Dans une tribune publiée le 21 avril par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier de militaires du rang mettent en garde l’exécutif contre un risque de « délitement » de la France.
À l’initiative de cette tribune, l’ancien officier et responsable du site «Place d’armes», Jean-Pierre Fabre-Bernadac dénonce un « certain antiracisme » qui ne cherche qu’à créer « un mal-être sur notre sol », « l’islamisme » qui nourrit le séparatisme, la « haine » et l’utilisation de la force contre les gilets jaunes.
Une tribune qui a provoqué un séisme et mis en ébullition la classe politique et les médias. Certains n’ont pas hésité à souligner une infraction au devoir de réserve de « La Grande Muette ». Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, a salué l’initiative, appelant les généraux à la rejoindre « dans la bataille pour la France ». Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a jugé l’initiative excellente.
Du côté du gouvernement, le ministre des Armées, Florence Parly, a condamné « une tribune inacceptable rédigée par des généraux en retraite qui ne représentent qu’eux-mêmes » et a promis un recensement des militaires signataires pour sanctionner ces comportements « inacceptables ». La chasse aux sorcières est lancée !
L’aile gauche du paysage politique français a pour sa part fait le choix de l’indignation. Jean-Luc Mélenchon, président de La France Insoumise, a appelé le procureur général Rémy Heitz à engager des poursuites envers les militaires signataires pour «appel à l’insurrection ».
A un an de l’élection présidentielle, cette tribune remet les questions sécuritaires sur le devant de la scène. Un thème qui pourrait rythmer l’essentiel des débats dans la course à l’Élysée.