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L’Islande : réalité criminelle et police désarmée

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La chronique de Philippe Randa

S’il y a bien un pays qui se serait passé de l’expression populaire « Quand la réalité rejoint la fiction », c’est bien l’Islande. Les lecteurs de romans criminels savent en effet qu’on parle en général davantage de ce petit pays (375 000 habitants) pour ses auteurs renommés dans ce genre littéraire que pour sa délinquance réelle ; il faut dire que depuis l’an 2000, seuls quatre homicides par armes à feu étaient à déplorer.

Mais cette tranquillité était sans doute trop belle pour durer et depuis plusieurs mois, fusillades et exécutions en pleine rue défraient la chronique judiciaire.

Runólfur Thórhallsson, commissaire à l’unité d’élite de la police islandaise, nous apprend que les Islandais avaient « coutume de dire qu’il faut cinq à dix ans pour voir en Islande ce que l’on observe ailleurs en Europe », reconnaissant que « bien sûr, cela (nous) préoccupe. »

On le serait à moins, effectivement.

D’autant plus préoccupant pour les policiers islandais… ne sont pas armés ! Seules les voitures de service sont « équipées d’armes de poing dans des coffres-forts spéciaux » depuis 2015, suite aux attentats d’Oslo et d’Utøya et quelques policiers de l’unité d’élite Viking squad qui ont en permanence gilets pare-balles, armes semi-automatiques et boucliers balistiques.

On se doute que cela fait l’affaire des groupes criminels qui, selon la criminologue Margrét Valdimarsdóttir, « sont de plus en plus organisées (…) Ils ont plus de liens avec des groupes internationaux que ce que nous observions auparavant, ce qui peut être un défi pour nos forces de police. »

Une police désarmée et des criminels surarmés : soit une sorte de société idéale pour le français Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle, qui entend justement désarmer nos policiers « au contact de la population » et ce, afin de lutter « contre les violences policières. »

On comprend qu’une telle proposition, entre bien d’autres du même tonneau, n’ait guère donné à beaucoup de nos compatriotes l’envie de lui confier les clés de l’Élysée.

Il peut toujours tenter sa chance en Islande… s’il n’a pas peur d’y finir couvert de plumes et de goudron !

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