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L’immigration extra-européenne est repartie fortement à la hausse en France en 2021

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 La déferlante migratoire en France, un temps ralentie par le Covid-19, repart à la hausse. Il y a quelques jours, un article d’André Posokhow revenait sur l’augmentation des naturalisations. Aujourd’hui, Paul Tormenen évoque lui aussi les chiffres officiels et pointe du doigt leur augmentation. Un constat dramatique.
Polémia

Le ministère de l’Intérieur vient de rendre publics les principaux chiffres de l’immigration en France en 2021. Ils montrent que, après un léger infléchissement en 2020, les extra-Européens sont de plus en plus nombreux à s’installer en France. L’immigration extra-européenne est non seulement massive. Elle est très majoritairement subie : l’année dernière comme les années précédentes, l’immigration de travail n’a représenté qu’une infime partie des titres de séjour délivrés. Si les flux entrants sont considérables, on ne peut pas en dire autant du nombre des éloignements des étrangers en situation irrégulière. En dépit des rodomontades du ministre de l’Intérieur, les retours forcés des clandestins sont pratiqués au compte-gouttes. Les retours forcés des Algériens en situation irrégulière sont même à l’arrêt. Dans le domaine migratoire comme dans d’autres, le quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève sur un bilan catastrophique.

Les principaux chiffres de l’immigration en 2021

271 700 titres de séjour délivrés + 22 % par rapport à 2020
733 069 visas délivrés + 2,9 % par rapport à 2020
117 508 premières demandes d’asile

 

(en et hors GUDA)

+ 12,85 % par rapport à 2020
94 092 acquisitions de la nationalité française + 53,3 % par rapport à 2020
13 403 éloignements + 8,2 % par rapport à 2020

 

− 74,2 % par rapport à 2012

16 819 sorties du territoire suite à une OQTF* + 5,5 % par rapport à 2020

* OQTF : obligation de quitter le territoire français.

2021, l’année de la reprise de l’envolée de l’immigration

L’année 2020 avait été marquée par un arrêt brutal des déplacements internationaux à compter du mois de mars. Cela avait entraîné un léger infléchissement de la folle progression de l’immigration extra-européenne que connaît la France depuis plusieurs années. Mais, comme les chiffres du ministère de l’Intérieur en témoignent, le répit n’aura été que de courte durée. Il n’y a rien d’étonnant à cela : de multiples droits individuels permettent à un nombre croissant d’extra-Européens de s’installer en France, indépendamment de toute considération économique, sociale et culturelle.

Les limites du recensement de ministère de l’Intérieur

Il est important de souligner les limites des statistiques fournies par le ministère de l’Intérieur. Elles ne prennent pas en compte certaines catégories de population arrivées en France dans l’année :

  • les dits « mineurs non accompagnés », qui se voient délivrer un titre de séjour à leur majorité ;
  • les demandeurs d’asile, qui se verront attribuer un titre de séjour pour motif humanitaire si leur demande est acceptée ;
  • les innombrables clandestins qui arrivent en France, le ministère de l’Intérieur ne communiquant épisodiquement que le nombre des refus d’entrées aux frontières nationales.
  • https://www.polemia.com/la-methode-pour-en-finir-avec-le-lobby-immigrationniste-en-france/

Les visas

Le nombre de visas délivrés à des ressortissants de pays tiers est passé de 712 317 en 2020 à 733 069 en 2021. Le ministre de l’Intérieur a annoncé le 29 septembre 2021 qu’il allait réduire drastiquement le nombre de visas délivrés aux ressortissants des pays du Maghreb. L’objectif affiché est de contraindre les gouvernements de ces pays à délivrer davantage de laissez-passer consulaires afin d’éloigner les clandestins maghrébins. En dépit de ces déclarations, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie figurent parmi les quatre premiers pays d’origine des titulaires des visas délivrés l’année dernière. Le nombre de refus de visas (194 181) a été trois fois moins important en 2021 qu’en 2019 (686 862).

Des premiers titres de séjour en forte progression

Les 271 675 premiers titres de séjour délivrés en 2021 représentent une augmentation de 22 % par rapport à 2020. Depuis le début du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron en 2017, l’administration française a délivré près de 1 278 370 premiers titres de séjour à des extra-Européens.

