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Haut-karabach : un traité honteux et lourd de conséquences.

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L'avis de Jean-François Touzé
Imposé par la Russie, l'accord de cessez-le feu au Haut-Karabach signé lundi 9 novembre entérine une victoire de fait de l'Azerbaïdjan musulmane sur l'Arménie chrétienne, l'Azerbaïdjan pouvant conserver la plus grande partie de ses gains territoriaux acquis au cours de ces six semaines de combat.
Il est pour le courageux peuple arménien une trahison de ses élites, un abandon occidental et une humiliation nationale.
Il marque surtout le succès de l'engagement plein et entier de la Turquie - totalement mobilisée, moralement, matériellement et militairement par le biais de ses milices, aux côtés du régime de Bakou. La Turquie se voit reconnaître un rôle prédominant dans le contrôle de "la paix", renforce sa présence dans le Caucase et disposera désormais d'un corridor securisé conforme à la réalisation de ses desseins pantouraniens.
Il souligne également le soutien indéfectible des États Unis à son allié turc au sein de l'OTAN, l'impuissance de l'UE, et son apathie absolue face aux crimes de guerre commis contre les Arméniens.
Il met enfin en évidence les choix de la Russie, partenaire énergétique d'Ankara, soucieuse de l'équilibre interne de ses territoires turcophones et islamiques, et attentive à ne pas laisser la Turquie dans le seul giron atlantique.
Une occasion de rappeler à ceux qui voient en Poutine l'homme du destin continental que Moscou ne se positionne - ce qui est certes légitime - qu'en fonction de la conception qui est la sienne de ses seuls intérêts nationaux, que l'Europe ne doit compter que sur elle même, et que le partenariat civilisationnel euro-russe que nous appelons de nos voeux ne peut être que la résultante d'une renaissance préalable de notre Europe.

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