et en tout cas savoir mieux que le peuple français ce qui est bon pour lui.

Mais, comme l’écrit Ivan Rioufol, « il suffit de mettre le nez dehors pour comprendre l’étendue du merdier français produit par40 ans de décisions bavardes, irréfléchies et déshumanisées, avalisées par les technocrates de l’Union européenne et les comptables des sommets de Davos. Ils ont défiguré la France et brisé sa société[3] ».

La définition du crime d’abord

En 170 pages, le procureur Rioufol dresse un acte d’accusation détaillé.

La définition du crime d’abord, qui consiste à déconstruire la France, à insulter son peuple et à réduire au silence tous ceux qui contestent ce suicide organisé et que l’on accuse de « déclinisme », de « populisme », d’extrémisme de droite et même d’antisémitisme. Comme lorsque le ministre Darmanin voyait dans les Gilets jaunes défiler des« chemises brunes ». Pendant que Jacques Attali affirmait dans un tweet du 4 octobre 2019 que « le souverainisme n’est que le nouveau nom de l’antisémitisme » !

Le crime consiste à abandonner les Français à leur sort, pour leur préférer les personnes d’origine immigrée et de religion musulmane.

Le crime, c’est l’indifférence des puissants vis-à-vis des Français d’origine, « moqués par des humanistes en chaise longue, uniquement sensibles à la maltraitance animale et au mal-être des immigrés[4] ». Pendant que les Français, devenus des exilés de l’intérieur, « constatent que leurs intérêts passent après ceux des minorités plaintives et querelleuses [qui] ont créé leur nation dans la nation[5] ». Avec l’aide des traîtres.

Les traîtres ne reculeront devant rien

Les traîtres pensaient s’être débarrassés des Français.

Mais voici que ces Gaulois « sont dans la plaine », pour reprendre le titre du premier chapitre du livre. Ils sont venus sur les ronds-points, symboles de la déconstruction méthodique des paysages français, en portant de surcroît un gilet jaune pour qu’on les voie bien !

Comme l’écrit Ivan Rioufol, ce monde de revenants a effrayé leurs assassins qui « tremblent de peur tant ils se devinent coupables[6] » et c’est pourquoi les traîtres ont eu recours à la violence pour disperser ces fantômes.

Car « non seulement les traîtres ne reconnaîtront jamais leurs fautes, mais ils ne reculeront devant aucun trucage pour imposer le silence aux témoins révoltés[7] ». Car le Système n’ayant pas de plan B, il ne se laissera pas déposséder de son pouvoir. C’est bien la grande leçon de la crise des Gilets jaunes en France.

La France en trois morceaux

Le crime, c’est d’avoir fractionné la France en trois parties désormais séparées et hostiles : d’une part, la France privilégiée, oligarchique, la France des traîtres qui prônent d’autant plus le « vivre ensemble » qu’ils font tout pour y échapper personnellement.

La France immigrée, d’autre part, objet de toutes les sollicitudes de la France privilégiée.

La France périphérique, enfin, celle de la classe moyenne moquée et oubliée par la France privilégiée mais qui doit payer les transferts sociaux au profit de la France immigrée. Et qui doit surtout se taire.

Mais c’est quand même la France centrale qui représente 60 % de la population et qui se trouve « en opposition totale avec le modèle dominant et ses mandarins[8] ».

L’arme du crime ensuite

Pas de crime sans arme du crime.

Le procureur Rioufol considère que c’est l’idéologie de la diversité – qu’il nomme le diversitisme – qui réside au cœur de l’aveuglement des élites universalistes et qui les conduit « à secourir les opprimés de l’étranger sans un regard pour les plus délaissés de leurs compatriotes attachés à leurs territoires[9] ». Et à refuser de reconnaître, et plus encore de protéger, l’identité nationale ; comme lorsque Emmanuel Macron affirmait qu’il n’avait pas vu de culture française car celle-ci était, selon lui, « diverse »…

C’est le diversitisme qui a conduit à la catastrophe migratoire, au multiculturalisme, à l’islamisation et à la tyrannie des minorités sur les majorités.