L’immigration extra-européenne en France est avant tout subie : les 36 560 extra-Européens autorisés à venir travailler en France en 2021 ne représentent qu’une infime proportion (13,4 %) des étrangers à qui un titre de séjour a été accordé. Les autres motifs d’admission (regroupement familial, humanitaire, etc.) relèvent de droits de tirage quasi illimités à venir dans notre pays.

Motifs d’admission 2015 2019 2020 2021
Économique 20 628 39 131 26 950 36 560
Familial 90 113 90 502 75 245 88 225
Étudiants 70 023 90 336 71 900 85 080
Humanitaire 22 903 37 851 32 080 43 200
Divers 13 866 19 586 14 360 18 610
Total 217 533 277 406 220 535 271 675

Le regroupement familial est le principal motif de délivrance des premiers titres de séjour. 88 225 extra-Européens en ont bénéficié en 2021, un chiffre en progression de 16,2 % par rapport à 2020.

Les titres de séjour délivrés pour le motif très vague de « liens personnels et familiaux » (16 055) prennent une importance croissante.

Avec 43 200 titres de séjour délivrés, les admissions pour motif humanitaire sont en augmentation de 31 % par rapport à 2020. Comme s’il fallait en ajouter, le gouvernement adresse un très mauvais signal en accordant toujours plus de titres de séjour à des mineurs non accompagnés à leur majorité (10 685 en 2021).

En dépit de la saturation ponctuelle de certains services de l’hôpital public, les autorités ont accordé 4 050 titres de séjour pour soins, un dispositif dont un rapport du service médical de l’OFII soulignait le caractère particulièrement favorable en France au regard des autres pays européens (1).

En 2020, les premiers pays d’origine des bénéficiaires de nouveaux titres de séjour étaient de culture musulmane : Maroc (30 218), Algérie (23 918) et Tunisie (15 466).

Une immigration peu qualifiée et éloignée culturellement

Alors que les expatriations de jeunes Français, souvent diplômés, s’accélèrent, la population immigrée en France est moins qualifiée que les natifs : en 2020, 38 % des immigrés avaient un niveau scolaire égal ou inférieur au brevet des collèges, contre 19 % pour les natifs. L’immigration en France se caractérise également par un nombre important de non-Européens et de personnes de culture musulmane : 70 % des immigrés résidant en France sont nés sur le continent africain, dont près des deux tiers au Maghreb (2).

Le nombre de demandes d’asile en France repart à la hausse

Le ralentissement de l’activité de l’OFPRA en 2020 n’aura été que temporaire : les premières demandes d’asile recommencent à augmenter fortement. Elles ont été au nombre de 117 508 en 2021 (en et hors guichet unique de demande d’asile), soit une progression de 12,85 % par rapport à 2020.

Les déboutés de l’asile dans un autre pays européen sont toujours plus nombreux à considérer la France comme le pays de dernier recours. Près d’un demandeur d’asile sur deux entré dans le dispositif national d’accueil était en « procédure Dublin », en général débouté de l’asile dans un autre pays européen (3).

Les demandeurs d’asile sont très souvent issus de pays de culture musulmane : Afghanistan (1re position avec 16 126 demandeurs), Bangladesh (3e position avec 6 232 demandeurs), Guinée (4e position avec 5 286 demandeurs).

  2018 2019 2020 2021
Premières demandes en GUDA 126 671 138 240 81 669 104 577
Réexamens en GUDA 11 178 12 863 11 757 16 977
Demandes hors GUDA 24 791 26 539 22 462 12 931
Total 162 640 177 642 115 888 134 485

GUDA : guichet unique pour demandeurs d’asile.

Source : ministère de l’Intérieur.

Plus globalement, l’OFPRA a rendu au cours de l’année 2021 près de 140 000 décisions, avec un taux de protection de 25,7 %. Elle a donc estimé que la très grande majorité des demandes d’asile n’était pas justifiée, ce qui confirme le détournement massif de l’asile par des migrants économiques.

