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Bruno Mégret : “Je soutiens Eric Zemmour parce qu’il incarne la bonne voie pour nos idées et pour la France”

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Bruno Mégret apporte son soutien à Eric Zemmour pour l’élection présidentielle car ” il est en train de tenter la création d’une force nouvelle de vraie droite susceptible de rassembler ceux qui votent aussi bien LR que RN”. Extrait de son entretien avec l’Express :

L’Express : Vous êtes retiré de la vie politique mais vous en restez un observateur assidu. Que vous évoque aujourd’hui la configuration du paysage politique à droite ? 

D’abord, et c’est le plus important, la droite est dans une dynamique de victoire. Elle a remporté une victoire idéologique sur la gauche, dont les thèmes traditionnels sont en plein déclin. Les idées de droite contre l’immigration, l’insécurité ou le mondialisme, autrefois diabolisées, sont maintenant au premier plan des préoccupations des Français. Plus personne aujourd’hui n’oserait dire que l’immigration est une chance pour la France ou que la mondialisation a apporté la prospérité. 

Cette victoire idéologique débouche sur une formidable poussée électorale (…). Quant au potentiel de la vraie droite incarnée par Zemmour, Le Pen et la ligne CIotti de LR, il correspond à lui tout seul à une majorité absolue. Tout cela montre qu’une victoire de la droite et même de la vraie droite est possible. C’est une progression spectaculaire dont je me réjouis et qui me paraît porteuse d’avenir.

Pourtant l’extrême droite est aujourd’hui divisée entre deux candidatures, celle de Marine Le Pen et celle d’Eric Zemmour… 

La candidature d’Eric Zemmour est bénéfique, elle a eu le grand avantage de remettre clairement sur le devant de la scène les idées de la vraie droite. La première phase de sa campagne a permis d’imposer le constat que la France subit de plein fouet le choc des civilisations et risque dès lors de disparaître si elle ne réagit pas (…)

Eric Zemmour aurait donc réussi là où Marine Le Pen a échoué ?  

Contrairement à Eric Zemmour, Marine Le Pen a suivi la voie de la dédiabolisation puis de la normalisation. Mais ses scores ne sont possibles que parce qu’elle incarne un parti qui avait une image extrêmement forte sur les questions de sécurité, d’immigration et d’identité, que sa normalisation n’a pas réussi à éroder. Une image qui lui assure une grande fidélité de son électorat et qui lui permet actuellement d’être en tête dans les sondages malgré l’affadissement de son programme. Si elle avait suivi sa stratégie actuelle en partant de rien, comme l’a fait Eric Zemmour, cela n’aurait pas fonctionné.

Vos parcours comptent des similitudes. Vous retrouvez-vous dans l’aventure individuelle d’Eric Zemmour ?

Oui, son analyse et ses propositions correspondent à bien des égards aux miennes. Ce qu’il est en train de tenter, à savoir la création d’une force nouvelle de vraie droite susceptible de rassembler ceux qui votent aussi bien LR que RN, c’était mon projet. Mais il était à l’époque trop tôt pour une telle initiative. Les Français n’avaient pas encore pleinement pris conscience de la réalité des dangers que nous dénoncions et le système médiatique était beaucoup plus verrouillé qu’aujourd’hui. (…) Je soutiens Eric Zemmour parce que je considère que c’est lui qui incarne la bonne voie pour nos idées et pour la France.  

Marine Le Pen reste pourtant la mieux placée dans les sondages à l’heure actuelle. 

Ça peut changer s’il y a une vraie confrontation des solutions et si des débats permettent de mettre tout sur la table. Eric Zemmour a fait une excellente campagne de lancement qui lui a permis de s’installer sur la scène politique grâce à l’analyse percutante qu’il a faite des dangers qui menacent la France. Il faut désormais qu’il lance avec la même efficacité une deuxième phase, centrée cette fois sur les solutions qu’il propose pour résoudre les problèmes du pays en se focalisant sur les questions essentielles. Je pense par exemple à la mise en cause de l’Etat de droit qui soumet la nation française aux juges et qui enferme les élus dans le politiquement correct au mépris de la démocratie. Il faut notamment priver le conseil constitutionnel du pouvoir de censurer sans appel les lois votées par les représentants du peuple [voir la tribune de Bruno Mégret sur ce sujet ici] (…) Mais je ne pense pas que cette dualité de candidats empêche l’un d’eux d’être présent au second tour.

Pour ceux qui se souvienne de la crise traversée par le FN en 1998-199 et la tentative de Bruno Mégret de créer un parti de droite (MNR) ayant vocation à faire alliance avec l’aile de droite du RPR et de l’UDF de l’époque, certaines similitudes avec Eric Zemmour sont effectivement frappantes. Au-delà de la promotion des vraies idées de droite et de la volonté d’unir les électorats populaires et conservateurs, l’attitude des médias et du RN de Marine Le Pen aujourd’hui (du FN de Jean-Marie Le Pen hier) ont des points communs :

1er temps : médiatisation très importante des initiatives respectives de Bruno Mégret et d’Eric Zemmour, sans doute dans le but de provoquer un affaiblissement du FN/RN

2ème temps : Les médias et la classe politique se rendent compte du danger pour le système de voir la possibilité d’une alliance de ces électorats et d’une union de la droite et se mettent à discréditer ces initiatives.

3ème temps : le FN accuse Bruno Mégret et le RN Eric Zemmour d’être “racialistes” et “d’extrême droite” dans le but de se normaliser et de se faire accepter par le système.

On peut sans doute faire remonter le début de la dédiabolisation du FN à la scission d’avec Bruno Mégret (hypothèse originale). En effet Jean-Marie Le Pen se qualifiera au 2ème tour de la présidentielle de 2002 en bénéficiant de la division de la gauche et d’une impopularité record de Jacques Chirac (19%) alors qu’il obtiendra quasiment du même score qu’en 1995 (16% contre 15% et 4,8 millions d voix contre 4,5). Ensuite, le FN commencera à se normaliser avec l’arrivée aux responsabilités de Marine Le Pen qui sera directrice de campagne de la présidentielle de 2007 avec le désastre qu’on connait…

L’avantage d’Eric Zemmour est qu’il est une personnalité connue, indépendante, issue de la société civile et non inféodée à un parti politique existant. Et le paysage médiatique est effectivement très différent et davantage ouvert aux idées de droite tandis que les moyens d’information sont beaucoup plus ouverts (internet, réseaux sociaux).

https://www.lesalonbeige.fr/bruno-megret-je-soutiens-eric-zemmour-parce-quil-incarne-la-bonne-voie-pour-nos-idees-et-pour-la-france/

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