Car les partisans de la diversité applaudissent à la répression cruelle du peuple français indocile, mais ce sont bien eux« les collabos qui pactisent avec l’islamise importé, en guerre contre la nation[10] ». Car « ils cherchent l’apaisement avec la nouvelle culture coranique comme leurs aînés s’aplatissaient pour calmer le nazisme et ses vues expansionnistes ».

L’idéologie de la diversité est terroriste car elle « ne produit que des interdits, des intimidations, de la désinformation, des désordres en pagaille. On lui doit les nouvelles guerres des races, des sexes, des religions, des territoires, prélude à la guerre civile qui vient[11] ». Car les traîtres n’ont pas leurs pareils pour dresser les Français les uns contre les autres !

Les armes de sidération massive

Le diversitisme s’allie aujourd’hui avec un antipopulisme militant et un écologisme hystérique.

Ivan Rioufol rejoint ainsi Pierre-André Taguieff qui affirme que « le catastrophisme antipopuliste est contemporain de l’alarmisme climatique qui vire à l’apocalypse[12] ».

Car il s’agit de deux armes de sidération massive destinées à museler toute opposition, toute réflexion et toute expression libre.

« Le Grand Réchauffement qui mobilise désormais l’Etat, se révèle être un outil destiné à occulter les peurs les plus immédiates du Grand Remplacement et du Grand Déclassement, ces deux phénomènes qui frappent prioritairement les Français de la classe moyenne, laissés en première ligne face aux minorités despotiques[13] », écrit ainsi Ivan Rioufol.

Mais qui sont les coupables ?

Après avoir désigné le crime et retrouvé l’arme du crime, un réquisitoire conclut normalement sur les charges pesant sur chacun des accusés. Le titre de l’essai, Les Traîtres, le laisse d’ailleurs bien entendre.

Malheureusement, c’est là que le procureur Ivan Rioufol nous laisse un peu sur notre faim. Car il parle finalement beaucoup plus de la traîtrise que des traîtres eux-mêmes.

Certes, l’auteur écrit qu’à « la source du malheur français, il y a des traîtres français qui portent des prénoms français. Cela fait 40 ans et plus qu’ils déambulent dans les allées du pouvoir ou traînent leurs guêtres dans les cuisines de la politique. Faudrait-il se résoudre à regarder la France se désintégrer sans que les vandales soient inquiétés[14] ? ». Mais, pour que les vandales rendent des comptes, encore faudrait-il les désigner…

Certes, il évoque un Jacques Chirac qui « n’avait que mépris pour les électeurs attachés à la protection de leur sol, de leur identité et de leur Etat-nation[15] » et la « trahison par la droite d’un électorat populaire et souverainiste[16] ». Certes, on sent bien qu’Ivan Rioufol ne porte pas Emmanuel Macron dans son cœur.

Mais il ne va pas plus loin, laissant le lecteur libre d’établir sa propre liste de coupables, en quelque sorte.

Michel Geoffroy 06/03/2020

[1]RIOUFOL (Ivan), Les Traîtres,Pierre-Guillaume de Roux, 2020.

[2]Ibid., page 11.

[3]Ibid., page 46.

[4]Ibid., page 50.

[5]Ibid., page 51.

[6]Ibid., page 57.

[7]Ibid., page 78.

[8]Ibid., page 175.

[9]Ibid., page 10.

[10]Ibid., page 83.

[11]Ibid., page 142.

[12]Ibid., page 141.

[13]Ibid., page 176.

[14]Ibid., page 143.

[15]Ibid., page 10.

[16]Ibid., page 49.

https://www.polemia.com/les-traitres-le-requisitoire-incomplet-du-procureur-rioufol/

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