En dépit du nombre considérable de demandes d’asile déposées en France, le gouvernement a multiplié en 2021 les initiatives pour accueillir toujours plus de migrants :

  • l’OFII a participé à 17 opérations de « relocalisation » de migrants à partir de pays de premier accueil : Italie, Malte et Grèce (4) ;
  • l’OFPRA a organisé 21 missions de « réinstallation » (en Égypte, Jordanie, Liban, Rwanda, Cameroun, etc.) et 9 missions de relocalisation (en Grèce et en Italie) (5) ;
  • les autorités françaises ont mis en place un couloir aérien durant le second semestre 2021, qui a permis à plusieurs milliers d’Afghans de venir s’installer en France (6).

Des acquisitions de la nationalité française pléthoriques

Un récent rapport de la Cour des comptes en faisait le constat : les conditions d’attribution de la nationalité française sont peu exigeantes (7). Les entretiens d’assimilation sont parfois superficiels, le niveau d’exigence en matière de maîtrise de la langue française est faible, les conditions de durée de séjour sont moins exigeantes que chez nos voisins.

Ces carences dévalorisent les naturalisations des citoyens adhérant sans réserve aux valeurs et à la culture de notre pays. Mais elles n’empêchent pas le gouvernement Castex de privilégier le quantitatif sur le qualitatif : le nombre d’acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration est le plus important des cinq dernières années et s’élève à 94 092, soit une augmentation de 53,3 % par rapport à l’année 2020. L’acquisition de la nationalité française par décret a progressé en 2021 de… 79 % par rapport à 2020 ! Depuis le début du mandat présidentiel d’E. Macron, ce ne sont pas moins de 393 625 étrangers qui se sont vu accorder la nationalité française. La proximité des élections n’a sûrement aucun rapport avec cette ardeur à décerner des cartes nationales d’identité.

L’incurie du gouvernement français en matière d’éloignements

Si le quinquennat d’Emmanuel Macron a été marqué par une débauche de moyens pour accroître l’immigration extra-européenne, l’échec pour reconduire dans leurs pays les étrangers en situation irrégulière est patent.

Les clandestins sont en effet de plus en plus nombreux en France, en dépit des dizaines de milliers de régularisations accordées chaque année. La progression continue du nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’État en est une triste illustration. En 2021, les éloignements, et plus globalement les sorties du territoire des clandestins, ont été particulièrement peu nombreux :

  2020 2021 Progression
Retours forcés 9 111 10 091 + 10,08 %
Retours spontanés 1 615  1 742 + 7,49 %
Éloignements aidés 1 658  1 570 − 5,3 %
Départs volontaires aidés    930  1 415 + 52,2 %
Total sorties du territoire 15 949 16 819 + 5,5 %

La quasi-absence d’éloignements de Maghrébins en situation irrégulière est particulièrement problématique. Le gouvernement français a en effet le plus grand mal à renvoyer dans leurs pays les clandestins maghrébins présents en France : le ratio entre le nombre de Maghrébins sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et le nombre de personnes effectivement expulsées oscillait pendant les sept premiers mois de l’année 2021 entre 0,3 % pour les Algériens et 4 % pour les Tunisiens. La stratégie diplomatique du gouvernement français afin de contraindre les gouvernements des pays du Maghreb à délivrer des laissez-passer consulaires est un échec total. Les autorités algériennes n’accepteraient tout simplement plus aucun retour forcé depuis la France (8).

Perspectives

La réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en avril 2022 pourrait bien consacrer la submersion migratoire de la France. De nombreux facteurs y concourent.

En Afrique, la progression constante de la population conjuguée à la pauvreté, au désœuvrement d’une partie de la jeunesse et aux conflits contribue à l’émigration – très souvent clandestine – d’Africains toujours plus nombreux en Europe.

Cette pression migratoire est tangible dans les pays européens dits de premier accueil (Italie, Espagne). Le flux d’immigration clandestine par la voie maritime entre l’Afrique du Nord et le sud de l’Europe se pérennise, avec l’assentiment de la Commission européenne et l’aide des bateaux de passeurs et d’ONG qui croisent en mer Méditerranée. En 2021, pas moins de 112 850 clandestins sont arrivés sur les côtes espagnoles, italiennes et grecques, ce qui représente une progression de 40 % par rapport à 2020 (9).

