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La pire récession depuis la guerre a-t-elle été planifiée ? (texte de 2009)

Alors que le monde entier fait face à une crise économique et financière d'une telle ampleur que l'économie mondiale sera en récession cette année, les espoirs d'un début de reprise fin 2009 s'amenuisent. Ainsi, selon le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) John Lipsky la récession économique qui frappe les pays les plus riches pourrait se poursuivre en 2010. Dans un entretien publié début mars par le quotidien britannique Daily Mail, le responsable indique que les calculs du FMI « suggèrent que le recul du PIB au quatrième trimestre de l'an dernier et au premier trimestre de cette année aura été le plus marqué que nous puissions trouver dans les archives de l'après-guerre », ajoutant qu'une « puissante réponse politique est tout à la fois nécessaire et justifiée ».

Une crise qui va durer jusqu’en 2011 ?

Dans ce contexte, le Fonds monétaire international s'apprête à réviser à la baisse ses prévisions globales pour 2009 Alors qu'il prévoyait en janvier une croissance limitée de 0,5 % de l'économie mondiale, il pourrait cette fois annoncer une baisse. « Le consensus qui se fait jour c'est qu'il semble que la baisse dans les économies avancées se poursuivra cette année et l'année prochaine » prévient John Lipsky selon qui « cela signifierait qu'il n'y aurait pas de retour à une tendance de croissance dans les économies avancées avant le second semestre de l'année prochaine, voire le début de l'année suivante (2011) ».

Une récession sans précédent depuis 1945

La crise économique actuelle est la plus importante depuis 1946, lorsque les dépenses militaires avaient chuté après la Deuxième Guerre mondiale C'est également ce qu'a indiqué Klaus Schmidt-Kebbel, l'économiste en chef de l'OCDE, au cours d'un entretien accordé à Reuters. Ce spécialiste s'est toutefois gardé de se montrer trop alarmiste, estimant qu'on était encore loin de la Grande Dépression de 1929 « qui avait vu le PIB s'effondrer de 20 % au total dans certaines grandes économies ». Klaus Schmidt-Kebbel, qui oublie que l'économie était alors moins globalisée qu'elle ne l'est aujourd'hui, avec les risques de contagion que cela comporte, a toutefois prévenu que la récession allait s'aggraver et que le premier trimestre 2009 serait « le pire de tous ». « Nous nous attendons à de nouvelles baisses de taux importantes de la Banque d Angleterre, de la BCE et de banques centrales dans d'autres pays de l'OCDE. Des taux très bas sont absolument justifiés par les perspectives d'inflation et d'activité sur les deux prochaines années » a-t-il indiqué. L'Organisation de coopération et de développement économiques doit publier le 31 mars ses nouvelles prévisions.

Nouriel Roubini, professeur à l'université Stern de New York, conseiller économique à la Maison-Blanche sous Bill Clinton, fut l'un des premiers à avoir dès 2006, anticipé la crise. Surnommé aux États-Unis « Dr Doom » (M. Mauvais Présage) du fait de ses prévisions pessimistes, il est également très alarmiste. Pour lui, le pire est devant nous. Dans un entretien au Monde, il ne cache pas que « de très nombreuses banques sont en quasi-faillite et il est maintenant clair pour tout le monde que les pertes s'aggraveront avec la récession. C'est aux régulateurs d'agir Ils doivent détecter "trier" les bonnes banques des mauvaises. Pour celles qui sont insolvables, je milite pour une nationalisation temporaire. Et si ce terme est un gros mot, appelons ça "administration judiciaire" ou "copropriété" Mais il faut que l’État rachète les banques, les nettoie et les revende une fois que le ménage aura été fait. C'est ce qu'a fait la Suède lors de sa crise bancaire (au début des années 1990). En deux ans, son système financier s'est rétabli alors qu'au Japon, l'Etat a laissé vivre des banques zombies qui n'étaient pas en mesure de financer l'économie. La crise a duré dix ans. »

LES DANGERS DU "LAISSER-FAIRE"

