Un article surréaliste de France Bleu, en date du 3 novembre dernier, nous informe d’un rebond de l’épidémie de Covid-19 dans la Creuse¹. Des foyers d’infection (ou clusters si vous êtes un Américain) auraient été causés, d’après l’Agence régionale de santé, par des thés dansants, des concours de pétanque, des soirées moules-frites ou des repas d’anniversaire. Le ton est évidemment culpabilisateur : « pour la première fois depuis des mois une personne est en réanimation à l’hôpital de Guéret. Son état de santé n’est pas alarmant. Le nombre de malades hospitalisés dans le département augmente également. » Une personne en réanimation et la République tremble… Quant au fameux taux d’incidence, dont on nous alerte qu’il est en augmentation, il est à 1 pour 1 000 : un « contaminé », soit un positif (donc pas nécessairement un malade, et encore moins un malade hospitalisé), sur 1 000 habitants du département.
La psychose dans laquelle nous vivons est tout à fait inquiétante. Elle dévitalise les Français, les plonge dans l’inquiétude permanente et décourage certainement la natalité en même temps qu’elle assombrit l’avenir. D’un point de vue identitaire, la coronafolie est désastreuse. En ciblant les rassemblements, occasions de tisser le lien communautaire par la sociabilité naturelle, la politique sanitaire détruit lentement mais sûrement l’identité collective de la population, forgée dans les moments partagés. Ceux-ci sont d’autant plus vitaux dans des régions rurales comme la Ceuse, victimes d’une désaffection économique et administrative.
La culpabilisation sape l’équilibre mental de la population. Rappelez-vous de Noël dernier. « On coupe la bûche de Noël en deux, papy et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger », avait préconisé Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, mardi 24 novembre 2020². Chaque individu est renvoyé à une responsabilité sanitaire démesurée, faisant reposer sur ses épaules les manquements de l’Etat, notamment la gestion des places à l’hôpital. Cet individualisme malsain, qui invoque la responsabilité au sacrifice de la liberté, isole psychologiquement chaque Français dans un cercle vicieux d’inquiétudes moralement destructrices. Pour beaucoup, le seul moyen d’accepter cette situation, et de se rassurer, est de commuer la contrainte en « devoir civique », selon un discours médiatique bien rôdé. Les gestes-barrière sont « citoyens », le masque est « citoyen », la vaccination est un « acte citoyen ». Cette dissonance cognitive est bien la preuve que nous sommes dans un état de servitude volontaire.
Jugé plus grave que le grand remplacement, le Covid-19 a bien failli nous faire oublier le risque de disparition du peuple français. La covidisation du débat public, ramenant toute problématique à la situation sanitaire du pays, a occulté les problèmes générés par l’immigration-invasion. Suprême hypocrisie : tout le monde devait s’isoler sauf le pays, qui, les premiers mois, de façon tout à fait incohérente, est resté ouvert au monde entier. Si l’identité d’une nation est l’âme d’un peuple, sa sauvegarde devrait être aussi importante pour un individu que sa santé physique.
Clément Martin