Jany Leroy
A la suite des tirs de mortiers des riverains de la place Stalingrad sur les trafiquants de crack, Le Figaro cite l’association « Stalincrack » : « les Parisiens vont découvrir la guérilla urbaine ». Le pronostic ne laisse aucune place au doute. Après la banlieue, le chaos gagnera la capitale. C’est ainsi.
En attendant cette généralisation des hostilités annoncée comme s’il s’agissait la fête de la musique, l’électeur d’Anne Hidalgo résidant dans ce quartier du XIXème arrondissement se rebelle. Excédés par les effets dont ils chérissent les causes, quelques habitants ont sorti l’artillerie lourde. Des feux d’artifice furent lancés sur les forces adverses. De guérilla il est effectivement question. A défaut de réaction des pouvoirs publics, l’électeur compulsif du pouvoir municipal en place perd ses nerfs.
Les nombreux témoignages rapportés par Le Figaro attestent de l’enfer imposé chaque nuit aux résidents. « Depuis nos salons, nous voyons des gens se faire poignarder, agresser, crier… Les habitants sont arrivés à un point de non-retour ». Une mère de famille raconte être obligée d’attendre que les toxicomanes aient quitté les lieux pour emmener ses enfants à l’école. Anxiété identique pour le retour…
En quelques années, le lieu est devenu la plaque tournante du crack à l’échelle européenne. Un centre commercial à ciel ouvert confirmé par le maire PS de l’arrondissement François Dagnaud : « On y vient de toute la France, même d’au-delà nos frontières, pour trouver du crack. Ce n’est pas le commissariat du XIXe arrondissement qui pourra le régler »
« Tout le monde se renvoie la balle », déclare un membre de l’association « Stalincrack » tandis que le maire « assure avoir écrit au ministère de l’Intérieur et à celui de la Santé sans obtenir de réponse en retour ». Messieurs Ping et Pong sont au bord d’intervenir.
Mais foin d’ironie. La mairie de Paris a un plan. Sur un dossier flambant neuf, une main déterminée a apposé l’étiquette « Plan crack » Et crac. Leur parler gentiment ; là était la solution. Toute une série de mesures ayant fait la preuve de leur inefficacité par le passé allaient être déployé de toute urgence. Salles de shoot, pipes à crack stérilisées, logement d’urgence pour toxicomanes etc… Et un bisounours offert à chaque consommateur qui accepte de remplacer le crack par un bonbon au miel.
Pierre Liscia, chef de file du mouvement portant également la belle étiquette « Libres ! » de Valérie Pécresse, commente la stratégie Hidaldingo : « Le “plan crack” n’est pas la solution et a même contribué à aggraver le problème…. Cela ne fait qu’entretenir la dépendance et fixe le problème sur certains quartier ».
Et le bobo parisien d’ajouter : on ne change pas une équipe qui perd.