Bernard Antony, président de l’AGRIF, communique :
Erdogan a traité Macron de « malade mental », et ce dernier a très mal pris cette injure blasphématoire.
Ayant depuis des années, dans nos écrits et émissions, bien avant la venue au pouvoir d’Emmanuel Macron, dénoncé l’extrême danger du « grand retour ottoman » avec le néo-sultan turc, c’est avec quelque ironie que nous constatons la dégradation des relations entre les deux chefs d’État. Il n’y a pas si longtemps encore M. Macron dans le sillage de madame Merkel, défendait l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.
Les Turcs, par millions, n’avaient pas attendu cela pour s’installer en Allemagne ou en France et ailleurs en Europe. Au fil du temps, Erdogan a avancé ses pions : en Syrie, dans les Balkans, en Libye, à Chypre, en mer Égée et aujourd’hui, en soutenant la guerre de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.
Si atroce que soit une décapitation, Erdogan, qui exalte sans cesse le glorieux passé turc sans repentance aucune – bien au contraire – des exterminations perpétrées par les Janissaires et autres bachi-bouzouchs ou du génocide des Arméniens et autres chrétiens, n’est pas du genre à s’émouvoir d’une décapitation, monstrueuse à nos yeux, mais sans doute, pour le moins, insignifiante aux siens.
Comme ce sinistre frère musulman est tout sauf un imbécile, il a compris l’intérêt politique de s’ériger en plus grand ennemi international des offenses faites au « prophète » par Charlie-Hebdo et soutenues par la Ligue morale de défense et liberté du blasphème dont Macron s’est orgueilleusement campé en figure de proue.
La vérité, c’est que Erdogan a déjà recueilli non seulement l’appui d’États musulmans, et pas des moindres, comme le Pakistan, le Koweït et le Qatar, mais surtout de la plus grande partie de l‘oumma, du Nigeria à l’Indonésie, ce que l’on peut appeler le « pays réel islamique ».
Beau travail, M. Macron !
Vous qui, il y a moins de trois ans, assimiliez la colonisation française en Algérie à un crime contre l’humanité, dans l’ignorance crasse de l’histoire qui vous caractérise : dans la méconnaissance de ce que, en 1830, c’est la conquête française de l’Algérie qui libéra ce pays de la colonisation esclavagiste ottomano-barbaresque.
Il est vrai que lorsque vous choisissez le pseudo-historien mais vrai « algéro-collabo » Benjamin Stora pour faire la mémoire des relations entre l’Algérie et la France, et pour être votre précepteur sur le sujet, c’est bien le choix de la falsification antifrançaise de la réalité historique que vous avez décidé. Les gouvernements islamocrates d’Alger et Ankara ne pouvaient avoir à la tête de la République française meilleure référence que vous pour leur instrumentalisation de l’histoire.
L’an passé, la récupération islamiste par Erdogan de la vénérable basilique sainte Sophie de Constantinople ne vous avait pas scandalisé. Ce qui vous fait aujourd’hui réagir, c’est le crime de lèse-majesté perpétré par ce dernier quand il vous traite de « malade mental ». C’est en effet un soufflet de notoriété internationale dans toute « l’oumma » qu’il vous a envoyé.
Jadis, en 1827, la monarchie française n’accepta pas le coup d’éventail infligé à Alger à notre consul Pierre Deval par le Dey Hussein Pacha.
Cela fut un casus belli et se solda par la conquête du pays par notre armée, mettant fin au système esclavagiste turco-barbaresque et à son mode de colonisation. Mais vous, quel moyen de réagir avez-vous ? Aucun ! Seulement des mots, de la parlote creuse, tandis qu’en face s’organise le boycott des produits français. Mais vous avez eu beau cracher sur l’œuvre de la France en Algérie, cela, vous le voyez bien, ne vous vaut aucune reconnaissance lorsque vous dénoncez le pseudo-séparatisme islamiste (stupidement d’ailleurs puisqu’il est un projet d’islamisation de toute la France).
Cela ne vous en vaut bien sûr aucune lorsque vous érigez au Panthéon la liberté de blasphémer en valeur fondamentale de la République.
La vérité, c’est que vous avez concocté le misérable calcul politicien qu’en vous faisant, sans nuance aucune, sans modération, le chantre des caricatures de Charlie, vous alliez susciter autour de vous une quasi-unanimité nationale. Quelle stupidité !
Le malheureux professeur Samuel Paty a payé d’une mort atroce sa crédulité militante en une éducation civique « Charlie-centrée » même pour des enfants de quatrième : aux antipodes des instructions formulées jadis par un Jules Ferry, plus subtilement laïque que vous, adjurant les enseignants de faire preuve de délicatesse dans l’instruction de leurs élèves…
Votre rôle, essentiel, serait certes de combattre impitoyablement l’islamisme, de définir pour cela une politique ferme et cohérente. Mais vous vous êtes inintelligemment enfermé dans un rôle d’exaltation de la liberté du blasphème. Pour le moins, vous auriez pu laisser cela à vos ministruscules. Imagine-t-on le général De Gaulle,auquel vous vous référez tant, passant lui-même en première ligne pour défendre d’obscènes caricatures blasphématoires ?
On l’imagine volontiers, lui Charles, devant les caricatures de Charlie, confiant à tante Yvonne avec un soupir dédaigneux : « Et des charlots voudraient que De Gaulle s’abaisse à n’être pas indifférent à la publication de pareils dessins ! ».
« Du c…, Yvonne, du c… ! Dessinature bonne pour corps de garde ! Qu’ils circulent mais ce n’est pas l’affaire de De Gaulle. Laissons donc le ministre de l’Intérieur veiller sur cela ».
Mais de vous, Macron, aujourd’hui, on attend toujours en vain l’énoncé et les axes d’une politique de guerre, chez nous, en France, contre l’islam de la charia et du jihâd. Autre que de faire enseigner l’arabe et Averroès à l’école. Ce qui fait pleurer de rire le sultan Erdogan et tous ses amis de l’État islamique et de la talibanerie.
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