Dans une interview accordée à Valeurs actuelles, Marion Maréchal dénonce et condamne le passe sanitaire. Extraits :
Que craignez-vous ?
Un véritable changement de société, où la norme n’est plus la liberté mais la contrainte, où la solidarité nationale s’efface au profit d’une société de défiance et de contrôle, où la culpabilisation et la délation sont devenues la norme dans les rapports sociaux. L’émergence d’une société de la suspicion divisée entre les “bons” et les “mauvais” citoyens où l’Etat, plutôt que d’apporter des réponses sur le plan hospitalier, industriel et technologique dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, organise la relégation sociale et le licenciement massif des récalcitrants. Il y a encore deux ans, le secret médical était considéré comme sacré, sa violation était criminalisée. Et maintenant, on devrait justifier de son état de santé à un inconnu pour avoir le droit de prendre un café en terrasse ? Il y a une dérive évidente, avec une radicalisation de ceux qui détiennent les instruments de pouvoir (…)
Le sujet n’est pas d’être “pour” ou “contre” le vaccin. On peut parfaitement être vacciné et opposé au pass vaccinal. De même, il est fréquent de ne pas être vacciné contre la COVID sans pour autant être un “antivaxx” primaire. Ma fille a fait ses 11 vaccins obligatoires et pourtant je suis résolument opposée à l’obligation vaccinale contre la COVID et au pass sanitaire. Il me semble que le doute devrait encore être permis au pays de Descartes ! Accessoirement, il y a eu de nombreux scandales sanitaires retentissants en France (le sang contaminé ou encore le Distilbène, le Mediator, la Dépakine, les implants mammaires PIP, etc.) qui rendent compréhensibles les précautions d’une partie de la population.
Par ailleurs, rappelons que l’obligation vaccinale, avec un produit en phase expérimentale, est illégale. Les vaccins actuels sont encore en phase III des essais cliniques jusqu’en 2022 voire 2023 pour certains. Cette obligation se heurte au libre consentement de la personne et ce droit est protégé au niveau national dans le code de la santé publique et au niveau européen par une directive du 4 avril 2001. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement met en place une obligation indirecte déguisée. (…)
Quand on est prêt à mettre au ban de la société des enfants dès 12 ans parce qu’ils ne sont pas vaccinés contre une maladie totalement inoffensive pour eux, oui je pense que l’on peut parler de basculement. Quand on importe les méthodes de l’Arabie Saoudite et du Pakistan, seuls pays au monde à avoir osé rendre la vie impossible aux non vaccinés pour mieux les contraindre, quand on singe la Chine qui prévoit d’interdire l’accès à l’hôpital ou à l’université aux non-vaccinés, oui il y a basculement.
Il y a quelque chose d’irréel à voir la France se mettre dans le sillon de ces régimes autoritaires avec une telle facilité, sans aucun débat ou presque, et par la volonté d’un seul homme… car si certains pays européens, comme l’Italie, ont pu mettre en place la vaccination obligatoire pour les soignants, aucun n’est allé jusqu’à empêcher toute vie sociale aux non-vaccinés à travers une politique de restriction générale qui s’appliquerait à l’ensemble de la population.
Il n’y a plus aucune proportionnalité entre la menace que représente le virus et la réponse qui y est apportée. Surtout il n’y a plus aucun équilibre entre la liberté et la sécurité, équilibre qui constitue pourtant l’ADN de nos démocraties. J’insiste : quelle logique y-t-il à vacciner sous la contrainte ceux qui ne craignent quasiment rien pour protéger… ceux qui sont déjà vaccinés ? (…)
Le mensonge est la marque de fabrique de ce gouvernement, auquel j’ajouterai la culpabilisation et l’intimidation. Rarement le peuple français aura à ce point été méprisé et pris pour des idiots. Il y a quelques semaines seulement, plusieurs membres de la majorité assuraient publiquement qu’il n’y aurait jamais ni pass sanitaire, ni obligation vaccinale. Macron lui-même maintenait cette position en décembre dernier. Comment ne pas comprendre la profonde crise de confiance de nos concitoyens envers la politique? (…)
Il y a manifestement une grande confusion entre contaminations, cas graves et mortalité. Le fait que le virus circule et que des personnes soient positives lors des tests ne signifie pas nécessairement que celles-ci soient « malades » avec des symptômes, encore moins qu’elles iront en réanimation et encore moins qu’elles en mourront. La moyenne d’âge des personnes décédées du COVID est de 81 ans et l’âge médian de 84. Nous connaissons aujourd’hui parfaitement les comorbidités, notamment l’obésité, qui font de telle ou telle personne un cas potentiellement à risque (…)
Ces gens n’ont que « liberté, égalité, fraternité » à la bouche mais que restera-t-il de la liberté quand tous les Français, y compris vaccinés, ne pourront plus boire un verre, acheter du pain ou aller au cinéma sans montrer leur pass et leur pièce d’identité ? Que restera-t-il de l’égalité quand des millions de Français, enfants compris, seront mis au ban de la société dans une France à deux vitesses ? Que restera-t-il de la fraternité quand demain il sera possible de refuser de soigner un patient à l’hôpital au prétexte qu’il n’est pas vacciné ? Quelle est la prochaine étape de cette logique folle ? Réserver les bureaux de vote aux français vaccinés pour les élections présidentielles ? Une chose est certaine, si nous ne sommes pas en dictature, en tout cas il est clair que nous ne sommes plus en démocratie représentative…