Pour cet économiste, souvent cité par notre ami Jim Reeves, « nous traversons la pire récession depuis des décennies. Une récession globale synchronisée, qui affecte tous les pays en même temps. Cette année, le taux de croissance mondial sera négatif. Certaines économies émergentes, en particulier en Europe de l'Est, sont au bord d'une crise systémique (une crise susceptible de provoquer une faillite en chaîne de tous les établissements financiers). Même dans un scénario idéal, c'est-à-dire si l'on sort "techniquement" de cette récession en 2010, la croissance sera si faible que le chômage va continuer à augmenter, les gens ne vont pas se remettre à dépenser et l'on aura le sentiment d'être encore en récession. Aux Etats-Unis, le chômage devrait grimper à9% cette année et jusqu'à 10%, si ce n'est plus, en 2010. Si les Etats agissent trop peu, trop tard, ce sera pire et nous risquons alors un scénario à la japonaise, une déflation avec une récession plus longue et sévère. (...) Beaucoup voient dans cette crise la faillite du capitalisme. Pour paraphraser M. Churchill, je dirais que le capitalisme est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres. Ce que nous vivons n'est pas une crise du capitalisme, mais celle du modèle spécifique anglo-saxon, du « laisser-faire ». Or des bulles spéculatives se forment en permanence, le marché a besoin d'être régulé. Ni trop ni trop peu. Cela ne veut pas dire que le modèle social européen est meilleur. Il est sclérosé avec trop d’État, trop d'assistance sociale. »

Déficit record pour la France et comptes publics dans le rouge vif

Un discours alarmiste que confirme le PIB de la zone euro qui s'est contracté de 1,5 % au quatrième trimestre 2008 selon l'office de statistiques Eurostat, soit la contraction trimestrielle la plus forte depuis la création de l’Euroland, avec baisse brutale des exportations et fort recul des investissements. Comme on s'en doute, la France ne fait pas exception. Confronté à la pire récession depuis l'après-guerre, le gouvernement Fillon a présenté le 4 mars un nouveau collectif budgétaire qui affiche un déficit record de 103,8 milliards d'euros pour le budget de l'Etat, soit 5,6 % du PIB (contre une cinquantaine de milliards d'euros les années précédentes !) Il se fixe pour objectif de le faire baisser dès 2010, à 5,2 %, puis à 4 % en 2011 et 2,9 % en 2012, mais ce sont là des vœux pieux tant que la situation économique ne s'améliore pas. La dette publique s'établirait quant à elle à 73,9 % du PIB à la fin de cette année et à 77,5 % à fin 2010.

Interrogé sur la hausse du déficit et de la dette, le ministre du Budget, Eric Woerth, a estimé que « 60 % du déficit provient de la crise et donc 60 % du déficit se résorbera quand la crise sera passée ».

Ce collectif budgétaire, le quatrième depuis cet automne, intègre les mesures annoncées lors du sommet social du 18 février et de nouvelles hypothèses de croissance, d'inflation et d'emploi.

Le gouvernement s'attend désormais à une contraction du produit intérieur brut de 1,5 % cette année contre +0,2 % à +0,5 % précédemment. La croissance atteindrait 1 % en 2010.

L'inflation devrait quant à elle ressortir à +0,4 % en moyenne sur l'année et à +1,4 % en 2010. Le gouvernement prévoit par ailleurs 350 000 destructions d'emploi cette année dans le secteur marchand et 20 000 suppressions supplémentaires en 2010. L'emploi total (emplois publics et contrats aidés compris) enregistrerait 290 000 destructions en 2009 et 33 000 créations l'an prochain.

Mais beaucoup d'experts trouvent encore trop optimistes les prévisions pourtant déjà très négatives des pouvoirs publics. Des spécialistes considèrent que c'est deux millions d'emplois qui pourraient être détruits en France d'ici à la fin de 2009 et non pas seulement 350 000. De même le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée, Didier Migaud, reproche-t-il au gouvernement de faire « preuve d'optimisme » sur ses hypothèses de croissance et de destruction d'emplois, tandis que le député communiste Jean-Pierre Brard, membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, estime que la situation budgétaire de la France échappe « à tout contrôle » et Brard de réclamer sans surprise « un impôt exceptionnel sur les mille plus grosses fortunes du pays ».

Un chômage qui monte en flèche

Les chiffres du chômage tels que prévus en 2009 par le gouvernement semblent en effet bien optimistes si l'on en juge par l'explosion du nombre de demandeurs d'emploi en janvier. En un seul mois, le nombre des chômeurs a crû de 90 200, soit une augmentation record de 15,4 % par rapport à janvier 2008. Les demandeurs d'emploi sont officiellement 2 203 millions, selon le ministère de l'Emploi. C'est le plus fort accroissement jamais atteint en l'espace d'un mois, la précédente augmentation la plus forte étant de 64 000 chômeurs supplémentaires en novembre 2008. La hausse a touché davantage les hommes (+5,5 %) que les femmes (+2,9 %), et plus fortement les jeunes (+5,1 %) que les 50 ans ou plus (+3,9 %) ou les 25-49 ans (+4,1 %).

