Marine Le Pen a dévoilé les grandes lignes de sa politique migratoire. Un projet de loi devra être adopté par les Français par référendum. Elle explique dans Valeurs Actuelles :
Ce référendum sera organisé le plus rapidement possible après mon élection. Une fois la séquence électorale des présidentielles et des législatives terminée, ce sera l’une des premières mesures mises en place. On ne peut pas organiser un référendum sans débat, je veux que les Français se saisissent de ce sujet et qu’ils votent en toute connaissance de cause, en ayant étudié mon projet de loi.
Pourquoi prendre le risque d’organiser une sorte de troisième tour de la présidentielle sur un sujet aussi fondamental ?
Je propose un bouleversement du droit de la nationalité et de la politique d’immigration. Ce projet de loi comporte des révisions constitutionnelles, ce n’est pas anodin. Il y a une partie législative et des ordonnances qui seront présentées avant les élections. Ce texte doit avoir la force que donne le référendum, s’appuyant directement sur l’avis du peuple français. Bien sûr, il y aura des contestations, mais parce qu’il sera l’émanation de la volonté du peuple, je pense que les démocrates l’accepteront plus facilement que si nous étions passés par des procédures plus classiques.
Votre simple élection ne suffit pas à valider ce projet que vous portez depuis plus de 40 ans ? Les Français le connaissent.
J’aurais très bien pu dire, effectivement, que tout le monde sait ce que je propose depuis des décennies, donc, une fois élue, je peux appliquer mon projet. Pour ma part, c’est vraiment une philosophie, celle de redonner au peuple français la maîtrise de son destin. Ça fait quarante ans qu’on lui impose une politique d’immigration sur laquelle on ne lui a jamais posé la moindre question. Ce référendum est une réparation. Je répare quarante ans de mépris, quarante ans de négation de la volonté du peuple, je répare 2005.
Une manière aussi de contourner l’éventuel manque de majorité au Parlement ?
C’est vraiment un choix politique, pas un choix exclusivement tactique. Le prochain président élu aura une majorité, tout comme Emmanuel Macron l’a eue en 2017. Le quinquennat est ainsi fait qu’automatiquement, il y a une majorité après les présidentielles. J’ai peu d’inquiétude sur le sujet. Les Républicains ont aujourd’hui du mal à ne pas se positionner contre l’immigration, sous la pression de l’électorat, ils sont obligés de se soumettre. […]
C’est surtout une façon de contourner une censure quasi-certaine du conseil constitutionnel.