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Économie de guerre, marché noir… À quand, la Résistance ?

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Le ton est martial, le vocabulaire guerrier : les soignants sont « au front », les entreprises « réquisitionnées », et s’il n’y a pas encore de papier goudron sur les vitres, le couvre-feu est déjà entré en vigueur. C’est la GUERRE ! Serrez les coudes, Français, voici l’heure de la mobilisation.

Livrons-nous donc à un petit jeu de copier-coller à partir d’un cours d’histoire sur l’économie de guerre.

Quand, en août 1914 (mars 2020) a sonné l’heure de la mobilisation générale (du confinement), la production industrielle s’est immédiatement effondrée, entraînant la fermeture de nombreuses entreprises.

Aussi bien les pays de l’Entente (l’) que les Empires centraux (Chine, Russie, Etats-Unis…) ont cru qu’ils s’engageaient dans une guerre courte. Erreur, fatale erreur.

Partout, on fit appel aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées (aux chômeurs et autres intermittents du spectacle) pour assurer les récoltes.

Aucun gouvernement au monde n’envisageait l’idée d’une guerre totale, donc économique, entraînant une mobilisation de toutes les ressources financières, une remise en question du libéralisme économique et une intervention appuyée des États dans l’économie (les pirouettes des banques centrales).

L’organisation de la production de guerre (masques, tests et respirateurs) a été lente, parce qu’elle se heurtait à des difficultés techniques (on avait, depuis belle lurette, confié la production de tous nos biens aux petits Chinois) et qu’elle mettait en jeu des intérêts contradictoires (la bourse ou la vie). Le passage à l’économie de guerre a été esquissé le 17 mars 2020 (« Nous sommes en guerre : face au coronavirus, Emmanuel Macron sonne la « mobilisation générale », titre Le Monde), puis il s’est imposé au fur et à mesure qu’on s’enfonçait dans la guerre de position, la guerre des tranchées (des trachées-artères, en l’occurrence).

En ce dernier jour du mois de mars, il s’écrit que le pays se serait mis en ordre de bataille : « Partout en France, des groupes privés font basculer leur production pour produire masques, gels et respirateurs, et participer à l’effort national de lutte contre le virus », titre ainsi L’Opinion. Mme Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, sort enfin de l’anonymat : elle a « pris en main l’adaptation-express de l’appareil productif français aux nécessités de la lutte contre le Covid-19 ». Ouf ! C’est qu’il s’agit d’« éviter l’émiettement et la dilution des bonnes volontés » comme la dispersion des compétences. « La plupart des entreprises se sont mobilisées de leur propre chef, pour faire leur part du travail. Nous voulons accompagner les solutions proposées pour reconvertir notre appareil productif de façon agile, avec des délais réduits. Tout cela se fait main dans la main, le public et le privé », a dit le ministre.

Bonne nouvelle : la lourdeur administrative n’est plus la règle, les ronds-de-cuir ont posé leurs manchettes. « Il règne une bonne volonté générale d’aller le plus vite possible. Il y a eu quelques demandes tatillonnes de l’administration, mais ça n’a pas duré. Elle fait ce qu’il faut pour faciliter les choses », dit un « acteur » concerné. Autrement dit, les initiatives sont bienvenues et l’on évite de mettre des bâtons dans les élastiques : en trois semaines, 179 entreprises ont envoyé 272 prototypes de masques dont 80 sont d’ores et déjà validés. Ainsi, « la capacité de production des masques alternatifs, inexistants il y a un mois, est désormais de 480.000 par jour ». Sachant qu’il en faut quelques millions par semaine, on devrait être prêt quand l’épidémie sera passée.

Idem pour la production de gel, un biocide, « d’ordinaire très encadrée du fait de ses effets sur l’environnement et réservée aux entreprises de détergence et aux pharmaciens. Nous avons pu obtenir très vite, le 13 mars, un décret qui nous autorisait à en fabriquer », dit un producteur.

Comme quoi…

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