Si chaque mois de 2009, les chômeurs supplémentaires sont d'environ cent mille, on sera plus proche de deux millions supplémentaires d'emplois détruits que des 350 000 pudiquement admis par le gouvernement. Ajoutons que les dizaines de milliers de personnes placées en chômage partiel n'apparaissent pas dans les statistiques officielles, de sorte que la réalité est encore plus sombre que ce qu'indiquent les statistiques officielles. Si le chômage augmente de manière aussi vertigineuse, c'est que le nombre d'offres d'emploi chute considérablement (-15,4 % par rapport à décembre et -29,3 % comparé à janvier 2008).

Une grave crise des secteurs automobile et immobilier

Tous les secteurs de l'économie sont touchés par la crise. L'industrie automobile est sérieusement atteinte. On ne compte plus les entreprises qui mettent leurs salariés au chômage technique, multiplient les plans sociaux. Le nombre des voitures vendues s'est effondré depuis l'automne 2008 et le patron de Renault craint que la crise dans son secteur ne dure trois ans, ce qui est une catastrophe pour les millions d'emplois qui dépendent de l'automobile. Il faut dire que le gouvernement ne fait rien pour remédier aux graves difficultés que connaît cette activité puisque, du fait de son implacable répression routière, cent mille personnes perdent chaque année leur permis, ce qui réduit d'autant le nombre d'automobilistes susceptibles d'acheter à court terme une voiture. Par ailleurs, la plupart des gens ayant du mal à boucler leur budget, il faut faire des économies sur tout et si l'on dispose d'une voiture qui roule encore, on aura tendance à la garder. La prime de 1000 euros à la casse n'est sans doute pas suffisamment attractive pour beaucoup de bourses.

Le secteur de l'immobilier n'en finit pas non plus de plonger. « Les résultats de janvier 2009 continuent à témoigner d'une conjoncture difficile », reconnaît pudiquement la ministre du Logement Christine Boutin. Il faut dire que les mises en chantier de logements en France ont reculé de 20,2 % entre novembre 2008 et janvier 2009, comparé à la même période un an plus tôt, et les ventes de logements neufs ont chuté de 37,6 % au cours de l'année 2008 par rapport à 2007 Pour le seul mois de janvier, la chute des mises en chantier atteint même 29 %.

« Ces chiffres sont l'expression de la brutalité de la crise immobilière qui est la conséquence de la crise financière internationale », explique Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC). Pour lui, « la chute du nombre de logements vendus par les promoteurs est historique car on n'avait pas connu une baisse en une année aussi forte depuis 30 ans ». Mais « depuis le début de l'année, les promoteurs constatent un réel frémissement suite à l'intérêt manifesté par les accédants à la propriété, bénéficiaires de la nette baisse des taux d'intérêt et du doublement du prêt à taux zéro pour le logement neuf, et des investisseurs particuliers, dopés par la nouvelle réduction d'impôts », veut-il espérer. « La région Ile-de-France, où les besoins sont le plus importants, est aussi celle où l'on construit le plus (38 000 logements déclarés commencés au cours des 12 derniers mois) et elle fait partie de celles qui résistent le mieux (-6,9 %) », veut croire le ministère du Logement.

Les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles ont aussi consenti des efforts sur les prix pour écouler leurs stocks qui sont encore très inférieurs à ceux enregistrés en Espagne et aux États-Unis. « Le prix du mètre carré dans le collectif se négocie actuellement autour de 3 314 euros (contre 3 433 au troisième trimestre 2008) ». Le prix global d'une maison individuelle standard, selon le président de la FCP est désormais nettement installé sous la barre des 250 000 euros (225 000 euros alors qu'il tutoyait les 260 000 il y a six mois, soit une baisse d'environ 13 %), souligne Alexandre Mirli-courtois, directeur des études économiques du cabinet d'études Xerfi. Mais, nuance Michel Mouillait, professeur d'économie à l'université Paris X-Nanterre, « les effets du plan de relance et de la loi Boutin n'auront pas d'impact avant la fin de l'année ».

Aussi les mises en chantier devraient, selon l'économiste, à nouveau chuter en 2009, d'environ 10 %, pour tomber entre 330 000 à 340 000 contre 368.609 en 2008 et surtout 437 086 en 2007 année record depuis la fin des années 1970. Or, pour répondre à la demande de logements non satisfaite, il faudrait construire 500 000 nouveaux logements par an, objectif que s'était fixé le gouvernement. Mais on n'aurait pas besoin de construire autant de logements s'ils étaient réservés aux Français et que ne déferlait pas une immigration que rien jamais ne vient arrêter ni même freiner. La lueur d'optimisme réside dans le secteur de l'entretien, qui représente la moitié de l'activite du bâtiment, « dont les carnets de commande se maintiennent » selon le cabinet Xerfï. Mais cela ne sera pas suffisant pour enrayer une baisse du chiffre d'affaires et les professionnels s'attendent à 25 000 voire à 30 000 suppressions d'emplois en 2009 dans le bâtiment sur un total de 1,2 million. Ce qui est considérable.

