Jean-Frédéric Poisson, président de l’ancien Parti chrétien-démocrate (aujourd’hui VIA), soutien d’Éric Zemmour, a tweeté, lundi matin : « Après le Canada, les routiers français et européens se mobilisent. Soutien au #ConvoidelaLiberte ! #TousAParis. »
Oui, européens, parce que dimanche, des camionneurs des Pays-Bas ont formé un convoi pour protester contre les mesures de confinement de leur pays. Un convoi de camions, de tracteurs et de voitures s’est formé à Leuvarde, dans la province de la Frise, au nord du pays. Le convoi néerlandais s’inspire de l’importante manifestation anti-passe vaccinal au Canada, où des milliers de personnes, des centaines de camions convergeaient, samedi, vers la capitale, drapeaux canadiens en étendard, pancartes « Liberté » et slogans contre Justin Trudeau. 10.000 personnes paralysèrent ainsi Ottowa avec une grande manifestation contre le passe vaccinal exigé aussi bien côté canadien qu’américain.
« Je veux que tout cela cesse, toute cette dérive sanitaire. Les mesures sont maintenant injustifiées », estime Philippe Castonguay, un entrepreneur de 31 ans, devant le Parlement. Venu du nord du Québec, à sept heures de route d'Ottawa, il juge que « l'obligation vaccinale nous emmène vers une nouvelle société pour laquelle on n'a jamais voté ».
Selon un article de Hart van Nederland, « des camions, des voitures et quelques tracteurs » ont rejoint un convoi, dimanche matin, aux Pays-Bas, d’une manière qui rappelle le mouvement social de l’autre côté de l’Atlantique, avec des participants qui réclament la fin des restrictions de confinement censément destinées à enrayer le coronavirus. « Je vais rouler aussi longtemps que je le peux, parce que je suis fatigué de toutes ces mesures », dit un manifestant, ajoutant : « La liberté, c’est ça, la liberté ! »
La liberté est depuis toujours chevillée au cœur du peuple néerlandais, un peuple de commerçants, de négociants, de voyageurs, où la liberté de conscience n’est pas un vain mot. « Nous sommes contre les mesures sanitaires du gouvernement et c’est pourquoi nous allons bientôt faire un défilé à travers la Frise », a déclaré une autre femme qui prévoyait de participer au convoi. « S’asseoir sur le canapé à la maison n’a aucun sens ; il est bon que tous le sachent pour une fois ; assez, c’est assez. »
Pendant ce temps, le Premier ministre Justin Trudeau a été raillé pour avoir apparemment fui sa maison à la veille de la manifestation. Raison du déménagement ? Officiellement, des « préoccupations en matière de sécurité ». En fait, Justin Trudeau et sa famille ont même dû être exfiltrés et « conduits dans un lieu tenu secret », selon l'AFP, avant que l'on apprenne qu'il se trouvait dans sa résidence secondaire. Cible de la vindicte, Trudeau avait été menacé sur les réseaux sociaux. Le chef du Parti libéral avait précédemment dénoncé les camionneurs comme une « petite minorité » qui avait des « opinions inacceptables ».
« Routiers canadiens : allez chercher Trudeau où il se cache ! “Qu’ils viennent me chercher !” dit-il comme son copain français. Alors, allez-y ! », a tweeté, goguenard, Florian Philippot.
De son côté, l’ancien président américain Donald Trump a fait l’éloge des camionneurs, affirmant qu’ils faisaient plus pour défendre la « liberté américaine » que les dirigeants actuels des États-Unis : « Les camionneurs canadiens — vous l’avez lu — qui résistent courageusement à ce passe vaccinal sans légalité font plus pour défendre la liberté américaine que nos propres dirigeants, et nous voulons que ces formidables camionneurs canadiens sachent que nous sommes avec eux jusqu’au bout », a déclaré, samedi, le 45e président des États-Unis, lors d’un rassemblement.
Les réseaux sociaux vaccino-sceptiques bruissent. Monter des convois au départ de toutes les régions françaises en direction de Paris. Bloquer la capitale. Repartir vers Bruxelles rejoindre des manifestants venus des quatre coins de l’Europe. Ces militants rêvent d'une action de grande ampleur.