Le 20 janvier prochain marquera le lancement d’un nouveau magazine trimestriel, La Furia. Laura Magné, sa directrice de la publication et rédactrice en chef, se confie à Boulevard Voltaire.
Laura Magné, dans les pages de La Furia, on retrouvera notamment Papacito, Laurent Obertone, Marsault et d’autres contributeurs comme Julien Rochedy. D’où vous est venue cette idée ?
L’idée a germé simplement entre nous quatre. Nous voulions nous réinventer, diversifier et peut-être muscler notre jeu. Les auteurs étaient connus pour leurs productions littéraires et leur présence en librairie. La création d’un magazine est venue comme une évidence : assurer une présence en kiosque. Cela permettait également aux auteurs d’offrir un nouveau contenu, plus court, plus fou aussi, s’inscrivant totalement dans l’actualité. Et de permettre à tous les contributeurs – divers et variés – d’être sur un seul support.
Le secteur de la presse papier n’est pas dans son meilleur jour, vous faites donc un pari risqué. Pensez-vous que La Furia puisse se faire une place au milieu des centaines de revues politiques qui existent actuellement dans le pays ?
Depuis que les auteurs sont présents en librairie, nous constatons une chose essentielle : les ventes sont là et sont très importantes, et ce, même si elles ne sont pas toujours assumées. Il semblerait que depuis quelques années, pour ne pas dire quelques mois, le vent tend à tourner vers une ambiance plus « réactionnaire ». Le lectorat est fatigué de lire sans cesse les mêmes points de vue, les mêmes auteurs, les mêmes avis, et se tourne de plus en plus vers des médias alternatifs – souvent connotés à droite, d’ailleurs. Pour le moment, la course aux abonnements prouve que le lectorat est dans l’attente : 12.000 abonnements pour quatre numéros en à peine deux semaines de campagne, ça laisse présager plus des 15.000 abonnements espérés ! Il est encore tôt pour savoir précisément comment sera accueilli le premier numéro de La Furia, mais une chose est sûre : il est attendu.
La Furia, c’était le nom donné à la cavalerie française, réputée pour ses charges dévastatrices sur les ennemis de la nation. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Pour paraphraser Laurent Obertone, cette revue s’apparentera à « une charge de cavalerie lourde ». Il y a une notion de combat évidente, un combat intellectuel, culturel, littéraire. Le nom de la revue fait également référence aux Furies, déesses de la vengeance, chargées de rétablir la justice du vivant des criminels. Tout un programme… !
Que retrouvera-t-on, dans les colonnes de votre revue ? Quel format d’articles ? Entretiens, enquêtes, éditos ?
Les formats seront divers, vous y retrouverez des chroniques culturelles, sociétales, politiques, musicales. Bien sûr, il y aura des éditos, des entretiens également. Dans l’idée de réhabiliter tout le charme des revues satiriques – Hara-Kiri, par exemple –, il y aura également du roman-photo et beaucoup d’illustrations.
L’édition d’une revue trimestrielle représente un coût financier non négligeable. Pensez-vous que les rentes apportées par les abonnements suffiront à pérenniser le futur de La Furia ? Comptez-vous ouvrir vos pages à des encarts publicitaires ?
Les auteurs concernés ont toujours pu vivre de leurs ouvrages, nous avons confiance en nos lecteurs et sommes confiants quant à l’avenir. Nous ne sommes pas fermés aux encarts publicitaires à partir du moment où ils sont « cohérents » avec l’ensemble du projet.
À terme, comptez-vous accueillir d’autres auteurs dans vos colonnes ? Si oui, avez-vous déjà quelques noms en tête ?
Bien sûr ! Nos pages sont ouvertes à toute personne de talent. Pour le moment, pas de noms à donner, mais la communication aura lieu en temps et en heure.
Geoffroy Antoine