Une nouvelle immigration venue du Tiers Monde ?

Si la crise atteint de plein fouet la France, l'Europe et l'ensemble des pays riches et que les bourses s'effondrent (le CAC 40 a atteint ces derniers temps son plus bas niveau depuis 2003 étant autour de 2500 points seulement !), les 129 pays en développement ne sont toutefois pas épargnés et vont faire face cette année à un déficit de financement de 270 à 700 milliards de dollars, estime la Banque mondiale, avertissant que les institutions internationales ne pourront pas combler ce trou à elles seules. Ce déficit abyssal (qui inclut les dettes privée et publique plus le déficit budgétaire) s'explique par le fait que les investisseurs privés fuient les marchés émergents, et seulement un quart des pays les plus vulnérables dispose des ressources pour empêcher une hausse de la pauvreté. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, appelle à « réagir en temps réel à une crise qui s'intensifie et qui touche la population des pays en développement » car « il est important pour l'ensemble de la planète d'empêcher une catastrophe économique dans les pays en développement », ajoute-t-il, plaidant pour des « investissements en faveur de filets de sécurité, dans les infrastructures et les petites et moyennes entreprises afin de créer des emplois et empêcher une agitation politique et sociale ». Robert Zoellick propose que, lors du sommet des chefs d'Etat du G20 (lequel regroupe les sept pays les plus riches du monde membres du G7 l'Union européenne, et certains pays à l'économie émergente) qui doit se tenir à Londres début avril, « les pays développés acceptent de consacrer 0,7% du montant de leurs plans de relance [. .]pour soutenir les plus démunis ».

Mais outre que les États occidentaux ont déjà à faire face à une situation financière catastrophique et qu'on voit mal comment ils pourraient puissamment aider les pays dits en voie de développement, les besoins du Tiers Monde sont tellement importants qu'il est difficile d'imaginer comment il peut y faire face. Si bien qu'il faut s'attendre à une nouvelle vague d'immigration massive dans les mois et les années qui viennent. Alors même que le nombre de permis de séjour en France n'a jamais été aussi élevé que sous Sarkozy c'est vers un nouveau gonflement du nombre d'immigrés que l'on se dirige. Ce qui mécaniquement va exacerber la crise, augmentant la dette, les déficits et le chômage des autochtones puisque tout immigré qui entre en France représente un coût important pour la collectivité, d'autant que 95 % de ceux qui viennent chez nous sont des ayants-droits économiques et sociaux qui sont à la charge de la nation.

Une crise planifiée ?

On peut d'ailleurs se demander si la crise économique dont la soudaineté et l'ampleur surprennent beaucoup n'a pas été provoquée, ou à tout le moins amplifiée, par des décideurs qui y ont tout intérêt. Une récession généralisée n'est en effet pas sans avantages. Cela permet de peser à la baisse sur les salaires, d'augmenter fortement les impôts et les taxes dont la CSG, d'appauvrir les gens en faisant valoir que l'on n'y est pour rien, que c'est la faute d'une crise mondiale face à laquelle on est impuissant. C'est une manière aussi de faire venir des millions d'immigrés en surnombre, ce qui crée des consommateurs supplémentaires. C'est un moyen d'accélérer le mondialisme car, nous dit-on déjà, à une crise mondiale il faut des réponses mondiales et donc un gouvernement planétaire alors que précisément si la crise atteint le monde entier c'est que l'on a supprimé les écluses douanières, les souverainetés nationales et toutes les mesures protectionnistes tant honnies des milieux dirigeants au nom du dogme du libre-échangisme et de la concurrence internationale.

Par ailleurs, cette crise est peut-être aussi le moyen de préparer de nouveaux conflits. On sait que, par cynisme, pour sortir d'une grave dépression, pour enrayer une chute de la production, d'aucuns considèrent toujours que rien ne vaut une bonne guerre. Après tout, n'est-on pas sorti de la crise économique et sociale des années trente par une guerre mondiale contre les puissances de l'Axe ? Un nouveau conflit cette fois contre l'Iran et le monde arabo-musulman n'est-il pas au programme des américano-sionistes comme le laissent à penser les bruits de botte contre Téhéran et le durcissement des sanctions contre le pays d'Ahmadinejad ? Nous entrons à n'en pas douter dans une phase de tensions économiques, sociales, ethniques, diplomatiques dont le pire mais peut-être aussi le meilleur, qui sait ? peut sortir à tout moment. Le tout est de savoir quand et comment.

Jérôme BOURBON, <jeromebourbon@yahoo.fr>. Écrits de Paris N° 719 Avril 2009

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