« L’immigration est une chance pour la France ». On connaît la chanson. Les mouvements « antiracistes », fascinés par leur propre vertu, en imposèrent les paroles sirupeuses. Jacques Chirac fut un interprète docile du refrain, après François Mitterrand (« Les étrangers sont chez eux, chez nous »). Emmanuel Macron a rejoint la chorale en avalisant le pacte de Marrakech en 2018 : un texte tout entier consacré à la sublimation des « réfugiés et des migrants ».
Les fauteurs de trouble sont donc connus : ils sont à rechercher dans cette classe politique immature qui n’a jamais voulu réfléchir aux conséquences conflictuelles d’un afflux massif de populations venues d’une autre civilisation, d’une autre culture, d’une autre religion.
Car il faut vivre sur une autre planète pour répéter encore que l’étranger est une aubaine pour le pays. Tous les sondages s’accordent à reconnaître que les Français ont mesuré les limites de la litanie. Les faits rappellent, tous les jours, le choc qui oppose désormais la contre-société extra-européenne à la communauté nationale. Il est vain de désigner l’immigré comme étant la source des déséquilibres et des désordres que connaît la nation submergée. Les vrais coupables sont au pouvoir. Et ils n’ont toujours rien compris…
Pitoyables sont les « antiracistes » professionnels qui s’émeuvent d’avoir entendu des propos anti-juifs, samedi, lors des manifestations pro-palestiniennes organisées en France et en Europe. S’il faut une preuve des tensions liées à la « société ouverte », la décision du gouvernement d’interdire le rassemblement parisien suffit à la démonstration. Le nouvel antisémitisme est ravageur. Il s’exprime notamment en Allemagne, qui avait cru racheter son passé nazi en s’ouvrant au monde musulman. Cette réalité explosive n’a pas empêché Jean-Luc Mélenchon, ce week-end, de se lancer dans une ode à la « créolisation » de la France. Il s’est félicité que, d’ici 2050, « 50% de la population française sera métissée ».
Or cette paresse intellectuelle, qui refuse de prendre en compte l’offensive islamiste en France, est aussi celle de François Bayrou. Dimanche, le haut commissaire au plan a fait publier, dans le JDD, une de ses notes sur la crise démographique, qui risque de mettre en péril le système de retraites par répartition. Plutôt que de réfléchir à un autre système par capitalisation, Bayrou ne voit que deux solutions : « Avoir plus d’enfants et accueillir des personnes d’autres pays ». « La France devra jouer des deux leviers dans des proportions raisonnables qui garantissent le maintien de la cohésion nationale ».
Mais, bon sang ! C’est l’immigration qui met à mal, aujourd’hui, la cohésion nationale ! Ce monde politique, aveuglé, est dangereux.
Ivan Rioufol
Texte daté du 17 mai 2021 et repris du blog d’Ivan Rioufol