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L’Ecole en grève : autopsie d’une exaspération

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Le macronisme, par ses improvisations sanitaires, est en train de se mettre l’Ecole à dos. L’appel à la grève, lancé pour jeudi par l‘ensemble des fédérations de l’Education nationale, s’annonce très majoritairement suivi dans le premier degré. Les protestataires contestent la succession de protocoles disparates imposés dans la panique par une caste de technocrates coupés de la vie des gens ordinaires. Critiquant ce mouvement, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a déclaré mardi : « On ne fait pas grève contre un virus ».

Après les premières mobilisations de la mi-juillet qui répondaient à l’annonce d’Emmanuel Macron de généraliser le passe sanitaire, le chef de l’Etat avait semblablement déclaré : « Je ne crois pas qu’il y ait une grande efficacité à manifester contre un virus ». Or cette manière de prendre les gens pour des imbéciles est au cœur de l’exaspération populaire qui s’installe dans la société. Un sondage Elabe enregistre ce mercredi, pour la première fois, une forte baisse des intentions de vote pour le président sortant. Après son agression contre les non-vaccinés («  j’ai très envie de les emmerder »), Macron serait à 50-50 au second tour face à Valérie Pécresse (54,5% face à Marine Le Pen). L’instrumentalisation du Covid par l’Etat-mamma fait apparaître une méthode de gouvernance concentrée dans les mains d’un exécutif incapable d’entendre d’autres avis que ses certitudes. La décision précipitée de Jean Castex, lundi soir, d’assouplir le dernier protocole pour les élèves « cas contacts » est venue confirmer l’amateurisme de l’Etat hygiéniste, producteur de normes trop souvent ubuesques.

On peut néanmoins faire le reproche aux syndicats d’être tombés dans le piège de l’hystérie sanitaire. Elle réduit tout à la peur du virus. Alors qu’Eric Zemmour a présenté hier son projet de refondation pour l’Ecole, construit pour l’essentiel sur un retour aux fondamentaux, les grévistes n’expriment aucune idée politique novatrice. Ils illustrent, dans leur dépolitisation des enjeux, cette réflexion cruelle de Marcel Gauchet entendue ce matin sur Europe 1 : « Nous ne sommes plus les inventeurs du monde qui vient ». Si l’on comprend bien les protestataires, il faudrait encore davantage de protections sanitaires et de fermetures de classes : une position difficilement compréhensible alors que Blanquer a au moins réussi à maintenir au maximum les écoles ouvertes. En réalité, si les acteurs de l’Education nationale ont de bonnes raisons de dénoncer les méthodes autocratiques du gouvernement, ils ont tort de ne pas s’arrêter au sort des jeunes élèves. Ce sont eux les vrais victimes expiatoires, à qui l’Etat « humaniste » impose sadiquement des tests, des masques, des discours anxiogènes et culpabilisants. Des troubles psychiatriques ou dépressifs sont constatés chez beaucoup d’enfants. Les suicides augmentent. Il est urgent pour l’Ecole de revenir à la normale. De revenir à la raison.

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