Par Maxime Jacob, diplômé de science politique, Gilet jaune et coauteur avec Fiorina Lignier du livre Tir à vue ♦ Ce mois-ci a pris fin le mandat d’Adeline Hazan, Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Elle fut présidente du Syndicat de la magistrature (très à gauche) et membre du parti socialiste. Si nous devions résumer son combat en trois mots : « Libérez les prisonniers ! » Mais, d’abord, qu’est-ce que ce poste ? Il s’agit d’une autorité administrative indépendante (mais nommée par le président de la République…), chargée de « s’assurer du respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté », dotée d’un budget de cinq millions d’euros. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté fait des propositions et documente les atteintes aux « droits de l’homme ». Son équipe est composée d’« une cinquantaine de contrôleurs [qui] réalisent 150 visites d’établissement par an ». Ce qui fait une moyenne de trois lieux visités par an par contrôleur. On a vu plus productif… Découvrons le bilan d’Hazan et ses opinions sur la prison.
Délires gauchistes
Dans son bilan de fin de mandat, Hazan fait le point sur ses prises de position et ses résultats au cours des six années de son mandat. Elle rappelle que « le CGLPL s’est à plusieurs reprises opposé au durcissement progressif des mesures de sécurité dans les établissements pénitentiaires ». Notamment en ce qui concerne les fouilles des détenus. Ce qui compte pour elle, ce n’est pas la sécurité des gardiens ou le contrôle de ce qui circule dans la prison, non. Le plus important, c’est que les détenus puissent garder leur caleçon ou éviter la fouille au retour de promenade (lieu de tous les échanges). Elle reprend aussi la vieille ritournelle gauchiste expliquant que plus de places de prison égale plus de prisonniers. Donc, selon elle, il faut ne pas construire de prisons et éviter d’enfermer les condamnés. Il faudrait « développer les alternatives à l’incarcération ». Elle se félicite aussi des condamnations de la France par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en matière pénitentiaire, ou de la loi sur la justice votée en 2019, qui complique encore les incarcérations (même si ça ne va pas assez loin pour elle).
Virus chinois : son rêve se réalise
Son grand moment, sa victoire idéologique est arrivée avec le virus chinois quand 13 500 taulards ont été libérés. Elle se félicite que des milliers de délinquants soient de nouveau dans la nature, même si « les dispositions prises par ordonnance ont été trop timides ». Peut-être fallait-il libérer 20 000 ou, mieux, 30 000 prisonniers pour qu’elle se réjouisse ? Hazan retient une chose de ces libérations massives : « … la réaction négative de l’opinion publique crainte par certains face à cette baisse massive de la population pénale ne s’est pas manifestée. » Une bonne raison selon elle de continuer.
Au cours des années précédentes, elle n’avait cessé de dénoncer le « problème » de la surpopulation carcérale. Ce qui compte, c’est le taux d’occupation des prisons, pas plus de 100 %. Il était au maximum de 116 % ces dernières années, pas si important que ça, en réalité. Mais revenons sur cette question de la surpopulation carcérale.
Les droits de l’homme, responsables de la surpopulation carcérale
Les solutions qu’Hazan proposait pour remédier à l’engorgement de nos prisons étaient, comme rappelé ci-dessus : libérations massives et peines alternatives, mais surtout pas de nouvelles prisons. Si certains droit-de-l’hommistes sont gênés par la surpopulation carcérale, ils auraient dû voter Jean-Marie Le Pen en 2002. Il proposait, lors de l’élection présidentielle, la construction de 100 000 places de prisons supplémentaires. Objectif un peu ambitieux, mais 50 000 places de plus auraient été bienvenues. Les gouvernants ont refusé la construction massive de lieux de détention depuis longtemps. Par idéologie, les socialistes avaient même stoppé les programmes de construction de prisons lancés par Sarkozy (mais à moitié ficelés). Résultat, peu de nouvelles places de prison depuis une décennie (et encore, les chiffres de construction sont parfois gonflés en y incluant les prisons rénovées).
Les droit-de-l’hommistes devraient réclamer l’expulsion des étrangers qui peuplent nos prisons. Ils sont responsables à eux seuls de la surpopulation carcérale en représentant 22 % de nos détenus. La double peine (qui consistait à expulser les délinquants étrangers après leur incarcération) avait été circonscrite à un plus faible nombre de cas par Sarkozy, et, de plus, elle n’est jamais demandée par les juges. Aussi les pourfendeurs de la surpopulation carcérale doivent demander la déchéance de nationalité des binationaux emprisonnés et puis leur expulsion.
Enfin, si certains lieux de détention atteignent des taux d’occupation de 200 %, c’est encore à cause des droit-de-l’hommistes. Ils ont fait inscrire dans les textes qu’un détenu devait être emprisonné près de sa famille. Résultat, des prisons sont sous-occupées, quand d’autres débordent, mais on ne peut pas y transférer les détenus car ils seraient trop éloignés de leurs proches. Il faut donc, pour le bien-être des prisonniers, supprimer certains droits.
Voilà quelques mesures de bon sens qui suffiraient à mettre fin à la surpopulation carcérale. Mais le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, en plus de ne pas les proposer, s’y oppose fermement. Considérant qu’il s’agit d’atteintes aux droits fondamentaux… Aussi, il est bon de rappeler l’urgence de la mise en place de ces quelques solutions, car des peines d’emprisonnement ne sont pas appliquées, faute de place en détention !
Les autres recommandations d’Hazan
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ne se contente pas de visiter les prisons. Il a aussi à sa charge les hôpitaux psychiatriques, les commissariats, les centres de rétention. En ce qui concerne ces derniers, Hazan les épingle car les clandestins s’ennuient à l’intérieur ; il faudrait leur proposer des activités ! D’ailleurs, à cause de l’épidémie de Covid-19 et tant que les aéroports restent fermés, il ne faudrait plus, selon elle, arrêter les clandestins car on ne peut pas les renvoyer chez eux. Dans le cas des commissariats, le problème majeur qu’elle pointe, c’est le fait qu’on oblige à retirer les lunettes et les soutiens-gorge des gardés à vue lors de la mise en cellule. Si ce n’est que ça le problème des droits de l’homme dans les commissariats, nous pouvons dormir le cœur léger.
Le gouvernement cherche des pistes d’économie ? Je propose cinq millions d’euros d’économie en supprimant le poste de Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Les parlementaires ont le droit de rentrer dans les prisons, accompagnés de journalistes. Ils feront les mêmes propositions sans coûts supplémentaires pour les finances publiques.
Maxime Jacob 25/07/2020
Crédit photo : Domaine public
Détenus étrangers : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/02/16/01016-20180216ARTFIG00305-plus-d-un-detenu-sur-cinq-en-france-est-de-nationalite-etrangere.php
Rapport CGLPL : https://www.cglpl.fr/2020/2014-2020-retour-sur-six-ans-daction-au-cglpl/
MOTS-CLEFS : ADELINE HAZAN, CONTRÔLEUR DES PRISONS, DROITS DE L'HOMME, MAXIME JACOB, PRISONS