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La droite médiatiquement incorrecte

Non seulement les médias ne font plus l'opinion, mais ils s'en coupent de plus en plus. En cause, une grille de lecture idéologique, presque exclusivement orientée à gauche.

N'est-il pas curieux que les journalistes français s'intéressent à tout et à tous… sauf, à eux-mêmes ? Cette profession qui fait si souvent du star-système sa façon d'être, répugne tant à se regarder le nombril qu'il faut remonter jusqu'au mois d'avril 2001 pour trouver un sondage la concernant - il avait fait, lors de sa publication dans l'hebdomadaire Marianne, quelque bruit dans le Landerneau médiatique. Judicieusement intitulé « Le clan des clones », le dossier montrait en effet que nos journalistes sont loin d'être au-dessus de tout soupçon de parti-pris idéologique, et beaucoup plus sujets que la moyenne des citoyens au complexe du mouton. « Tout se passe comme si, de plus en plus, la réalité divorçait d'avec ses médiateurs », écrivait Thomas Vallières en introduisant le sujet. « Comme si l'on assistait à une dérive, mais en sens inverse, de deux continents, le continent médias et le continent opinion. » Cette distance, le journaliste de Marianne la chiffrait : « en cas de second tour d'élection présidentielle, constatait-il, 7 % seulement des journalistes (4 % au premier tour) choisiraient Jacques Chirac, contre 52 % des Français, soit un rapport de un à huit. » À la question de savoir pour quel candidat ils avaient le plus de chance de voter au premier tour, les confrères répondaient à 32 % Lionel Jospin à 13% Noël Mamère à 8 % Jean-Pierre Chevènement à 5 % Arlette Laguiller et autant pour Robert Hue; mais seulement à 4 % pour Jacques Chirac à 1 % pour Alain Madelin; autant pour François Bayrou et à 0 % pour Jean-Marie Le Pen. Au total, 6% seulement de la profession pensaient donc voter à droite. Un an plus tard, Lionel Jospin était éliminé dès le premier tour de l'élection présidentielle et l'on voyait au second Jean-Marie Le Pen affronter Jacques Chirac. « Comment en est-on arrivé là ? », se demandait gravement Thomas Vallières. « Car un autre constat s'impose : jamais sans doute, dans notre pays, les médias phares n'ont été aussi libres, et les journalistes, préoccupés de déontologie, aussi indépendants. » Patatras ! Où Thomas Vallières avait-il pris que les journalistes français fussent préoccupés de déontologie ? Le spectacle de l'entre-deux tours, en 2002, devait montrer le contraire. Et indépendants ? Sans craindre de se contredire  le journaliste de Marianne les décrivait au contraire « Issus du même milieu, formés à la même école, fréquentant les mêmes espaces, porteurs des mêmes valeurs, imprégnés du même discours, façonnés par la même idéologie, structurés par les mêmes références, ayant connu la même évolution ou le même cursus », et finissant « par penser presque tous pareil ». Autrement dit à gauche, ou à l'extrême gauche. Son analyse est d'ailleurs partagée par Jean-Yves Le Gallou. Dans La Tyrannie médiatique(1), le directeur de la Fondation Polémia évoque lui aussi cette évolution en vase clos de nos médiacrates, « coupé de nombreuses réalités sociologiques mais dépendant financièrement de grandes entreprises mondialisées le conformisme politiquement correct s'impose alors avec d'autant plus de force que beaucoup de journalistes - économiquement et sociologiquement contraints de toute façon de s'y soumettre - choisissent finalement de le faire de manière militante par souci de réduire les dissonances cognitives : il est en effet plus confortable d'aligner ses croyances profondes sur celles qu'on est obligé de professer publiquement. » Il en résulte une grille de lecture médiatique commune, un « carré carcéral », analyse Jean-Yves Le Gallou, reposant sur quatre postulats : les bienfaits de la mondialisation; la culpabilisation de la France et de l'Europe continentale; la rupture avec les racines et les traditions; et enfin, la conviction « que la gauche est moralement meilleure que la droite; elle a donc moins à se justifier car elle risque moins d'être mise en accusation. » Étonnez-vous, après cela, de la popularité de Besancenot au sein des rédactions.

1) La Tyrannie médiatique, Fondation Polémia, téléchargeable sur : www.polemia.com/pdf/LaTyranniemediatique.pdf

Le Choc du Mois octobre 2009

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