Le billet de Patrick Parment
C’est l’éternelle litanie : mais qui sont ces foutus manifestants qui descendent dans la rue en plein mois d’août pour s’opposer au passe-sanitaire ? A en croire les médias, un ramassis de beaufs peu diplômés, chômeurs, sympathisants de partis extrêmes comme le RN ou les Insoumis. Bref la France des tarés. On retrouve exactement le même schéma qu’avec les Gilets jaunes auxquels d’ailleurs on les associe.
Les Instituts de sondages (où puisent les médias) ont ressorti leurs vieilles archives remises à jour : jeunes à 45% (donc fatalement irresponsables car ils ne savent pas de quoi ils parlent) issus évidemment des classes populaires (on n’y voit pas en effet les rejetons de Bernard Arnault, Bolloré, Pinaut, etc.), ouvriers à 40%, chômeurs assurément à 47% donc peu diplômés (dans une France où les surdiplômés ne trouvent pas de boulot !) et évidemment membres du RN et des Insoumis. A cela, on ajoute une pincée de Gilets jaunes, et le tour est joué.
Mais ce n’est pas tout. Dans tout ce ramassis de tarés 94% voient un danger dans un vaccin « sur lequel on manque de recul » ; 88% jugent que le passe sanitaire « est une atteinte aux libertés et 89% qu’il y a d’autres moyens de lutter contre le covid 19 que la vaccination ». Et cerise sur le gâteau, la conclusion qui tue et rassure Macron, 57% des Français soutiennent le passe sanitaire. Donc, malgré tout, 43% de la population est contre. En démocratie, si d’aventure nous le sommes encore, voici qui demande réflexion. Car la plupart des manifestants interrogés – ceux qui sont interrogés par les téloches – clament haut et fort qu’ils ne sont pas contre la vaccination, ils sont contre le passe sanitaire. Hier, le pouvoir a marginalisé le Front national, Macron a ignoré les Gilets jaunes et aujourd’hui, de nouveau le peuple est dans la rue.
Alors oui, qui sont-ils ? Tout simplement une large frange du peuple français qui en a ras-le-bol qu’on le prenne pour une truffe, ras-le-bol de cet autoritarisme « démocratique » qui n’ose pas dire son nom. Bref, cette France non représentée comme l’était le Front national ! Sauf qu’ici les manifestants n’ont rien à voir avec les politiques. Ici c’est bel et bien la classe moyenne qui défile. Celle que tous les gouvernements pressurent au nom du libéralisme et de l’intérêt des actionnaires des entreprises du CAC 40.