L’espoir suscité dans les pays du Maghreb par le mouvement dit du « printemps arabe » a fait long feu. De nombreux jeunes Maghrébins ne voient leur salut que dans leur installation dans un pays européen, en particulier en France, fût-ce en y venant clandestinement. En 2021, les Maghrébins arrivés clandestinement en Espagne et en Italie par la voie maritime figurent parmi les nationalités les plus représentées (10).

Aux frontières nationales françaises, l’explosion du nombre des refus d’entrées tant à la frontière avec l’Espagne (31 200 au cours des huit premiers mois de l’année 2021) qu’avec l’Italie (26 000 non-admissions au cours des dix premiers mois de l’année) est un indicateur de l’ampleur de l’immigration clandestine à destination de la France (11).

En France

Les résultats catastrophiques des autorités françaises en matière d’éloignements des clandestins envoient un très mauvais signal à tous les aspirants à la migration.

Les dernières années ont montré que les droits permettant aux extra-Européens de s’installer en France (regroupement familial, asile, MNA, etc.) conduisent mécaniquement à une hausse constante de l’immigration. Emmanuel Macron entend non seulement ne limiter aucunement ces droits, mais au contraire instaurer des mécanismes pérennes de répartition entre pays européens des clandestins fraîchement arrivés (12). Il peut désormais compter sur un précieux allié avec le nouveau gouvernement allemand de gauche pour réaliser ce type d’opérations. E. Macron s’inscrit également totalement dans l’orientation de la Commission européenne visant à accroître considérablement l’immigration de travail extra-européenne (13).

Un autre facteur favorisant la poursuite de l’immigration en France est l’importance de la diaspora africaine dans notre pays. E. Macron fait d’ailleurs des diasporas africaines l’un de ses cœurs de cible électoraux (14).

L’élection présidentielle qui aura lieu en avril 2022 va être déterminante pour l’avenir de la population française. Si les Français donnent majoritairement leurs suffrages à Emmanuel Macron, l’immigration croissante accélérera la paupérisation, l’islamisation et la communautarisation du pays. Le point de non-retour est proche. L’heure du choix également.

Paul Tormenen 27/01/2022

(1) Cité par la proposition de loi n° 2577 visant à réformer l’accès aux soins des demandeurs d’asile. Assemblée nationale. 14 janvier 2020.
(2) « L’immigration qualifiée : un visa pour la croissance ». Conseil d’analyse économique. Novembre 2021.
(3) Tweet de l’OFII. 19 janvier 2022.
(4) Tweet de l’OFII. 5 janvier 2022.
(5) « Premières données de l’asile 2021 ». OFPRA. 20 janvier 2022.
(6) « 2 600 Afghans évacués vers la France : “La prochaine étape pour eux, c’est la route vers l’autonomie” ». InfoMigrants. 31 août 2021.
(7) « Naturalisations. L’effrayant manque d’exigence des autorités françaises ». Polémia. 20 août 2020.
(8) « Immigration clandestine : l’Algérie “n’accepte plus aucun retour forcé depuis la France” ». Valeurs actuelles. 20 janvier 2022.
(9) Sea arrivals. 2021 Operational portal. UN HCR.
(10) « Expulsions des clandestins maghrébins : zéro pointé pour le gouvernement français ». Breizh Info. 4 janvier 2022.
(11) « Explosion du nombre de migrants dans les Alpes-Maritimes ». Le Figaro. 29 décembre 2021. « La France réticente à rouvrir tous ses postes-frontières avec l’Espagne ». El Confidencial. 3 novembre 2021.
(12) « Discours du Président de la République devant le Parlement européen – Strasbourg, le mercredi 19 janvier 2022 ». Site de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.
(13) « Présidentielle 2022 : la botte secrète d’Emmanuel Macron pour séduire les diasporas ». La Lettre A. 20 janvier 2022.

Crédit photo : Kripos_NCIS [CC BY-ND 2.0]

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