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Le virus a bon dos

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Les informations se suivent et ne se ressemblent pas. La rentrée de septembre est marquée par la peur d’une reprise de la pandémie et d’une seconde phase « exponentielle ». D’autres sources d’informations montrent le contraire, comme cet article de Capital. Depuis mars dernier, le monde a changé en mal. Il a basculé dans tout autre chose. Nous vivons dans le monde d’après et il n’est pas beau à voir. L’arrêt des grands voyages planétaires est emblématique de l’anéantissement de la liberté et de l’enfermement des consciences. Le chômage, le désœuvrement et la pauvreté ravagent nos sociétés mais la dissimulation et le truquage des réalités sont désormais banalisés, comme dans n’importe quel système totalitaire. La violence omniprésente est le signe de la désintégration du tissus social, dans un monde où il est interdit de voir le visage d’autrui et de serrer les mains. La montée des idéologies de la table rase extrémiste en politique n’est que le reflet de la barbarie croissante de la société. 

L’indifférence, l’abstentionnisme, le repli sur soi, le dégoût et la méfiance  imprègnent toute vie politique. Alors, l’unique explication à ces phénomènes qui est donnée est celle du virus. De fait, le virus n’est qu’un déclencheur, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la maison globale. L’effondrement, la crise suprême de civilisation était  déjà en germe dans l’exubérance de la mondialisation chaotique et débridée.  Le virus a fait éclater une bulle qui devait de toute façon éclater. Aujourd’hui, il est un prétexte. Il est là certes. Il est là mais il a pris toute sa place, toute son utilité, sa raison d’être comme pilier du monde d’après. Il est là aussi pour faire peur, pour faire oublier nos malheurs, nos désastres et nos échecs, la chute dans le nihilisme. Les élites dirigeantes ou influentes ont besoin de ce virus comme bouc émissaire d’une société épouvantable dans laquelle nous sommes en train de faire naufrage, une société sans travail, sans jeunesse, sans courage, sans imagination, sans désir, sans but, sans idéal, sans liberté – en particulier la première de toutes, la liberté de se déplacer, de franchir les frontières, de partir, bref s’évader, le plus joli  mot de la langue française. Même quand le virus aura objectivement disparu, il sera toujours là, comme une menace infernale brandie par les autorités morales et nous tenir en laisse par le biais de la peur. Et s’il n’est vraiment plus là, il sera aussitôt remplacé par un autre virus. Le « monde d’après » – le nôtre désormais –  a besoin de lui, le virus est au centre de son équilibre et de sa survie. Et contre la peur, il n’existe qu’une seule arme: la vérité.

Maxime TANDONNET

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