Alerte écarlate annoncée, crise d’apoplexie histrionique prévue chez les progressistes, les féministes et la gauche en général, le pop-corn est de mise. Ruth Bader Ginsburg, juge nommée à vie à la Cour suprême des États-Unis, vient, à la suite d’une « longue maladie » – un cancer du pancréas dont on ne se relève quasi pas -, de rejoindre son Créateur. Discussions animées prévues par de torrides chaleurs de circonstance.
Nul doute : au royaume des valeurs républicaines, cette ayatollah des dérives progressistes aurait eu sa place au Panthéon. Donald Trump promet de remplacer cette égérie démocrate, zélatrice de l’avortement, l’immigration, l’homosexualité et de la destruction du mariage, avant les élections prévues le 3 novembre, avec l’aval constitutionnel du Sénat, actuellement à majorité républicaine.
La favorite du président se nomme Amy Barrett, et là, les gaucho-progressistes qui lisent ces quelques lignes n’ont qu’à bien se tenir. Barrett est mariée, catholique pratiquante, conservatrice, mère de sept enfants et farouchement pro-vie. Et en plus, elle est canon, et en droit, cette juriste aux multiples distinctions a enseigné le droit constitutionnel, la procédure civile, la preuve, les cours fédérales, le séminaire sur la théorie constitutionnelle et celle de l’interprétation statutaire. Sacré curriculum qui va de pair avec un égarement mythomaniaque certain chez la propagande, où des brainstormings en boucles sont prévus pour lui trouver quelque stupre. Le fait qu’elle soit non racisée ? Cis ? Genrée binaire ? J’oubliais : être contre l’avortement suffira, « mon corps mon droit », le retour des heures les plus sombres et tout le tralala.
Les libéraux crient au scandale, Ginsburg sur son lit de mort aurait partagé ses dernières volontés, un dernier souhait « fervent » : ne pas être remplacée avant la prise de fonction du prochain président. Les dernières volontés d’un juge, fût-il de la Cour suprême, n’étant pas une obligation constitutionnelle, Trump maintient le cap, le remplacement se fera, car stratégiquement primordial.
Aux États-Unis, la Cour suprême constitue le sommet du pouvoir judiciaire ; elle se prononce sur la constitutionnalité des lois et les décisions présidentielles, ses conclusions sont sans possibilité d’appel. La Cour est constituée de neuf juges partagés entre progressistes, convaincus que la Constitution doit s’adapter aux évolutions sociétales et au modernisme, et conservateurs, qui maintiennent que celle-ci doit être rigoureusement respectée. Le décès de Ginsburg affaiblit significativement le camp des progressistes et la nomination rapide d’un nouveau membre conservateur ferait basculer vers une majorité conservatrice de très longue durée.
Les progressistes ne se laisseront probablement pas faire. Nancy Pelosi, une sorte de « Sibeth Schiappa » démocrate et présidente de la Chambre des représentants, en appelle à un second procès en destitution avant la fin de mandat de Trump. On se rappelle bien la précédente nomination à la Cour suprême, celle de Brett Kavanaugh, également conservateur et catholique, la campagne de diffamation qui s’ensuivit, venant du camp démocrate, les accusations mensongères d’agression sexuelle de la part de la gauche morale, et on se souvient encore de sa poignante audition devant le Sénat.
L’évocation du Nobel de la paix pour Trump, la nomination d’Amy Barrett : à ce rythme, le camp des progressistes et leur propagande vont devenir dingues. Outre les multiples mesures prises par l’administration Trump à l’encontre de l’avortement, telles que celui-ci ne constitue pas un « droit civil », leur pire cauchemar serait que cette majorité conservatrice durable à la Cour suprême révoque un autre arrêt historique rendu par cette même Cour, en 1973, l’arrêt Roe v. Wade, qui dépénalise l’avortement. RIP Ruth Ginsburg et bientôt RIP Roe v. Wade ?
Pierre Mylestin