Guerre en Ukraine: pour ces ex-responsables publics administrateurs de sociétés russes, les affaires sont les affaires
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Sollicité via son avocat, Dominique Strauss-Kahn n’a pas donné sa position vis-à-vis de RDIF, un fonds souverain créé par Moscou pour favoriser les investissements dans les entreprises russes, doté de 10 milliards de dollars, dans lequel il émarge depuis juillet 2013. L’ancien ministre et ex-directeur général du FMI avait un temps participé aux conseils d’administration de la banque de Rosneft, une autre grande société pétrolière d’Etat, dont le numéro 2 n’est autre qu’un discret Français, ingénieur de profession, et dont le patron, Igor Setchine, vient d’être inscrit sur la liste noire des sanctions de Washington. (…)
Un contrat de 3 millions d’euros
Quant à Nicolas Sarkozy, il avait obtenu un contrat de consultant avec le numéro 2 de l’assurance russe, Reso-Garantia, au titre de «conseiller spécial» et de «président du comité de conseil stratégique auprès du conseil d’administration». Les oligarques qui détiennent cette société, Sergueï et Nikolaï Sarkisov, ne sont pas visés par des sanctions, mais le Parquet national financier français tente de vérifier si ce contrat signé par Sarkozy en 2019, d’une valeur de 3 millions d’euros, ne serait pas une éventuelle contrepartie à l’entrée au capital de Reso-Garantia en 2008 du groupe français Axa, qui a acquis alors 36,7 % de son capital, peut-être avec un coup de pouce du président d’alors. Impossible de savoir si le contrat court toujours : ce dernier n’a pas donné suite aux questions de Libération. Sur le perron de l’Elysée, samedi, il s’est contenté de prôner un nécessaire dialogue sans condamner Poutine lui-même : «La seule voie possible est la diplomatie, car l’alternative à la diplomatie c’est la guerre totale.»
(…) Libération