Lorsque le socialiste italien David Sassoli fut élu à la présidence du Parlement européen, en juillet 2019, nous n’eûmes droit qu’à des éloges sur sa carrière et à des prophéties sur l’efficacité qui n’allait pas manquer de caractériser son action. Les diverses chaînes d’information de Radio France furent alors unanimes. En voici un exemple avec un article du site internet de FranceTV info :
» Juste avant le vote, il avait promis un Parlement « moderne, plus transparent, éco-durable, accessible aux citoyens ». L’eurodéputé social-démocrate italien David Sassoli a été élu président du Parlement européen, mercredi 3 juillet, pour un mandat de deux ans et demi. Cet homme de 63 ans a recueilli 345 voix au deuxième tour sur 667 votants, et donc la majorité absolue des suffrages exprimés à bulletin secret par les eurodéputés réunis à Strasbourg.
Le nouveau président est un ancien journaliste ayant entamé en 2009 une nouvelle carrière d’eurodéputé sous les couleurs du centre gauche. Agé de 63 ans, il était le candidat des sociaux-démocrates, deuxième famille du Parlement, pour succéder à un autre Italien, Antonio Tajani, un proche de Silvio Berlusconi issu pour sa part du PPE (droite).
Son élection permet à l’Italie de se maintenir à l’un de ses trois postes européens importants, après de départ de Mario Draghi (Banque centrale européenne) et de Federica Mogherini (cheffe de la diplomatie), mais il ne sera clairement pas un allié pour le gouvernement populiste au pouvoir à Rome.
David Sassoli est né le 30 mai 1956 à Florence, en Toscane, et après des études de sciences politiques, il a commencé à collaborer avec de petits journaux et des agences de presse. Il a notamment été embauché par la RAI en 1992, où il est ensuite devenu présentateur du journal télévisé sur la première chaîne publique.
Le coup de foudre pour la politique arrive en 2009, quand l’ex-maire de Rome de gauche Walter Veltroni organise la fusion de deux grands partis de gauche et centre-gauche, un projet auquel David Sassoli se rallie immédiatement et qui donne naissance au Parti démocrate (PD). Candidat aux élections européennes, il est élu sur une liste de ce parti.
David-Maria Sassoli revendique notamment la paternité de « la plus importante réforme ferroviaire de l’Union européenne – la loi européenne Sassoli-Dijksma – qui a été adoptée en 2017 après trois années de négociations compliquées ».
La désignation de son successeur s’est faite non sans difficultés dès lors qu’il est apparu, au fil d’interminables négociations comme l’Union européenne en a le secret, que ce serait probablement une femme et, pire encore, une opposante résolue à… l’avortement ! La députée maltaise conservatrice Roberta Metsola avait en effet toutes les chances d’être élue (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/12/18/les-magouilles-des-deputes-europeens-ont-des-chances-de-porter-une-adversaire-de-livg-a-la-tete-du-parlement-de-strasbourg-un-miracle/).
Et ce qui devait arriver arriva. Roberta Metsola a été très largement élue, hier mardi 18 janvier.
Ce qui a donné immédiatement lieu à la publication par le quotidien Le Monde de l’un de ses articles perfides dont lui aussi a le secret :
Mais c’était sans compter avec le commentaire du journaliste chargé du journal de 13 heures, l’inénarrable Bruno Duvic : » Le Parlement européen dirigé par une opposante à l’avortement, la Maltaise Roberta Metsola élue ce matin mais…
SES POUVOIRS SONT LIMITÉS. »
(https://www.franceinter.fr/emissions/le-13-14/le-13-14-du-mardi-18-janvier-2022)
Ouf ! On respire. Il n’y a rien a craindre d’une présidente sans pouvoir… Et plus de 220 000 enfants à naître pourront continuer de disparaître sans bruit et sans que personne ne s’en émeuve.
Une remarque cependant. Nous n’avions pas eu connaissance de ladite limitation des pouvoirs du président du Parlement européen. Sans doute un changement intervenu discrètement, dans la nuit du 17 au 18 janvier…
Ces militants sont des clowns, mais tristes et cruels.
Le 19 janvier 2022.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.