La décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a de quoi laisser rêveur. Les juges viennent, en effet, d’ordonner au maire de Clichy de reloger en urgence une quinzaine de familles en situation irrégulière, évacuées de l’immeuble qu’elles occupaient, frappé de « péril imminent ».
Ces familles représentent une quinzaine de personnes, selon l’AFP. Le maire de la commune constate en parallèle que près de trois mille personnes sont actuellement à la rue et trouve « scandaleux » que des familles en situation irrégulière passent en priorité.
À mon tour, je m’étonne que le maire s’étonne. Il y a tout de même plus urgent que les sans-abri français. Tout comme les tests PCR, que les migrants peuvent refuser, ce qui leur assure de rester en France, tandis que les Français non testés et/ou non vaccinés ont « une vie de merde », selon les propres mots d’un conseiller du pouvoir.
Autrefois, dans l’armée, on appelait cela « les conventions de manœuvre ». Une Jeep™ surmontée d’un panneau orange matérialisait un véhicule adverse. Quand elle était détruite à coups de balles à blanc, elle allumait ses feux de détresse. On n’avait plus qu’à y croire. C’était une variante adulte du vieux mot d’enfant « on dirait que tu serais mort ».
Le test PCR et les vaccins ? Convention de manœuvre. Le masque en papier pour faire barrage aux microbes ? Convention de manœuvre, encore. Et, donc, la solidarité envers les sans-abri, convention de manœuvre toujours. C’est pour ceux qui y croient : les Français sans logis, qui attendent un geste de l’État. Pour ceux qui croient que l’accueil est un dû, la CMU et la CAF des prérequis, le titre de séjour un accessoire, ces conventions n’ont pas cours. Un dépôt de plainte et puis voilà.
Ces familles ne seront jamais expulsées. Mieux : l’État est obligé de les loger. Ainsi va le monde, en attendant, peut-être, 2022.