Le 6 janvier 2021, l’AFP diffuse une information (pour une fois) très peu reprise par les médias de grand-chemin : RMC est épinglée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel pour « manque de respect des obligations de la radio en matière de traitement de l’information. » Après les médias dits de réinformation, la censure s’étendrait-elle aux médias officiels ? Il semble bien que la réponse soit oui.
Les exemples de censure se multiplient. Après CNews et Zemmour, sans cesse montrés du doigt, ainsi que le décrivent ces articles parus sur l’OJIM, ou l’officialisation de la censure à l’échelle de l’UE, la surveillance de ce qui se dit dans les médias devient coutumière : dès qu’un invité ou une opinion différente de la doxa officielle s’expriment, un porte-flingue ou un autre intervient. Le professeur Peronne qui, outre ses passages multiples sur les plateaux des chaînes d’information en continu lors du premier confinement, a eu le mauvais goût, du point de vue des réseaux de surveillance, souvent menés par des personnalités hautement respectables telles qu’Olivier Duhamel, de participer au documentaire honni de ces mêmes médias, Hold-Up, en fait régulièrement les frais.
Le CSA s’est emparé des propos tenus par Peronne lors de l’émission des Grandes Gueules de RMC diffusée le 31 août 2020, lieu théorique de liberté d’expression, où le professeur exposait ses conceptions personnelles au sujet du covid-19, de la maladie de Lyme et du paludisme. Peronne est un infectiologue reconnu.
À travers RMC, c’est le professeur Peronne et son opinion non conforme sur le coronavirus qui sont visés. Un exemple de plus de l’araignée de la censure qui est en train de s’abattre sur des démocraties libérales de moins en moins démocratiques.
De l’admiration au rejet, la route est courte
Jusqu’au surgissement du covid-19 et au premier confinement, le professeur Peronne était fort respecté. Sa fiche Wikipédia en témoignait :
« Christian Perronne est un médecin et professeur des universités-praticien hospitalier français, spécialisé dans le domaine des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes, et ancien président de la commission spécialisée Maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique. »
Autrement dit, un médecin dont la parole est légitime au sujet du paludisme, de la maladie de Lyme et des covid.
Comme le professeur Raoult, il faisait partie des autorités médicales et scientifiques sur lesquelles l’Etat n’hésitait pas à s’appuyer. Mais voilà que… ces professeurs émérites font aussi partie maintenant des personnalités médicales et scientifiques qui ne pensent pas comme l’actuel ministère de la santé. Du coup, leur statut d’autorité s’est écroulé, avec l’aide d’une forte campagne médiatique et de coups de pouce des autorités politiques.
Le choix fait par le CSA, et donc l’Etat, d’avertir RMC s’inscrit à la fois dans une volonté d’empêcher les autres médias d’inviter Peronne (se mettre le CSA à dos n’est pas une pratique volontariste chez les médias de grand-chemin) et dans la continuité des poursuites engagées contre lui. Déjà, le 17 décembre 2020, le directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, annonçait le renvoi immédiat du professeur de son poste de chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. Il indiquait aussi que l’AP-HP déposait une plainte contre lui auprès du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Son crime ? Il aurait tenu « des propos indignes de la fonction qu’il exerce ». Derrière ce prétexte se cache aussi la parution de son ouvrage, Y a‑t-il une erreur qu’Ils n’ont pas commise ? (Albin Michel, éditeur ayant pignon sur rue), où le médecin démontre combien fut grande l’incurie gouvernementale lors du premier semestre 2020. Dès le 19 décembre, le Syndicat National des Médecins Hospitaliers réagissait en se disant « très inquiet (…) au regard de questions aussi fondamentales que la liberté de pensée, la liberté d’expression. Et, particulièrement pour ce qui nous concerne, dans le domaine de la médecine, la liberté de prescrire et la liberté de pensée médicale ». Le syndicat précisait : « La médecine n’est pas une science exacte, mais un art. C’est surtout une pratique où les échanges et les confrontations des expériences individuelles des médecins sont essentiels. Dès lors, les médecins discutent, ne sont pas toujours d’accord entre eux, surtout quand il s’agit de maladies nouvelles et ne se sont jamais privés d’en parler ». De ce fait, le Syndicat National des Médecins Hospitaliers demandait la levée des sanctions prises à l’encontre du professeur Peronne, infectiologue qui, aux dernières nouvelles, n’a été condamné en justice pour aucun délit ou crime.
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