Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, et le politologue Jean-Philippe Dubrulle analysent la troisième semaine du sondage de la présidentielle en temps réel Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Ils observent notamment une perte de vitesse pour le président Emmanuel Macron.
Dans un moment où le « maître des horloges » dilate le temps avant d’annoncer officiellement sa candidature à sa propre succession, ce « trou d’air » dans les intentions de vote coïncide avec plusieurs signaux inquiétants pour l’actuel locataire de l’Élysée : la poursuite de la mobilisation des enseignants, le recul de la confiance des Français dans la gestion de la crise sanitaire et surtout l’incursion de la thématique du pouvoir d’achat dans le débat politique depuis les hausses annoncées du coût de l’énergie. Ainsi, comparé au 10 janvier, Emmanuel Macron recule sensiblement dans ses segments force : -8 points chez les 65 ans et plus, -9 chez les cadres et professions intellectuelles supérieures, -7 chez les plus diplômés et -6 chez les catégories aisées. Plus alarmant encore, le « pronostic de victoire » du président sortant a chuté : donné gagnant par 35% des électeurs il y a deux semaines, ils ne sont plus que 27% à parier sur son sacre le 24 avril prochain. Même s’il ne s’agit que d’un indicateur parmi d’autres, ce symbole pourrait constituer un sombre présage… »