Bernard Plouvier
Cela fait un mois que l’on s’étripe entre politiciens, « experts » et clowns des media à propos des masques – ceux qu’on a, ceux dont on n’a que de trop faibles stocks, ceux que les États se volent mutuellement (et l’on a osé accuser le Mossad – un service pourtant réputé pour sa parfaite honnêteté, voire sa bienfaisance – d’avoir organisé des détournements de masques à grande échelle).
Or, une étude réalisée à Hong Kong vient de rappeler ce qu’on savait depuis 40 ans à savoir qu’un masque de coton très fin (style « masque chirurgical ») ou de papier n’offre qu’une protection très courte, de ce fait assez illusoire contre un virus en phase de diffusion accélérée – ce qui définit une pandémie.
Tout le monde, en chirurgie ou en réanimation, sait que ce type de masque ne protège plus une fois qu’il a été humidifié par la respiration et surtout par la salive du porteur. L’étude asiatique récente vient de quantifier ce qu’on savait de longue date.
Pour se protéger tant soit peu des virus, il faut être bien couvert et porter des gants, lorsqu’on a affaire à un virus à enveloppe lipidique, qui s’accroche fortement à l’enduit lipo-acide de la peau et se laver la peau et les cheveux avec n’importe quel détergent.
Pour protéger ses voies aériennes (narines et bouche) d’un virus ou d’une bactérie transmis par l’air et les gouttelettes de salive, il faut un masque en plastique dur... ou tout simplement une écharpe de coton repliée en 2 ou 3 épaisseurs et changée dès qu’elle est humidifiée.
Avant de hurler à l’assassin et de conspuer nos politiciens – certes incompétents, mais c’est une caractéristique durable depuis plus d’un demi-siècle -, il vaut mieux réfléchir un peu, se souvenir des acquis du XXe siècle et agir avec bon sens.