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Du Grand Remplacement au Grand Embrasement

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Du Grand remplacement au grand Embrasement 1.jpegEn politique, le pire n'est jamais certain. Le devoir d'un dirigeant est néanmoins de le prévoir. D'autant qu'en matière d'immigration et de révolte possible des banlieues, tous les feux sont au rouge... très vif.

« Dans l'ombre des hommes politiques, les hauts fonctionnaires n'ont pas vocation à parler. Les savoirs qu'ils détiennent ne sont pas destinés à être rendus publics. Les miens concernent pourtant des sujets qui méritent d'être connus car ils éclairent, d'une lueur inquiétante, l'avenir de la France. Ces sujets concernent l'évolution des banlieues, les contours de l'immigration, les mutations de l'islam. »

L'homme qui s'exprime ainsi est le préfet Michel Aubouin dans son ouvrage 40 ans dons les cités. Idéologiquement insoupçonnable d'extrême-droitisme, républicain pur jus croyant encore au mirage de l'intégration (avec beaucoup de bémols désormais), il a été notamment préfet de l'Essonne (département dans lequel il se vante d'avoir aidé à la construction d'une trentaine de mosquées), a travaillé de 2009 à 2013 auprès de Manuel Valls en tant que chargé de l'intégration des étrangers... Venant de prendre sa retraite, dégagé de toute obligation de réserve, il a décidé de parler avec franchise. Et ce qu'il a pu voir au contact des habitants de ces quartiers, des acteurs de la vie associative et religieuse, des élus, des forces de l'ordre, l'a amené à en tirer des conclusions plus qu'alarmistes.

Les scenarii du pire

« Les ingrédients sont désormais en place pour que le pire intervienne. Les décisions prises en 1976 ont donné à la France un nouveau visage, dont les quartiers constituent la face la plus visible... Si un jour ces quartiers se mettaient en situation insurrectionnelle, soit pour des raisons religieuses, soit pour empêcher des contrôles de police, soit parce qu'un gouvernement aura décidé de mettre fin au trafic de drogue, la France pourra trembler car il ne s'agira plus d'opérations de maintien de l'ordre classique, mais des opérations de guerre exigeant des moyens dont nous ne sommes pas sûrs de disposer. »

L'homme sait parfaitement de quoi il parle puisqu'en tant que préfet de l'Essonne, il a notamment eu en charge le maintien de l'ordre dans deux des cités les plus sensibles de France : la Grande Borne à Grigny et les Tarterêts à Corbeil Essonnes. « La France dans un contexte de grande instabilité, court un risque spécifique, car elle concentre une série de failles convergentes plusieurs centaines de micro-territoires devenus hors de contrôle, des armes qui circulent en quantité toujours plus grande, des centaines de milliers de jeunes en rupture de ban, certains prêts à toutes les aventures, une idéologie de la terreur qui progresse chaque jour dans les franges d'une jeunesse dépourvue de toute référence, un État désargenté, incapable de s'opposer à un soudain embrasement des quartiers. La crise n'est jamais sure, mais elle est de plus en plus probable. Une crise naît toujours, on le sait, de l'incapacité des institutions à répondre à une situation inattendue. Elle se situe à un point de rupture. Ce n'est donc pas la dimension de la mesure qu'il convient d'apprécier que notre aptitude à y faire face. »

La France est-elle prête au cas où ?

« Les Français vivent dans l'illusion d'être protégés. Ceux que j'interroge font confiance à la police, à la justice et aux services de renseignement. Ils pensent même que les services se préparent aux hypothèses les plus extrêmes. Dans la réalité, il n'en est rien. Les institutions résolvent les problèmes au fur et à mesure de leur apparition. Personne n'est prêt à affronter une situation aussi apocalyptique qu'un embrasement des quartiers. Les policiers de terrain, que j'interroge aussi, partagent mon inquiétude. Ils savent, par l'expérience, qu'on ne serait pas en mesure de mobiliser suffisamment de moyens humains et matériels, pour reprendre les cités tombées aux mains de groupes dissidents. » On est donc déjà loin des propos qui se veulent toujours rassurants de chaque ministre de l'Intérieur de droite comme de gauche.

« Si les Français témoignent d'une confiance aveugle dans les institutions, moi qui en sais les arcanes, j'ai appris à en connaître leurs doutes et leurs failles. Ni la police nationale ni la gendarmerie ne sont armées pour le combat de rue. La justice submergée par les dossiers n'est plus en mesure de les suivre tous. Les procureurs de la République sont unanimes sur ce point : ils ne peuvent traiter qu'un dixième des affaires qui leur sont soumises. Plus personne au sommet de l'État ne veut assumer la répression et l'autorité. Mais tout le monde veut être infirmière, psychologue, tout le monde veut consoler pleurer être gentil. Plus personne ne veut punir La France est devenue fragile, en laissant se constituer sur son propre sol, une myriade de territoires en partie autogérés qui cultivent la haine des institutions. »

Et si demain tout pétait ?

Selon Aubouin, deux causes majeures pourraient embraser les quartiers : la répression du trafic de drogue et la répression contre l'islamisme. Qu'adviendrait-il ? « De toute façon, la loi pénale n'est pas adaptée à ce type de situation. Avant qu'il ne soit trouvé de nouveaux outils juridiques permettant d'y remédier, il faudra attendre de nombreux mois, des débats sans fin sur la juste position du curseur entre la nécessité de la répression et la préservation des libertés publiques, des semaines de débats au Parlement, des recours devant des juridictions supérieures, avec dans ce laps de temps, des dégâts sans nombre, des écoles brûlées par dizaines, des transports en commun paralysés, une activité économique au ralenti, la déconsidération de la France, et sans doute aussi de nombreux morts... Les institutions craignent à tort de désigner l'ennemi car elles appréhendent les réactions des Français. » Le préfet aurait-il lu Les Carnets de Turner ?

Quand tout peut s'embraser d'un moment à un autre, il nous faut dénoncer sans relâche les responsables de cette situation la droite et la gauche qui ont promu l'immigration-invasion, préparé depuis l'école les esprits au soi-disant «vivre-ensemble», fait voter des lois pour désarmer physiquement et idéologiquement les Français (antiracisme et lois liberticides), en laissant s'installer la tumeur que sont ces quartiers-enclaves, en refusant donner une juste image de la situation réelle de peur que ces derniers votent mal, en pratiquant des coupes budgétaires sévères dans les budgets de la police, de l'armée et de la justice, aujourd'hui sans moyens nécessaires pour faire face au drame déjà à nos portes. Ils ne méritent au fond qu'une seule chose la corde !

Eugène Krampon Réfléchir&Agir N°66 Été 2020

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