Poutine au président français, en ridiculisant son rôle respectable de sauveur de la paix en Europe sur le dossier ukrainien. La geste macronienne avait d’abord assuré, dans un visuel : « Le président s’est battu pendant des semaines pour éviter l’invasion russe de l’Ukraine. Aujourd’hui l’armée de Poutine recule. » Puis le chef de l’État, se laissant photographier non rasé à l’issue d’une nuit blanche, avait annoncé lundi matin avoir réussi à décrocher le principe d’un sommet entre Joe Biden et le Russe. « Annonce prématurée », avait immédiatement répliqué Poutine avant de reconnaître l’indépendance du Donbass et de bombarder jeudi matin des sites stratégiques ukrainiens. Début février, le Kremlin avait déjà démenti Macron, qui disait avoir pu stopper l’escalade militaire russe.
Dans la préparation de sa candidature, toujours retardée, le président peaufine son autoportrait. Ses soutiens brossent le tableau d’un père de la nation ayant une œuvre à terminer. Ses thuriféraires le présentent comme celui qui aura protégé son peuple du populisme, du réchauffement climatique, du Covid, des non-vaccinés et de la folie guerrière des hommes ; voire de Poutine lui-même, devant qui « l’esprit munichois » serait prêt à reculer, selon Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. La macronie, qui rêve d’enjamber la présidentielle comme une formalité, promet une « épopée d’optimisme ». Elle voit, chez ceux qui la rejoignent (l’ex-Républicain Éric Woerth, les ex-socialistes Élisabeth Guigou et Marisol Touraine), l’attractivité qu’exercerait encore ce président hypnotique. La macronie reste emplie de rêves…
Les ennemis de la France ne sont pas, cependant, ceux que Macron désigne pour rehausser sa silhouette de résistant.(La suite du bloc-notes sur Le Figaro).
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