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Lidl : la face sombre du hard-discount

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Arnaud Raffard de Brienne

Les récentes bousculades et piétinements dans les magasins Lidl prouvent, contre toute évidence, la pugnacité de nos concitoyens dès lors qu’il s’agit de lutter pour de nobles causes. En l’occurrence, pour bénéficier de prix particulièrement bas sur un robot de cuisine, le Monsieur Cuisine Connect que la chaîne de supermarchés Lidl avait décidé de déstocker avant une possible interdiction de vente imposée par voie judiciaire au motif d’une contrefaçon présumée au détriment d’un robot aux fonctions identiques de la société Vorwerk mais vendu près de quatre fois plus cher.

Bousculades donc dans un certain nombre de magasins et même, dans celui de Vendin-le-Viel, près de Lens dans le Pas-de-Calais, piétinement par des ménagères en furie d’une cliente qui dut être évacuée et transférée par les pompiers aux urgences. L’enseigne de hard-discount préférée des Français, nous dit-on, mais coutumière de ces débordements, tire son succès croissant d’une politique offensive de prix particulièrement bas l’ayant propulsée au troisième rang de la distribution en France.

Le président de Lidl première fortune d’Allemagne

Avec Kaufland, l’enseigne Lidl appartient au groupe allemand de hard-discount Schwarz dont le président Dieter Schwarz, l’homme le plus riche d’Allemagne, a doublé sa fortune en sept ans, passant de 21 milliards d’euros en 2014 à près de 42 en 2020. C’est la démonstration, s’il en manquait encore une, que rien n’est plus lucratif finalement que de vendre des produits très peu chers à d’innombrables cohortes de pauvres. L’envers du décor, dévoilé en partie dans une émission Cash investigation en 2019, révèle des méthodes managériales intolérables, des pressions excessives sur le personnel, des conditions de travail déplorables, un dialogue social au point mort et des modalités inadmissibles de licenciement. 

Scandales et pensée unique

Sans parler des scandales à répétition comme une infection de la viande par la redoutable bactérie E.coli, signature incontestable de l’abattage halal ou l’affaire révélée en 2019 du micro caché dans le robot de cuisine Monsieur Cuisine Connect ou encore les publicités sexistes du meilleur goût comme celle pour des beignets dont le slogan suggestif  « un trou c’est un trou » fit scandale. En 2017, des consommateurs attentifs avaient remarqué sur les emballages d’une gamme de produits grecs la disparition de la croix chrétienne surmontant les dômes de la célèbre église Anastasis sur l’île de Santorin. Cette retouche stalinienne de photo répondait, selon la direction, à une volonté de respecter la diversité. De mauvais esprits pourraient rétorquer qu’aucune censure n’affecte pour autant la représentation des minarets sur le conditionnement des produits halal de l’enseigne. 

Question diversité, Dieter Schwarz, semble d’ailleurs nettement moins frileux dès lors qu’il s’agit de définir les objectifs du fonds d’investissement Zukunftsfonds Heilbronn (ZFHN) qu’il préside. Dont, notamment, celui d’investir dans les entreprises technologiques israéliennes et d’aider les startups de l’État hébreu pour lequel il semble avoir les yeux de Chimène. « J’ai appris l’écosystème des startups à Tel-Aviv pour la numérisation et la robotique » confie ce magnat de la distribution, précisant quand même «Nous voulons consolider une entreprise en Israël, l’amener au marché européen mais nous voulons que le cœur de l’entreprise soit ici, en Israël ». Nous voici rassuré.

Source Présent cliquez ici

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2021/03/17/lidl-la-face-sombre-du-hard-discount-6304099.html

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