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Le salafisme en France, produit d’une lâcheté collective

Interdire le salafisme en France ? C’est ce que défend à son tour Xavier Bertrand, candidat déclaré à la présidence de la République. Ce lundi, sur Europe 1, le président des Hauts-de-France a précisé : « On ne peut interdire de penser, mais de pratiquer et de ne plus diffuser ces idées séparatistes. Il y a 90 à 100 mosquées salafistes en France. Qu’est-ce qu’on attend ? (…) ».

Avant lui, dès 2016, Nathalie Kosciusko-Morizet, à droite, et Manuel Valls, à gauche, avaient avancé une même suggestion visant à sanctionner cette idéologie anti-occidentale. Il lui est reproché notamment de défendre la supériorité de la loi religieuse sur la loi de la République et de prôner la soumission de la femme. NKM avait proposé, pour asseoir légalement cette interdiction, de faire valoir une « dérive sectaire » de l’Islam et une « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Bertrand voudrait, lui, un référendum pour renforcer la place de la laïcité. En réalité, cette volonté récurrente de proscrire une pratique n’est guère réaliste : elle reviendrait à censurer le Coran, puisque le salafisme en est son expression littérale. C’est la sourate 33-33 qui ordonne aux femmes : « Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’Islam ». C’est la sourate 4-34 qui, s’adressant aux hommes, décrète : « En ce qui concerne les femmes dont vous craignez qu’elles ne perturbent l’harmonie conjugale, réprimandez-les, ensuite bannissez-les dans des lits à part, et frappez-les ».

La question qui est à poser n’est pas : faut-il interdire le salafisme ? Mais : qu’est-ce qui a permis à cette idéologie répulsive de s’installer dans une partie de la communauté musulmane française ? Cet islamo-fascisme, est évidemment un danger pour l’Occident. Mais ce totalitarisme a conquis sans entraves, en une génération, une partie des cités. Il a profité pour cela du vide culturel et religieux créé par les dirigeants successifs et le système qui les a soutenus. Ce sont ces irresponsables qui ont des comptes à rendre. Aller à la source du salafisme ne fait pas seulement remonter au Coran et à ses sourates machistes et violentes.

Cette exploration oblige à se confronter aux idéologues de la diversité, de la repentance unilatérale, de la haine de soi. Ce sont ces lâches et ces traîtres qui ont désarmé la France et l’ont rendue vulnérable. Le salafisme ne sera jamais vaincu par ceux qui, comme NKL naguère, combattent aussi « la régression identitaire » et qui voient dans la défense de l’idée nationale, des racines chrétiennes et des frontières une ignominie. Le salafisme est le produit de la décadence de l’Occident et de la démission des « élites » françaises. On aimerait que le gouvernement exerce sa brutalité légale non contre ceux qui s’opposent au passe sanitaire mais contre les déconstructeurs de la nation, ces idiots utiles du salafisme.

Bertrand s’alarme aujourd’hui avec raison. Mais n’a-t-il pas lui même contribué à diaboliser ceux qui alertent depuis des décennies sur l’aveuglement face à l’islam politique ?

Ivan Rioufol

Texte daté du 24 août 2021 et repris du blog d’Ivan Rioufol

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